Avril reste le mois propice au réchauffement des cœurs et à l'exaltation des esprits grâce aux rendez-vous avec les spectacles d'art lyrique organisés régulièrement par le Centre culturel international de Hammamet. Plusieurs éditions se sont succédées avec succès il y a quelques années et ont confirmé la pertinence du choix du lieu pour ce genre de concerts. La magie de Dar Sebastian, restée intacte malgré tout, avec son cadre idyllique mêlant à la fois l'horizon incertain mais ô combien libertaire de la mer et la douceur réconfortante du verger édénique qui le borde, opère toujours de la même manière. « Dar Sebastian fait son opéra en collaboration avec Unisson, l'association des mélomanes de Tunisie,nous a indiqué Moez Mrabet, directeur du centre culturel international d'Hammamet . Et d'ajouter « . Cette manifestation essaie de se tracer une voie propre. Il s'agit d'une manifestation culturelle d'une grande diversité, confirmant sa double fonction de divertissement et de révélateur des talents.. C'est ainsi qu'on a prévu un programme consistant du 15 au 22 avril 2017susceptible de donner une plus grande animation et d'en faire un pôle d'attraction à cette occasion. L'opéra est art lyrique. Nous voulons le démocratiser auprès du grand public » Samedi dernier, le public était convié au concert de l'atelier de chant lyrique du conservatoire national de musique de Tunis. Un spectacle de qualité sans la moindre baisse de régime. D'emblée, les sopranos Maryam Charef et Yosra Abid et le jeune chanteur lyrique Tatenda Dumba nous font revivre un morceau de Mozart . Elles ont montré qu'elles ont du talent en plus car elles ont su tenir en haleine les spectateurs qui ont apprécié les belles voix, aigues et parfois graves et la qualité de leurs interprétations originales et vivantes. Accompagné par la pianiste Toyoko Azaiez, Atef Bey nous a éblouis par la couleur vocale en interprétant un morceau de Salvatore Cardillo. La communion avec le public était totale. Que du bonheur d'entendre ces voix enivrantes. La qualité et la complémentarité des timbres donnent un nouvel éclairage à leur répertoire. En effet, il y a quelque chose d'original chez Wejdane Ben Chaabane, Aida Niati, Takoua Ben Aissa, Hatem Nasri et Fatten Boussabah avec leurs mélodies et leur gestuelle maîtrisée. Ils ont émerveillé le public par leur présence inégalable, leur timbre si particulier et leur présence scénique. Un vrai régal.Le ténor Tatenda Dumba a réussi, à bercer le cœur de ses fans par ses chansons mélodieuses. Décontractée sur la scène, Amira Loubiri chantait, s'exprimait en toute aisance et n'arrêtait pas de surprendre son public, qui, du moins certains d'entre eux viennent de la découvrir pour la première fois. Les airs de poupée « les oiseaux dans la charmille de l'opéra « les contes d'Hoffmann »étaient l'occasion pour Fatma Gabsi pour montrer à la fois la virtuosité de sa voix, la pureté de son timbre cuivré et sa maitrise parfaite des vocalises. De son timbre lumineux et fruité, elle offre un moment de grâce et de plaisir accompagné par le pianiste Toyoko Azaiez . Cette musicienne a été une révélation pour ce concert. Il a une mainmise, une rigueur et une précision formidable. L'entente musicale entre les sopranos et la pianiste a fait de leur programme un véritable délice pour l'ouïe, accentué par le cadre toujours stupéfiant de beauté de Dar Sebastian. Et la soirée continue avec Nour Ben Cheikh Larbi , Yosra Abid Nesrine Mahbouli qui dotées d'une voix douce et imposante, elles ont endiablé le public avec leurs rythmes, ses couleurs et surtout leur swing... Aussi à l'aise avec Migoulya et Puccini et Verdi, elles ont su allier vivacité et savoir faire vocal pour composer le portrait d'une exceptionnelle soprano. Leur présence scénique, ainsi que leurs voix bien timbrées ont ébloui l'assistance. Que de bonheur de goûter aussi le jeu du pianiste Toyoko Azaiez, ses improvisations et ses notes. Un vrai régal. « Mission accomplie pour la pianiste, la tuniso-japonaise Toyoko qui nous a donné de véritables moments de bonheur. La clôture avec le duo Hatem Nasri et Yosra Abid a comporté des airs de Verdi et Puccini. Encore une fois, ces belles voix entraînaient le public dans une rythmique effrénée .Ce fut un jeu musical séduisant .La musicalité ne leur fait pas défaut.