L'étude propose la mise en place d'une nouvelle démarche baptisée «Diaspora Mobilisation Act» ou «Di Ma» afin de consolider et renforcer la contribution socioéconomique de la diaspora au développement du pays. Le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, souligne que cette approche basée sur le partenariat gagnant-gagnant et la concrétisation des promesses vise à pallier le manque important de stratégies de mobilisation des TRE. «Je suis extrêmement fier de notre diaspora. On est très fier de tout ce qu'elle est, actuellement, en train de faire. Les chiffres en tout cas, le montrent. Mais au-delà des chiffres, c'est l'engagement et la solidarité qu'on a pu voir durant la période Covid qui sont à saluer. Sans la diaspora, les réserves en devises ne seraient jamais à ce niveau-là, surtout avec la baisse des recettes touristiques», a déclaré le gouverneur de la Banque Centrale Marouane Abassi, lors d'un séminaire organisé hier à Tunis, par la GIZ, en collaboration avec l'Apii et la BCT sur le thème «United Diaspora, la force cachée». L'événement s'est tenu dans l'objectif de présenter les résultats d'une étude portant sur la contribution socioéconomique de la diaspora qui a été initiée par l'agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ) et conduite par le bureau de conseil Deloitte. Elle vise à quantifier l'impact économique réel des Tunisiens résidant à l'étranger sur l'économie tunisienne. Elle s'inscrit dans le cadre du projet «Développement des opportunités d'emploi et d'investissement à travers la mobilisation de la Diaspora/Progrès Migration Eutf». Un programme cofinancé par l'Union européenne et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH en partenariat avec le ministère de l'Industrie et des PME, en collaboration avec l'Agence de la promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii). Les recommandations issues de l'étude portent essentiellement sur les moyens de perfectionnement des mécanismes mis à la disposition de la diaspora dans l'objectif de renforcer sa mobilisation. 50% des TRE possèdent un compte bancaire en devises ou en dinars en Tunisie Soulignant la contribution importante de la diaspora à l'économie nationale, Abassi a fait savoir que les 1,5 million de Tunisiens résidant à l'étranger et répartis sur 90 pays ont contribué à préserver un niveau confortable des avoirs en devises en 2020, au moment où les recettes touristiques ont enregistré une baisse drastique de 64% à cause de la crise liée au Covid. Les revenus du travail ont augmenté de 8,7%. Le gouverneur de la BCT a précisé que la diaspora tunisienne a enregistré un investissement productif estimé à 1,7% du PIB de 2019 et à 10% du Fbcf (Formation brute du capital fixe) de 2018. Elle contribue à hauteur de 7,3% du Revenu national disponible brut de 2018 (Rndb). «L'apport le plus important, ce n'est pas fondamentalement les devises, mais ce sont les sources inépuisables de compétences, d'expertise de contact et de network. Essayons de leur tendre la main et d'être en contact permanent avec eux», a-t-il commenté. Il a ajouté que la BCT travaille à améliorer le taux de bancarisation des Tunisiens résidant à l'étranger qui est actuellement de l'ordre de 50%. 72% d'entre eux effectuent des transferts de fonds vers la Tunisie et 66% contribuent aux finances de leurs familles en Tunisie. Par ailleurs, Abassi a affirmé que la BCT travaille à simplifier les procédures ayant trait aux Tunisiens résidant à l'étranger. «Notre défi est d'être dans une démarche disruptive et constructive d'un nouveau modèle économique avec de nouveaux modes de financement d'une nouvelle économie, basée sur la création et le partage des richesses», a-t-il affirmé. C'est dans ce sens qu'il a annoncé que la BCT propose une démarche «Di Ma» ou «Diaspora Mobilisation Act», basée sur le partenariat gagnant-gagnant et la concrétisation des promesses. L'objectif de cette approche, souligne-t-il, est de pallier le manque important de stratégies et de mesures structurantes qui peuvent consolider la contribution socioéconomique de la diaspora au développement du pays. Il a annoncé que la BCT adopte les recommandations préconisées par l'étude, et ce dans l'objectif de mettre en place «Di Ma» qui serait «un recueil des axes stratégiques et des mesures en faveur de la diaspora». En outre, il a recommandé de mettre en place un groupe de travail sur «la Diaspora Mobilisation Act», qui se penchera sur la concrétisation des recommandations articulées autour de quatre axes majeurs, à savoir la mise en place d'une stratégie nationale de mobilisation de la diaspora avec notamment le développement des moyens de son identification fiable, le développement de la gouvernance des problématiques liées aux TRE et ce, via l'institutionnalisation d'une structure de coordination des programmes, l'amélioration de l'accompagnement et le soutien de la diaspora à travers notamment la digitalisation des services usuels, y compris consulaires, et le déploiement des programmes d'incitations sociales et financières afin de booster les échanges de flux avec la diaspora et des liens économiques et sociaux durables.