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«Le pire est à craindre»
Protestations populaires
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 01 - 2016

Les protestations ont démarré à Kasserine quand un jeune chômeur a été électrocuté, alors qu'il participait à un rassemblement des sans-emploi. Hier, le mouvement a gagné la capitale et plusieurs autres villes de la République
Quand les Bouzidiens ont décidé le 17 décembre 2015 de célébrer le 5e anniversaire de la révolution, estimant que c'est bien ce jour-là que la révolution a éclaté quand Mohamed Bouazizi s'est immolé par le feu devant le siège du gouvernorat de la région, le président Béji Caïd Essebsi a pris l'initiative d'inviter au palais de Carthage les députés de Sidi Bouzid et de vivre avec eux l'événement, à travers une causerie ouverte retransmise à la télévision dont les Tunisiens ne sont pas près d'oublier le contenu, plus particulièrement ce que le gouvernement, les partis politiques et aussi la société ont à faire en vue de répondre aux revendications de ceux qui ont fait la révolution et qui attendent toujours que leur situation personnelle et celle de leurs régions changent.
Dans son langage coutumier fait de petites phrases et de clins d'œil pertinents qu'on attend, désormais, de lui chaque fois qu'il s'adresse au peuple, le président Béji Caïd Essebsi a fixé les objectifs à atteindre et tracé la démarche à suivre afin que ces objectifs soient réalisés. «Les gens veulent des actions concrètes. Trêve de parlotte, de grands discours et de promesses irréalistes puisqu'irréalisables. Et il faut prendre son courage à deux mains et commencer à lancer des projets même s'ils sont de petite taille pour que les citoyens des régions défavorisées réalisent que les choses sont en train de bouger. La responsabilité est à partager à parts égales entre tout le monde, c'est-à-dire tous les partenaires à la production de richesses et à la création d'emplois, en premier le gouvernement».
On retourne à l'avenue Bourguiba
Et le président de conclure : «Il est grand temps d'agir (voir La Presse du 18 décembre 2015). Au cas contraire, rien n'empêche l'éclatement d'une deuxième révolution».
Aujourd'hui, un mois presque jour pour jour, après l'adresse de Si El Béji, les événements qui ont éclaté, samedi 16 janvier, à Kasserine, risquent de faire revenir le pays à la case départ: des manifestations de protestation contre le chômage, des sit-in dans plusieurs villes du pays pour réclamer du travail et des marches pacifiques qui menacent de dégénérer, à tout moment, en affrontements violents avec les forces de sécurité par l'œuvre d'intrus qui n'ont aucun rapport avec ce que revendiquent les manifestants.
Et comme l'on s'y attendait, hier, soit quatre jours après le démarrage du mouvement de protestation à Kasserine, c'est au tour de l'avenue Habib-Bourguiba, à Tunis, de vivre une journée particulière.
Devant le siège du ministère de l'Intérieur, un grand rassemblement piloté par les étudiants de l'Uget, des représentants de l'Union des diplômés chômeurs, de certains partis et d'associations de la société civile a donné lieu à des slogans hostiles au gouvernement et aux partis Ennahdha et Nida Tounès. Le secrétaire général de l'Uget, Wael Naouar, n'y est pas allé par quatre chemins. Pour lui, «le gouvernement Essid a deux solutions. Soit il trouve des solutions urgentes et efficaces au problème du chômage, soit il quitte le pouvoir».
Du côté de l'Union des diplômés chômeurs (UDC), on fait remarquer que «depuis le 14 janvier, aucun des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir n'a trouvé une solution efficace et urgente aux 800.000 chômeurs que compte le pays aujourd'hui, dont 36% sont diplômés de l'enseignement supérieur. Nous refusons d'émigrer, de nous lancer dans les bras des réseaux terroristes et de la contrebande et nous rejetons toute forme de corruption. Nous voulons des emplois dignes dans notre pays pour contribuer à son développement et à son essor économique».
Un peu plus loin, plus précisément à l'avenue Habib-Thameur, un groupe de protestataires (100 selon une source sécuritaire) ont réussi à forcer l'entrée du siège du gouvernorat de Tunis dans le but de remettre au gouverneur leurs revendications. Le gouverneur de la capitale, Fayçal Gafsi, a reçu, en présence des médias, un groupe parmi ces protestataires et leur a promis de faire parvenir leurs revendications au gouvernement.
«On veut des décisions concrètes», c'est la réponse qu'on envoie de Kasserine à la délégation parlementaire qui envisage de visiter la région pour recueillir les revendications des protestataires.
Mohamed Ennaceur, président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), vient, en effet, d'annoncer qu'il se déplacera à Kasserine à la tête d'un groupe de députés en vue de rencontrer les mécontents et de les écouter, et il a annoncé également que l'ARP consacrera, dans les jours à venir, une séance plénière pour auditionner Habib Essid, chef du gouvernement, sur les événements en question. A Kasserine, on est convaincu que la visite de la délégation parlementaire dans la région «ne servira à rien puisqu'on est en train de transmettre par nos soins nos demandes au gouvernement», soulignent les protestataires.
La protestation s'amplifie
Dans les régions, la protestation gagne du terrain à un rythme soutenu.
On apprend, en effet, que les lycéens de Thala sont descendus dans la rue, hier, pour exprimer leur solidarité avec les manifestants qui continuent leur mouvement, faisant fi du couvre-feu décrété dans le gouvernorat. A Kairouan, les étudiants de la faculté de Raqqada ont investi la place Bab El Jalladine et y ont organisé un sit-in de solidarité avec les manifestants de Kasserine. De leur côté, les partis de l'opposition, notamment ceux non représentés à l'ARP, se sont invités à la messe générale pour appeler à «une enquête sérieuse permettant de démasquer les parties impliquées dans la manipulation des dossiers des sans-emploi».
Al Joumhouri propose un débat national sur les questions liées au développement et à l'emploi que «le gouvernement actuel se trouve incapable de résoudre».
Le Mouvement démocratique pour la réforme et l'édification dirigé par Riadh Chaïbi, ancien membre du bureau exécutif d'Ennahdha, et groupant les nahdhaouis opposés à la coalition Ennahdha-Nida Tounès, dénonce «le traitement sécuritaire et social des protestations populaires à Kasserine» et s'interroge sur «l'efficience des choix politiques du gouvernement actuel en l'absence de programmes de développement et de mécanismes de soutien visant à faire sortir les habitants des zones défavorisées de l'exclusion et de la privation».
Le Pacte — Union des forces nationales progressistes, la dernière coalition née le 14 janvier groupant les partis Attarik, Al Ghad, les Constantes, le Travail patriotique démocratique outre des personnalités nationales — prend, lui aussi, part au débat en exigeant «une réponse immédiate aux réclamations des Tunisiens qui n'ont pas été satisfaites cinq ans après la révolution».


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