Autour d'un brunch, rencontre avec un texte théâtral, un film et une série de gravures d'un artiste prolifique Dimanche 14 février, l'espace culturel l'Agora organisera un brunch autour de la signature d'un texte théâtral, d'une exposition de gravures et d'une projection de film. L'événement, c'est que toutes ces œuvres sont du même auteur. Il est tunisien, écrivain, conteur, réalisateur, dessinateur, calligraphe et sculpteur. On a nommé Naceur Khemir, qui sera évidemment présent pour cette rencontre conviviale et informelle, où l'Agora invite le public à un brunch avec l'artiste, en plus de la (re)découverte d'une partie de son œuvre prolifique. Au-delà de leur appartenance à des disciplines artistiques différentes, ces œuvres sont nées de diverses périodes et influences artistiques de Naceur Khemir. Il y a tout d'abord ces sculptures de ses débuts, réalisées en 1974. Celles-ci sont parues dans la version française du livre : «Le chant de l'amour et de la mort du cornette Christophe Rilke». Signé Rainer Maria Rilke, un illustre écrivain autrichien (1875-1926), cet ouvrage évoque, sous forme d'un poème en prose, la vie de l'un des ancêtres de Rilke. Il s'agit de Christoph Rilke qui s'est engagé en 1663 dans la guerre de l'Empire d'Autriche contre l'Empire ottoman, en tant que porte-drapeau. Traduit en français en 1988, le livre est paru avec les sculptures de Naceur Khemir comme illustrations. Pendant que ces sculptures ornent l'espace culturel l'Agora, Naceur Khemir signera son dernier texte théâtral, intitulé «Disparition». Mis en scène par Charles Tordjman en 2011, ce texte s'est transformé en une pièce théâtrale produite par «Le théâtre du gymnase» à Marseille et le théâtre Vidy-Lausanne. «Tout commence dans un pays où le pouvoir semble être totalitaire. On n'en verra jamais l'extérieur. Seulement l'intérieur. Celui d'une petite maison modeste. Très modeste. C'est une femme qui y vit. Elle est contrôlée, soupçonnée par un policier qui vient régulièrement lui rendre visite et la questionner sur ses deux enfants disparus au cours d'une manifestation d'opposition au régime», raconte un résumé de la pièce, signé Charles Tordjman. Le metteur en scène la qualifie également de «pièce de quête de la vérité, de pourquoi et comment l'intégrisme...». Le moment d'échange avec Naceur Khemir autour de «Disparition» laissera enfin place à la projection du dernier film de sa «Trilogie du désert». Sorti en 2005, «Bab'Aziz, le prince qui contemplait son âme», est une fiction à l'univers onirique, imprégnée des influences orientales de l'artiste et de son âme de conteur. Le film raconte, en effet, l'histoire de la jeune Ishtar «qui accompagne son grand-père (Bab'Aziz) dans le désert pour se rendre à une réunion de derviches qui n'a lieu que tous les trente ans. Pour Bab'Aziz, il s'agit en fait d'aller rejoindre sa tombe... Le parcours sera l'occasion de rencontres et de récits de destinées multiples, un peu comme dans les Mille et Une Nuits ».