Il y a trop de «contrevérités, de bobards et d'euphémisme», concernant la nomination de l'ancien capitaine stadiste à la tête de la commission technique de football... «Ce n'est jamais agréable de le dire, mais j'ai tourné la page du football». Abdelhamid Hergal est l'un de ces édifiants exemples de joueurs convaincus que la passion et la responsabilité sportives ne peuvent pas être un métier. A travers les contours sportifs, pas toujours linéaires, seule l'histoire peut définir les rôles des uns et des autres et juger de leur justesse. «Je me suis toujours positionné dans l'idéal. Fonctionné et agi de la sorte. Le football n'est plus ce qu'il était. Au Stade ou dans n'importe quel autre club. J'ai déjà fait l'expérience au ST en 2006, et en équipe nationale, de 2007 à 2010. La motivation n'y est plus. Les conditions de travail et l'ambiance se dégradent. J'en garde aujourd'hui de mauvais souvenirs». Hergal fait pourtant partie des grandes figures et personnalités qui ont écrit les plus belles pages du Stade Tunisien. Pas facile d'être une icône dans le monde du football. D'avoir trusté les premières places dans les palmarès et le cœur des supporters et partir sans penser revenir un jour. Sa vie, comme son œuvre, en témoignent. Mais des années plus tard, il choisit la voie de la réserve et de la modération, loin des feux de la rampe médiatiques et des idées nouvellement reçues. «Quand j'ai pris ma retraite comme joueur, j'avais dit adieu au football. J'étais décidé à ne pas faire l'entraîneur ou autre. J'avais d'autres idées en tête». Et pourtant, cela ne l'a pas empêché de décrocher le 3e degré d'entraîneur, sans pour autant prendre place un jour sur le banc, pour diriger une équipe ou encore gérer un groupe. Déjà joueur, il était en dissension et en rupture avec ce qui était essentiellement réservé aux... remplaçants. «Le football m'a subjugué à jamais depuis mon enfance, sans que mon attachement aux valeurs traditionnelles ne soit compromis. Je sais que je ne saurai jamais m'adapter à un monde dans lequel je risque de ne pas me retrouver». Le joueur, qui a suscité le plus d'enthousiasme, de curiosité et de frénésie autant dans le cœur des supporters stadistes que ceux des autres clubs, dément aujourd'hui et catégoriquement l'annonce faite par le président du ST de sa nomination à la tête d'une commission technique groupant les anciens joueurs du club. «Il y a longtemps que j'ai tourné la page du football. Tout ce qui a été dit et rapporté concernant mon retour au ST n'a aucun fondement. Je donne mon avis quand on me le demande. Et tout s'arrête là. Ce qui ne me plaît pas dans tout cela? Il y a trop de contrevérités, de bobards et d'euphémisme». Pour ce qui est de la situation actuelle de l'équipe, Hargal pense que le ST ne peut plus continuer à évoluer dans l'instabilité. «Je n'accable personne. Mais des erreurs ont été commises depuis de longues années sur la gestion des terrains et des bureaux. Elles ont conditionné tout le parcours du club. On paie aujourd'hui». Les erreurs se payent justement plus ici que dans d'autres clubs...