L'Union des travailleurs de Tunisie (UTT) a annoncé, hier, le démarrage d'une série de grèves dans un certain nombre de sociétés de transport public adhérentes au syndicat. Lors d'un point de presse tenu hier à Tunis, le secrétaire général de l'UTT, Ismail Sahbani, a indiqué qu'une grève sera observée les 12, 13 et 14 février dans la Société nationale du transport interurbain (Sntri). Le responsable syndical a formulé le souhait de parvenir à un accord avec l'autorité de tutelle en vue d'annuler ces grèves dans un secteur « vital et sensible». Revenant sur les motifs de la grève en vue, Sahbani a souligné que cette action vise en premier et en dernier ressort à réaliser les revendications syndicales et professionnelles des ouvriers du secteur du transport. Il s'agit, a-t-il dit, d'inclure les heures supplémentaires dans le calcul du salaire de base des agents, de revoir à la hausse la prime de rendement et de renforcer le parc de bus. Sahbani a également annoncé que les ouvriers adhérents à l'UTT au sein de l'entreprise «Ciments de Carthage» observeront une grève d'une semaine à partir du 15 février sur fond de dossiers de corruption et de mauvaise gestion. Le responsable syndical a saisi l'occasion pour fustiger les tentatives visant à porter atteinte au pluralisme syndical dans les entreprises publiques et à l'exercice des libertés syndicales. «Les adhérents de l'UTT sont en proie à des menaces et exactions à répétition visant à brider leur action syndicale», a-t-il dénoncé, déplorant à ce propos le «laxisme» affiché par les autorités régionales face à ce dossier. De tels agissements, a-t-il estimé, sont «vivement condamnables», dès lors qu'ils font fi de la nouvelle Constitution tunisienne, texte qui consacre sans équivoque la liberté syndicale.