Anis Sghaier nommé directeur général de Zitouna Tamkeen Microfinance    La Chute de la Françafrique: Comment Paris a perdu son Empire Informel    KAS PolDiMed : 10 ans d'action pour un dialogue stratégique renforcé et une coopération régionale durable en Méditerranée    Opportunités inédites pour les jeunes : la fondation Ons Jabeur soutenue par Bill Gates    CTN lance les réservations 2026 : Marseille et Gênes accessibles dès le 16 décembre    Affaire Mabrouk : procès reporté au 8 janvier    Décès soudain de l'ambassadeur russe en Corée du Nord    Nafti reçoit la représentante de l'UA pour renforcer le rôle des femmes dans la paix et la sécurité    Météo en Tunisie : nuages éparses, températures stationnaires    Ordre des médecins : plainte contre une émission TV pour pratiques frauduleuses sur le cancer    Bus de touristes algériens vers la Tunisie : une nouvelle autorisation à l'origine des blocages aux frontières    Dernière chance pour régulariser vos dettes à la CNSS avant fin 2025 !    Economie de rente: Comment la démanteler?    Chrome booste le remplissage automatique : plus rapide et plus précis !    In mémorium - Hammadi Ben Saïd, un journaliste qui a honoré le métier    Kia célèbre ses 80 ans en dévoilant son concept Vision Meta Turismo    Roche Tunisie & Libye accueille un nouveau directeur général : Matthieu Galais    La photographie comme mémoire vivante: l'œil, le regard et la vérité    La résolution 2803 du Conseil de sécurité: Est-elle un prélude à une paix durable et juste à Gaza?    Un séisme de magnitude 5,8 frappe la Turquie    Les prix des voitures baisseront-ils en Tunisie en 2026 ?    Jendouba : affluence record de touristes algériens avant le Nouvel An    Le palais Ahmed bey à la Marsa célèbre le nouveau livre de Mohamed-El Aziz Ben Achour : La médina (Album photos)    Ooredoo Tunisie collabore avec Oredata et Google Cloud : transformer l'engagement client via l'IA    Vente des billets 2026 : la ruée mondiale continue    Météo en Tunisie : temps passagèrement nuageux sur l'ensemble du pays    Tahar Bekri: Je voudrais t'aimer monde    Trabesli : « On a montré notre vrai niveau contre le Qatar »    Hafida Ben Rejeb Latta chez les rotariens de Tunis, Carthage, la Marsa et Sousse (Album photos)    Match Tunisie vs Qatar : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 07 décembre?    Au cœur des visages de Walid Zouari : une captivante humanité    Entrée gratuite demain dans tous les sites historiques et musées : profitez-en !    Slaheddine Belaïd: La Main rouge, au cœur de multiples assassinats en Tunisie à l'époque du colonialisme français    JCC 2025, la Palestine au coeur des journées cinématographiques de Carthage : jury, hommages et engagements    nouvelair dévoile sa nouvelle offre tarifaire au départ et à destination de la Turquie    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    Patrimoine tunisien : le musée de Carthage retrouve les visiteurs    Prix Abdelwaheb Ben Ayed de la Littérature 2025 : lauréats de la 5ème édition    La sélection tunisienne féminine de handball marque l'histoire : 1ère qualification au tour principal Mondial 2025    Des élections au Comité olympique tunisien    Ciné-Musée 2025 : un programme culturel riche entre Sousse et Tozeur    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Samir Samaâli: Le ruban rouge, la stigmatisation et l'ombre des préjugés    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Chine: L'Orient du développement, modèle d'avenir pour le Sud ?    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Exposition «States of Exception», du 25 Mars au 2 Mai, à la station d'art B7L9 (Bhar Lazreg): Les œuvres de Thameur Mejri annonciatrices d'une nouvelle ère
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 04 - 2021

«I love U n2» de Thameur Mejri. 2021. 370×600 cm. Acrylique, fusain, pastel, stylo-feutre sur toile |Photo : Firas Ben Khelifa
Avec les œuvres du plasticien Thameur Mejri, il y a un vent nouveau qui souffle sur les arts plastiques tunisiens. Une nouvelle ère s'ouvre, en effet. Thameur Mejri est né à Tunis en 1982. Il s'affirme comme le chef de file de sa génération et aborde l'acte de peindre avec fougue et puissance.
Il peint et dessine son époque sur de gigantesques toiles jusqu'à déborder parfois sur le mur de part et d'autre du cadre, qu'il courbe sans le rompre au niveau de la base du mur pour s'étaler et se répandre sur le sol de la galerie. Il s'agit, en partie, dans cette exposition, d'un travail in situ créé lors d'une résidence à la Station d'Art B7L9, dont le commissaire est Matthieu Lelièvre et la galerie qui représente l'artiste : Selma Feriani Gallery. Déstructurer les mécanismes du pouvoir est le maître-mot de Thameur Mejri, son crédo, sa profession de foi. La peinture pour cet artiste, c'est plus que des couleurs et des formes. Elle est un esprit, une approche d'un espace vécu et ressenti, aussi bien philosophiquement qu'organiquement. Son approche tend à révéler et mettre à nu les systèmes cloisonnés, fermés, sclérosés et, par là même, dénoncer toute emprise des conventions et des dogmes. Mêlant le cinéma aux jeux vidéo, la philosophie structuraliste à la musique, la psychologie à l'enfant qu'il était, Thameur Mejri définit son travail comme une praxis, une intervention avant tout physique. Dans ce «ring» qu'est l'espace pictural, des actions basiques de déconstruction sont intentionnellement menées comme on livre un combat, avec énergie, acharnement et violence. Décortiquées, déchiquetées, voilées partiellement, des formes reconnaissables émergent et se laissent identifier sous un amas de formes. D'une composition éclatée à une autre, ces éléments prennent valeur symbolique et même métaphorique.
Ces constantes iconographiques (microphone, mouche, ballon, crâne, marteau, tête de mouton, Mickey Mouse, écran, masque à gaz, hélicoptère…) font partie d'un langage à décoder. Cet univers a un lien plus ou moins direct avec les événements qu'a traversés la Tunisie durant l'année 2011. Euphorie, espoir se mêlent aux traumatismes, angoisses et incertitudes d'une révolution qui a ouvert la porte à tous les possibles. Cette effervescence s'incarne dans des toiles à hauteur d'homme qui expriment autant de ferveur que de frénésie. Thameur Mejri se livre à un corps à corps qui l'engage de la tête aux pieds dans une confrontation sous différents registres et niveaux. Ce face-à-face, dicté par ce genre de faire artistique entre l'expressionnisme et le body art, installe un rapport de force entre la personne de l'artiste et «les ogres», qu'il s'est donné le devoir et la mission de démasquer et de dégager.
Evidemment, le combat pour faire tomber les masques est dur et l'enjeu est de taille ! La couleur rouge, assimilée au sang humain, rappelle celui qui a coulé lors de la confrontation des citoyens avec le pouvoir dictatorial. Appliqué comme par hasard à la bombe de peinture industrielle utilisée dans l'art de la rue (street art), le rouge est récurrent quand il n'envahit pas certaines œuvres. Cette manière forcenée de peindre est la manifestation même d'un tempérament et d'une intention. Acte créateur et sujet sont donc confondus. Cette adéquation entre le geste créateur et le sujet peint traduit le degré d'intensité du fait pictural chez Thameur Mejri. Faut-il préciser encore qu'avec cet artiste, le sujet et le faire, artistique s'accordent parce qu'ils relèvent du même ordreww? Plus encore, cette adéquation soulignée est indéniablement la preuve qu'une praxis est en train de se jouer au cœur de l'acte et du geste pictural.
Amel BOUSLAMA
Adresse:


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.