Jouer en Afrique exige un certain mode de fonctionnement qui est différent de celui que l'on peut avoir dans la compétition nationale. Il implique des valeurs, des vertus et une culture d'une autre dimension La compétition nationale ne fait pas une équipe d'Afrique. Réduire exclusivement le sort d'une équipe comme l'Espérance à celui des matches qu'elle a appris non seulement à disputer, mais aussi à gérer en championnat a pour effet de conditionner le rendement de ses joueurs, notamment par rapport à ce qu'ils sont censés accomplir dans les épreuves africaines. Le constat était plus qu'évident et nous l'avons déjà soulevé : l'EST devra passer à l'ambition africaine si elle veut vraiment grandir. Ce n'est pas en continuant à se suffire et à se satisfaire de ce qu'elle réalise et de ce qu'elle obtient dans la compétition nationale qu'elle pourrait évoluer outre mesure et éviter de faire un mauvais usage des priorités. On ne fait pas disparaître les défaillances que peut avoir une équipe d'une pareille envergure en se contentant des titres récoltés sur le plan national. En dépit d'un véritable ascendant au niveau africain, nous continuons cependant de penser que la génération actuelle qui constitue l'ossature de l'équipe a de quoi faire espérer. Il n'en demeure pas moins que si elle parvient à faire ses preuves en championnat et en coupe, elle n'arrive pas toujours à se frayer un chemin en coupe d'Afrique. Il faut dire que l'effectif, dans sa globalité et de façon générale, n'est pas suffisamment étoffé pour faire face aux épreuves éprouvantes d'une compétition comme de la Ligue des champions. Inéluctablement, on aurait dû penser à renforcer l'effectif par un ou deux attaquants de grand calibre pour pouvoir rivaliser et sans déséquilibre de force avec certaines équipes africaines. Dans ce genre d'épreuve, il nous arrive de ne pas reconnaître l'équipe, et encore moins un bon nombre de joueurs qui en font la raison d'être. Le choc des cultures Mais au fait, il s'agit là d'un état d'esprit, de moyens et d'arguments à prévaloir. On ne joue pas en Afrique pour le simple fait de jouer, mais surtout pour gagner. Cela ne devrait pas toutefois s'obtenir n'importe comment. La logique serait justement de penser à s'imposer autrement, avec des arguments plus convaincants, en tout cas différents de ceux auxquels on est habitué face à des équipes locales qu'on connaît et dont la plupart n'ont pas le niveau africain. Au fait, il n'y a pas d'autres richesses en football mieux que les les prises de risque, les initiatives et le sens du sacrifice. On ne prétend pas que tout est noir au sein de l'équipe espérantiste, mais qu'elle ne remplit pas vraiment le rôle qu'elle devait tenir dans les différentes épreuves africaines. Sera-t-elle moins entreprenante qu'en compétition nationale ? Perd--elle ses repères? On a toutefois l'impression qu'il y a davantage de frustration et du gâchis dans son jeu.Si on regarde l'histoire du football africain, elle montre que les équipes qui ont de l'expérience et dont les effectifs sont suffisamment étoffés gagnent le plus souvent. Celles qui ont dominé leur époque étaient des équipes avec de grands joueurs qui n'ont pas seulement le sens du jeu, mais aussi l'intelligence dans le jeu. Il ne faut pas caricaturer. L'Espérance devrait avancer dans la compétition africaine avec l'esprit de jeu dont elle aura forcément besoin. Elle aura toujours le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas de bas étage et mettre en œuvre correctement sa spécificité sportive. Jouer en Afrique exige un certain mode de fonctionnement qui est différent de celui que l'on peut avoir dans la compétition nationale. Il implique des valeurs, des vertus et une culture d'une autre dimension. Cela veut dire plus d'implication dans les matches, cela veut dire renforcer l'équipe en permettant aux joueurs d'évoluer réellement au plus haut niveau. Nous demeurons convaincus que l'effectif actuel a toutes les capacités pour réussir. Surtout si on place les priorités dans ce qu'il est censé accomplir au niveau continental. Le rendement d'une équipe ne prend réellement forme que lorsqu'elle a les arguments nécessaires pour forcer la décision, ce qui n'intervient qu'à partir de la bonne gestion du groupe. Face à Tout-Puissant Mazembe, il n'y avait pas d'éclaireur dans la formation "sang et or". On avait l'impression de regarder des joueurs, mais on ne les voyait pas. Une équipe, une vraie, invite à pénétrer et non à observer. Cela suppose de bien connaître les besoins de l'Espérance à défaut d'y croire… Malajila, Clubiste pour trois ans L'international zimbabwéen, Cuthbert Malajila, s'est engagé pour trois ans au profit du CA. Agé de 25 ans, Malajila évolue au poste d'attaquant et a été recruté du club zimbabwéen, Dynamos FC. Fort de son expérience aussi bien en sélection qu'avec son club, Malajila sera d'un apport certain pour l'équipe. Notons que Malajila a entamé sa carrière à Chapungo United avant d'être transféré en 2006 à Highlanders puis d'atterrir au Dynamos FC. Il a remporté le prix du soulier en or de la première division du championnat zimbabwéen en 2007.