La suppression de la semaine bloquée a entraîné, cette année, une baisse des notes et des moyennes dans les collèges et les établissements secondaires La suppression de la semaine bloquée ne semble pas avoir eu l'effet escompté. Il faut rappeler que cette mesure a été prise par le ministère de l'Education pour améliorer le rendement des élèves dans les établissements éducatifs. Or, c'est le résultat inverse qui est survenu. En effet, dans la majorité des matières, les notes et les moyennes des élèves du collège et du secondaire ont baissé de trois à six points par rapport à l'année dernière, note un professeur de l'établissement secondaire de Marsa Riadh. Désarçonnés par cette nouvelle méthode d'évaluation, ces derniers n'ont pas révisé convenablement les matières à la fin du premier trimestre. Avant que le ministère ne décide de supprimer la semaine bloquée, ils avaient l'habitude, chaque année, de passer les devoirs de synthèse au cours de ce qui est communément appelé la «semaine bloquée». Un seul examen soit de deux heures, de trois heures ou de quatre heures, tout dépend de la matière, est prévu chaque jour. Les élèves rentrent ensuite chez eux pour préparer la matière qu'ils vont passer le lendemain. Jugeant que cette méthode d'évaluation ne permet pas de refléter le niveau réel des élèves, le ministère a ordonné, cette année, de programmer les devoirs de synthèse à la fin de chaque trimestre sans pour autant interrompre les cours. Les élèves passent le devoir de synthèse et assistent ensuite aux cours prévus juste après les matières dans lesquelles ils ont passé ces devoirs. La suppression de la semaine bloquée a été mal perçue par nombre d'entre eux qui jugent que cette nouvelle mesure est responsable des mauvais résultats obtenus cette année dans les devoirs de synthèse de la fin du premier trimestre. «Les élèves étaient habitués depuis longtemps à la semaine bloquée, note ce professeur de philosophie du lycée Marsa Riadh. Ils ont été déstabilisés, cette année, par cette nouvelle mesure. Ils avaient un seul devoir de synthèse par jour et avaient le temps de réviser toutes les matières. Cette année, c'est différent. Ils passent les examens généralement le matin et doivent assister aux cours l'après-midi, ce qui leur laisse peu de temps pour la révision. Ils doivent non seulement réviser les matières dans lesquelles un devoir est prévu mais préparer les exercices demandés dans les autres matières. Ils n'ont pas, par conséquent, pu réviser convenablement leurs cours, faute de temps, ce qui explique, cette année, la baisse des notes et des moyennes dans l'ensemble des matières». La substitution de la semaine bloquée par un nouvel aménagement des devoirs de synthèse a totalement chamboulé les emplois du temps des enseignants à la fin du premier trimestre. Ces derniers ont dû tant bien que mal se débrouiller, en glanant des heures auprès de leurs collègues, afin d'effectuer leurs devoirs. Alors que les cours pour certaines matières de base durent en moyenne deux heures, trois à quatre heures sont prévues pour les devoirs de synthèse de ces matières, ce qui pose le problème de la disponobilité des salles. «J'ai cédé plusieurs de mes heures de cours aux professeurs d'économie et gestion, de mathématiques et d'histoire afin qu'ils puissent faire leurs devoirs de synthèse. A cause de ce nouvel aménagement horaire pour pouvoir intégrer les devoirs de synthèse dans l'emploi du temps, les élèves de terminale gestion économie ont raté huit heures de cours de philosophie», a observé un professeur de philosophie des classes terminales. Les syndicats des inspecteurs et de l'enseignement de base se sont réunis en début de semaine au ministère de l'Education pour débattre de la possibilité d'envisager un autre aménagement des devoirs de synthèse, vu les mauvais résultats obtenus suite à la suppression de la semaine bloquée. L'une des propositions est de regrouper les deux derniers trimestres en un semestre qui comptera coefficient trois, en organisant deux devoirs de contrôle et un devoir de synthèse pour chaque matière. Une semaine bloquée devra être éventuellement aménagée pour les matières de base. Le ministère devra dans les jours qui suivent proposer une nouvelle organisation horaire pour les examens.