Gros débat autour du Chan. La Tunisie doit-elle y participer régulièrement ? Une Coupe d'Afrique des nations tous les deux ans, un championnat d'Afrique des nations réservé aux joueurs locaux tous les deux ans. L'alternance de ces deux compétitions majeures du calendrier continental ne laisse plus de temps aux joueurs locaux de souffler. Combinées aux championnats et coupes nationaux et aux coupes africaines des clubs, il y a assurément «embouteillage» des calendriers, notamment pour un pays comme le nôtre qui gère un championnat à seize clubs. Des nations telles que l'Algérie ou l'Egypte ont choisi de snober carrément la dernière trouvaille de la confédération africaine dont le prestige, le contenu technique, les dividendes financiers et la valeur pâtissent énormément de la comparaison avec la sœur aînée, la CAN, dont les origines remontent déjà à l'année 1957 et dont on connaît l'engouement qu'elle suscite. Forcément, arrêter le championnat national un mois durant au prétexte de préparer cet événement, puis d'aller y participer voit les clubs opposer une levée de boucliers. Notamment les entraîneurs condamnés à gérer un marathon de sept journées en trois semaines, avant d'observer une nouvelle trêve. La saison 2015-2016 ressemble en tout cas à tout sauf à une compétition régulière, une longue trêve succédant à une autre, et les phases de gros travaux herculéens se multipliant. Ainsi, après l'arrêt consacré à la Coupe d'Afrique des nations U23, on vit un autre, dédié cette fois au Chan. Dans quelles conditions de forme les hommes de Kasperczak vont-ils partir vers l'aventure rwandaise? Le sélectionneur national a-t-il vraiment convoqué les meilleurs joueurs? Le Chan motive-t-il suffisamment le football tunisien? La préparation de l'événement répond-elle aux exigences d'une compétition de cette envergure? Bref, si la médaille se révèle de chocolat, si la perspective de voir la Tunisie remporter ce titre une nouvelle fois après 2011 n'enthousiasme plus personne, si ces longues trêves agacent à ce point les clubs et affectent profondément le championnat national, pourquoi continuer alors à supporter une telle corvée, du moins au regard de beaucoup de dirigeants et d'entraîneurs? Le fameux ranking Fifa peut-il justifier tous ces sacrifices ? Le débat est ouvert.