La Transtu propose des projets de grande priorité pour éviter de probables situations de crise menaçant le transport public, en général, et le réseau ferré, plus particulièrement. La société des transports de Tunis (Transtu ) se trouve entre l'enclume d'une panoplie d'urgences techniques et infrastructurelles et le marteau d'un financement étatique qui tarde à venir. L'arsenal ferré remonte, pour sa majorité, à quelques décennies. L'infrastructure, elle, est en besoin de maintenance. L'aménagement des voies ferrées qui percent le centre-ville de Tunis s'impose afin d'assurer une meilleure fluidité de la circulation. La mise à niveau du réseau ferré constitue un besoin insistant. La Transtu peine à réussir l'équation liant la qualité des prestations— et bien évidemment la satisfaction des clients — aux moyens disponibles. Selon M. Habib Sifaoui, directeur général adjoint, chargé du réseau ferré à la Transtu, la société a élaboré des études portant sur la faisabilité de maints projets jugés comme étant urgents. Par le biais desquels elle aspire à prévenir de probables situations, menaçant, à moyen terme, l'un des secteurs les plus stratégiques, à savoir le secteur du transport public. Eviter que les citoyens n'endurent la détérioration des services du transport public, en général, et celui ferroviaire, en particulier, nécessite, en effet, des projets d'envergure et des sommes colossales. «Comment garantir une qualité de prestations irréprochable alors que la société est tenue à maintenir en activité des équipements vieux de quarante ans ? Même les rames sont désuètes et datent de trois décennies», fait remarquer le responsable. La Transtu n'a d'autres alternatives que d'attirer l'attention de l'Etat qui, rappelons-le, constitue son unique source de financement. Aussi, a-t-elle proposé des projets novateurs dont les cahiers des charges sont prêts à être accrédités par l'Etat. Repenser les intersections voies ferrées/routes Le premier projet consiste à réhabiliter certains carrefours du centre-ville de Tunis. L'idée étant de réaménager des intersections voies ferrées / routes afin de faciliter le trafic routier et assurer une meilleure fluidité de la circulation du lézard vert. «Les intersections voies ferrées/routes impactent négativement sur le timing des métros. Il est à préciser que la loi est claire en ce qui concerne les passages de métro au centre-ville. La Transtu ne doit pas excéder 27 passages par heure. Or, poursuit le responsable, la non soumission des usagers de la route à la règle de priorité met les wattmen sous la contrainte du temps. Du coup, au lieu d'assurer une fréquence estimée à un passage de métro toutes les quatre minutes, nous nous trouvons dans l'obligation de réduire les offres à cause d'un timing inopportunément perturbé». Ce projet, qui nécessite un financement de l'ordre de 200 MD, promet, également, le retapage à neuf des rames du métro et l'instauration d'une série de mécanismes permettant la modernisation des stations. Autre projet d'urgence : l'acquisition de 18 rames pour la ligne TGM ainsi que de nouveaux équipements, ce qui implique une enveloppe de 150 MD. Une station de bus souterraine à la place Barcelone La Transtu envisage, par ailleurs, l'extension des lignes qui relient le centre-ville de Tunis à El Mourouj 6. Elle ambitionne aussi de réhabiliter la station de la place Barcelone en instaurant une station de bus souterraine ainsi qu'une ligne de métro en surface. Les avantages aussi bien techniques que pratiques de ce projet influeront sensiblement sur le trafic aussi bien à la place Barcelone qu'à la station de la République, vu qu'il comptera, en outre, d'autres composantes tout aussi importantes, dont l'inversement de certaines voies traversant le centre-ville de Tunis et le rabaissement du quai de la station la République. D'après l'étude du projet, l'on estime pouvoir gagner jusqu'à huit rotations supplémentaires en faveur de quelque 5.000 voyageurs par heure durant les heures de pointe et de réduire le temps de fréquence. Ce projet, dont le coût est estimé à 150 MD, comprend, aussi, la création d'une troisième voie qui permettra le rebroussement du métro à Bab Eel Khadhra et la diminution des situations d'embouteillage au niveau des passages à niveau dans le centre-ville de Tunis. «Ces projets sont d'une extrême urgence. L'approbation de l'Etat ne devrait plus tarder étant donné que le délai du lancement de l'appel d'offres après homologation nécessitera deux ans au minimum», ajoute M. Sifaoui. Il est question de suggérer d'autres projets pour accréditation et pour le financement, notamment l'extension de la ligne du métro numéro 5 en direction vers la Mnihla, la création d'une ligne de métro à Ennasr ainsi que deux lignes de métro aux berges du lac. «Pour ce dernier projet, tout dépendra de l'étude de faisabilité, mais aussi de la mise en œuvre ou non du projet de Sama Dubaï. Les promoteurs pourraient, à vrai dire, intégrer la création des deux lignes dans le projet grandiose de Sama Dubaï», pense M. Sifaoui.