Le piano de Mehdi Trabelsi (en solo ou en accompagnement) et le chant de Yosra Abid avec sa remarquable présence scénique ont su faire preuve d'habileté et de prouesses techniques, mises en valeur grâce à un succulent choix de programme. Petit à petit, la culture reprend son souffle et les salles et autres espaces ont rouvert leurs portes pour accueillir des spectacles et autres représentations avec une audience limitée et une stricte application du protocole sanitaire. Ainsi, le Centre des musiques arabes a pu organiser sa première manifestation de cette année 2021, «Les classiques d'Ennejma Ezzahra», qui propose, pour le mois de février, une série de concerts avec une exploration de différents styles, de différentes origines de la musique classique, présentés par des chanteurs et musiciens tunisiens. Après un premier concert, le 13 février, intitulé «Les classiques du Tango» conçu et dirigé par Mohamed Amine Gasmi, le deuxième concert, qui s'est tenu le 20 février, était dédié au chant lyrique avec au piano Mehdi Trabelsi, professeur à l'Institut supérieur de musique de Tunis et diplômé de piano au Conservatoire de Bruxelles, qui a accompagné les deux sopranos Yosra Abid pour un belcanto en première partie, et en seconde partie Amira Loubiri et son «charme de l'opéra» avec comme invité Mohamed Amine Hlel (baryton). Le belcanto ou bel canto signifie littéralement beau chant et désigne le chant pratiqué à l'opéra depuis le XVIIe siècle, par les voix de solistes. On parle, généralement, d'une manière d'écrire ou de chanter la musique avec une voix équilibrée et des façons harmonieuses avec une technique de chant fondée sur la recherche du timbre, mêlant virtuosité vocale et utilisation d'ornements, de nuances et de vocalises sur une tessiture la plus étendue. Le piano de Mehdi Trabelsi (en solo ou en accompagnement) et le chant de Yosra Abid avec sa remarquable présence scénique ont su faire preuve d'habileté et de prouesses techniques, mises en valeur grâce à un succulent choix de programme fait, bien entendu, de grands airs italiens avec du Puccini et du Donizetti, mais, également, d'opéra français avec, entre autres, des compositions de Charles Gounod. Pour bien relever le tout, on nous a proposé, aussi, des romances russes, celles de Rachmaninov et de Rimski-Korsakov. Khalil Ghzela, un jeune virtuose du piano, qui a à peine 15 ans, a rejoint la scène pendant l'entracte de la première partie pour nous interpréter du Chopin. Le jeune homme au talent très prometteur a reçu en 2017 le Tanit d'or aux Journées musicales de Carthage (concours jeunes enfants créateurs). Amira Loubiri est doctorante en musique et musicologie de l'Institut supérieur de musique de Tunis, enseignante au Conservatoire national de Tunis et professeur de chant au sein du chœur de l'Orchestre symphonique de Carthage (CSO). Très varié, son programme «Le charme de l'opéra» a inclus, entre autres, du Verdi, du Puccini, du Gounod et du Mozart. Elle s'est fait accompagner pour quelques interprétations par le baryton Mohamed Amine Hlel, offrant, aux amoureux de l'opéra, un voyage à travers des siècles de musique. «Les classiques d'Ennejma Ezzahra» se poursuivent avec deux concerts : celui du pianiste Bassem Makni qui présentera, le 27 février, des œuvres composées ou transcrites par son professeur Abdelmelek Gortchakoff. Le 28 février sera consacré au concert «Tiny OST», conçu par l'administrateur et le chargé de production de l'Orchestre symphonique tunisien, Youssef Messaoudi, et présenté par les musiciens les plus talentueux. Il y sera question de musique de chambre avec différentes formations musicales: Quatuor, Quintette, Trio. Les concerts débutent à 16h00 au Palais Ennejma Ezzahra et sont diffusés en live streaming sur sa page Facebook.