Un bureau provisoire afin de rédiger les nouveaux statuts des artistes. Après de nombreuses réunions de préparation, la première assemblée générale autour du projet de la mutuelle des artistes a eu lieu samedi dernier. Le collectif «Les indignés de la culture» et les syndicats et associations des métiers des arts plastiques, de la musique, de l'audiovisuel et des arts dramatiques se sont rassemblés afin de lancer ce projet grâce à la désignation d'un bureau provisoire consensuel. Celui-ci est désormais composé de Mounir Baaziz, Lassaad Dhkili, Najoua Miled, Houcine Msaddak, Sami Ben Said, Jamel Sassi, Naceur Sardi, les avocats Ramzi Jebabli et Mourad Ghram, et l'agent d'assurances Abou Seoud Messadi. Tout comme ce bureau, les présents à la réunion appartenaient aux différents métiers et secteurs d'arts. Ils sont venus, nombreux, apporter leur soutien à ce projet qui sert une cause commune : une mutuelle pour les artistes et une caisse de soutien pour les cas les plus urgents. «La première étape est de rencontrer la ministre de la Culture et de rédiger le règlement intérieur et les statuts de la mutuelle», nous a déclaré Mounir Baaziz après la réunion. «C'est une revendication des artistes depuis les années 70. Elle s'est consolidée en 2011 avant de se transformer en projet en 2014», nous a expliqué Naceur Sardi. Cette assemblée générale du 30 janvier est venue après une année de débats et de réunions. Cela a eu son effet sur cette assemblée où le débat était sans tensions, consensuel et centré sur l'urgence de changer les lois relatives à la couverture sociale des artistes. «La nature de notre travail en tant qu'intermittents du spectacle nous concerne tous. Nous demandons un statut adéquat à la nature de notre activité. Il y a un vide juridique pour tous nos métiers», nous a assuré Sami Ben Said, du syndicat tunisien des professions de la musique. Ramzi Jebabli, avocat et membre du bureau provisoire, a également défini les priorités à venir : rédiger les statuts des artistes, le règlement intérieur de la mutuelle et continuer les négociations avec le ministère de la Culture, le ministère des Finances, le ministère des Affaires sociales et le gouvernement. «Il y a des paramètres à fixer, comme le plafond de couverture, le montant de la cotisation. Nous travaillerons avec une commission d'experts indépendants et, après l'approbation des nouveaux statuts par les ministères de tutelle, il y aura des élections du premier bureau exécutif qui devra comporter des représentants de ces ministères», ajoute Ramzi Jebabli. Les formules pour améliorer la situation sociale des artistes ne manquent pas. En tant qu'intermittents, ils ne travaillent pas toute l'année et doivent pourtant cotiser chaque mois auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale. Ceux qui n'arrivent pas à le faire accumulent les dettes auprès de la caisse et ne peuvent plus aspirer à la couverture. Une situation absurde qui a enfoncé de nombreux artistes dans la précarité, surtout ceux qui se trouvent dans un mauvais état de santé. D'où l'urgence du projet de la mutuelle, sur lequel veille désormais le nouveau bureau représentant des syndicats et associations des métiers d'artistes. Ce bureau aura un an pour finaliser les statuts tant attendus. Il logera au théâtre Le Rio, en attendant d'obtenir un local permanent promis par le ministère de la culture.