Premier tour de manivelle, lundi prochain devant le Syli national de la Guinée, à partir de 14h00 (heure tunisienne). Le onze national ne va pas traîner sur le sol rwandais qu'il a rejoint hier vendredi après-midi après environ six heures de voyage à bord d'un vol spécial afin d'offrir un maximum de confort — si l'on peut dire — et éviter les longues attentes inévitables dans le cas de possibles escales. Le séjour du côté des Grands Lacs ne va pas être de tout repos dans ce sens où l'on jouera tous les quatre jours : le 18 devant la Guinée, le 22 face au Nigeria et le 26 contre le Niger dans un groupe «C» assez homogène et présentant l'avantage d'être domicilié dans la capitale, Kigali. Au même titre d'ailleurs que le groupe «A» dont la tête de série n'est autre que le Rwanda, pays organisateur. Oublier les malheurs de la CAN Le foot tunisien était resté, début 2015, sur les échos de la polémique née de l'élimination de la Coupe d'Afrique des nations organisée par la Guinée équatoriale, au stade des quarts de finale par le pays organisateur. L'arbitre mauricien Seechurn avait marqué de sa lourde empreinte un match que «les Aigles de Carthage» paraissaient tenir solidement en main. Les trop voyants coups de main de l'arbitrage africain s'en mêlèrent. Le résultat, tout le monde le connaît. En premier lieu, le président fédéral Wadii El Jary qui paiera d'une suspension infligée par la confédération continentale après sa contestation véhémente à l'endroit de l'arbitrage-maison dont les compétitions africaines sont coutumières. Notre sport-roi a dû également faire son mea-culpa : derrière le trop facile argument d'un arbitrage partial et foncièrement malhonnête, on ne peut éluder l'impuissance coupable et payée cash par les hommes du sélectionneur de l'époque Georges Leekens de tuer un match largement à leur portée. Un an plus tard, le team national va chercher le rachat dans une épreuve nettement de moindre envergure, du simple fait que toutes les grosses pointures professionnelles installées en Europe en sont exclues. Le Chan a tous les airs d'un championnat amateur où les agents peuvent puiser à satiété les jeunes talents, ceux dont on entendra parler dès qu'ils auront franchi la Méditerranée. Quel passage de témoin ? Deux difficultés dont les nôtres doivent tenir compte : - la récupération physique et mentale de l'inhumaine épreuve de la deuxième partie du championnat national dont s'était plaint d'une même voix l'univers du foot d'élite tunisien. On va aligner des rencontres d'une intensité certaine — trois en moins d'une dizaine de jours, de surcroît sur un tartan de 4e génération, une surface standardisée à travers le continent noir; - Un passage de témoin au niveau du staff technique. Opéré dimanche dernier à Monastir, le coach national, Henri Kaspercazk, n'effectuera pas le déplacement au Rwanda. A titre de précaution, puisque généralement, on se remet, en à peine trois jours, d'une opération de la vésicule biliaire. Dans le meilleur des cas, le technicien franco-polonais pourra rejoindre ses hommes au Rwanda en cas de qualification pour les quarts de finale. Quoi qu'il en soit, le triumvirat chapeauté par Hatem Missaoui et complété par Moncef Ben Hassen, en provenance de la sélection olympique version Maher Kanzari, et par le directeur technique national, Kamel Kolsi, joue gros. Il devra assumer la responsabilité de choix qu'il n'a peut-être pas faits, notamment ceux inhérents à la liste des 23 joueurs qui avaient été préférés par «Dear Henry». Conjurer le mauvais sort La Tunisie, qui avait remporté haut la main la deuxième édition «Soudan 2011» sous la houlette de Sami Trabelsi, n'a sans doute pas eu ni le temps ni l'opportunité de préparer convenablement l'édition rwandaise qui démarre aujourd'hui, avec l'entrée en lice du pays organisateur. Elle peut, toutefois, surprendre tout son monde. On ne parie pas cher sur ses chances, au départ lundi prochain compte tenu d'un effectif largement diminué. Mais Ali Maâloul, désigné capitaine pour cette expédition, et ses copains ne se sentent jamais plus motivés que lorsqu'on fait peu de cas de leurs possibilités de succès. Déjà lundi, ils héritent face à la Guinée d'un bon arbitre, le Sud-Africain Daniel Bennett. Un peu pour conjurer le mauvais sort jeté par un certain Seechurn de bien triste mémoire...