Le roman français et d'expression française contemporain : nouvelles formes, nouveaux rapports à l'histoire, les 11, 12 et 13 février 2016, au siège de Beït Al Hikma. Des présentations-hommage à Abdelwahab Meddeb et Alain Nadaud. L'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts Beït al-Hikma organise, les 11, 12 et 13 février 2016, une rencontre littéraire centrée sur les métamorphoses du roman français et d'expression française, des années quatre-vingt à nos jours. Cette rencontre, qui se tiendra avec la participation d'écrivains, de critiques et d'universitaires tunisiens et étrangers, sera l'occasion d'une réflexion sur la diversité des pratiques actuelles dans le domaine du roman. Seront, notamment, mis en exergue les aspects les plus saillants de la production romanesque contemporaine en langue française, et les formes sous lesquelles elle s'invente ou se réinvente. L'une des questions essentielles sera de savoir s'il existe des tendances fortes, des lignes de convergence ou s'il faut, au contraire, parler d'un champ éclaté. Cette question s'impose avec d'autant plus d'actualité que le Nouveau Roman puis Tel Quel avaient constitué, pour la précédente génération de romanciers, des repères quasi incontournables : on écrivait pour ou contre Robbe-Grillet, Butor ou Sollers, on se situait en marge ou dans les interstices de cette «modernité-là», mais on pouvait difficilement l'ignorer. Il y avait, en outre, un foisonnement en même temps qu'une médiatisation des propositions théoriques qui semblaient orienter, voire structurer le paysage romanesque. La question est, aujourd'hui, de savoir si les lignes de force ne seraient pas devenues moins évidentes, plus difficiles à dégager, et, si c'est le cas, d'en connaître les raisons. Un deuxième axe de réflexion concernera les nouveaux rapports que le roman actuel cherche à établir avec le réel, qu'il s'agisse du quotidien des hommes ou de la grande histoire. Libéré de l'impératif formel — qui ne fut pas toujours, il faut dire, perçu comme un obstacle par la précédente génération (Simon...) —, le roman a-t-il retrouvé les chemins de l'histoire, ceux ouverts par Balzac, Dickens, Tolstoï ou Zola ? S'est-il laissé tenter par les sirènes des idéologies dominantes ou a-t-il subi, plutôt, la vacuité de l'époque et sa propension à verser dans les abstractions, à trouver refuge dans la métaphysique ? A-t-il abordé de nouvelles approches, dans l'éclairage de la psychanalyse, de «l'archéologie» des savoirs, voire des nouvelles technologies de la communication... ? Ces journées seront l'occasion d'un échange ouvert et fécond entre romanciers, entre romanciers et spécialistes de l'écriture romanesque, entre romanciers et lecteurs de romans.