L'hyper-centre de la Perle du Sahel, victime d'un flagrant manque d'entretien, de propreté et d'efforts d'embellissement Comment pourrait-on qualifier l'état dans lequel se trouve l'hyper-centre de la ville de Sousse, sinon de révoltant laisser- aller? Bab Bhar et ses alentours, l'avenue Bourguiba, le boulevard de la corniche de la mythique plage de Sidi Boujaafar et le tissu urbain connexe semblent souffrir d'un flagrant manque d'entretien, de propreté et d'efforts d'embellissement. Un sérieux coup de vieux qui risque de ternir l'image de la ville et sa région, l'un des plus importants pôles touristiques, culturels, industriels et agricoles du pays et qui est en train de panser ses blessures après l'attaque terroriste du 26 juin dernier. Vrai quartier touristique, commerçant et culturel, l'endroit est depuis des années livré aux affres de l'abandon, avec des bâtiments aux façades qui vieillissent mal, une infrastructure fatiguée et un mobilier qui s'effrite à vue d'œil ou absent. La Perle du Sahel qui occupe toujours l'avant-garde de nos cités balnéaires en termes de charme, de convivialité et d'infrastructures touristiques et s'enorgueillit de posséder l'une des plus belles médinas du monde musulman, classée patrimoine universel, semble hélas souffrir d'un abandon qui ne peut que blesser ses amoureux et ses inconditionnels nostalgiques. Le jardin Sidi Yahia à l'entrée de la Médina est devenu triste et mal entretenu. Face à lui, le centre de la place Bab Bhar étouffe à cause d'une circulation automobile de plus en plus dense et mal canalisée. Les rues avoisinantes sont, quant à elles, sales, avec des trottoirs délabrés, et mal éclairées la nuit. Toute la partie du côté de la rue Ali-Belhaouane, commerçante par excellente, tombe en ruine et souffre d'un flagrant manque d'hygiène, d'un étouffant encombrement, etc. Bref, d'une clochardisation rampante. L'avenue Bourguiba subit, elle aussi, à peu près le même sort, à commencer par son joyau culturel, le Théâtre municipal, dont l'enseigne lumineuse au fronton est défectueuse. A cela viendront s'ajouter un chantier mal protégé, des bâtiments très mal entretenus et un stationnement automobile qui tend, à certains moments de la journée, à devenir anarchique. Eternels flancs laids Rive gauche, face à la mer, deux grandes plaies continuent d'enlaidir la sympathique avenue. La première est le flanc de cet immeuble qui reste nu après la démolition d'un bâtiment. La seconde, de même type mais encore plus laide, prend un malin plaisir à perdurer et à enlaidir les lieux. Cela fait une quarantaine d'années que cette dernière balafre reste béante. Il s'agit des conséquences de la démolition d'un immeuble qui faisait le coin et qui n'ont été accompagnées d'aucune mesure pouvant masquer leur laideur. La solution est pourtant à la fois simple, peu coûteuse et peut même devenir rentable. Les flancs incriminés auraient pu, en effet, soutenir d'immenses affiches publicitaires en attendant la construction des bâtiments qui viendront remplacer les anciens. Au boulevard Hédi-Chaker, face à la plage, la situation est nettement meilleure, sauf à certains endroits. Surtout du côté de ce bar-restaurant qui semble abandonné et devant lequel les saletés ont trouvé refuge. Tout le long de l'avenue de la Corniche qui part de l'avenue Bourguiba et passe devant le mausolée de Sidi Boujaafar et que prolonge celle de Taïeb-M'hiri, les mêmes remarques s'imposent surtout en ce qui concerne l'hygiène. Un programme d'entretien et d'embellissement est donc devenu, à notre humble avis, plus qu'urgent afin que ce centre à vocation touristique, culturelle et commerçante ne périclite pas et retrouve son charme d'antan.