Le président de l'ASM enfonce Walid Bannani, l'arbitre qui a faussé le match, mais oublie qu'entrer dans les détails n'a rien à voir avec la fonction de premier responsable. Walid Bannani, le fameux arbitre du match EST-ASM, est devenu en quelques jours un personnage hyper-médiatisé : sa prestation lors de ce match a été très faible en accordant un penalty imaginaire à l'EST et en privant l'ASM d'un autre évident. Tout le monde est d'accord pour défendre le droit de l'ASM à crier au scandale. Mais en même temps, nous sommes étonnés de voir toute cette déferlante, contre l'arbitre Walid Bannani. Attaqué de partout, menacé, stigmatisé, l'homme est accusé de tous les maux du monde. C'est un arbitre qui a raté son match, et après ? Pourquoi ce procès acharné comme si c'est la première fois qu'un arbitre commet des erreurs qui faussent le résultat. L'ASM a le droit de défendre ses droits, mais parler de manipulation volontaire d'un match comme l'a dit Mohamed Louzir, le nouveau président de l'ASM, est exagéré. Tenir un point de presse consacré en bonne partie à parler de l'arbitre du match et, de surcroît, entrer dans des détails tactiques genre «17 fautes sifflées» ou «temps additionnel non accordé», sont insensés pour un président de club. M. Louzir n'a pas apporté des preuves de ses graves accusations contre Bannani. Le premier dirigeant d'un club doit parler de sujets stratégiques, il doit défendre son club d'une manière ferme, mais intelligente. les «arguments» apportés par M. Louzir auraient pu être avancés par un dirigeant de section, voire l'entraîneur, mais pas par lui en tant que personne qui doit être au-dessus de tout cela. D'autant qu'il a promis de faire participer les autres membres du bureau et ne pas trop entrer dans les détails comme le faisait jour et nuit son prédécesseur. Il devrait s'en prendre à ses joueurs et à son entraîneur qui a joué un «catenaccio» digne des années 60. Face à une EST ordinaire et prenable en plus, l'ASM n'a pu créer qu'une «seule occasion pendant 90'» ! Aucune envie de passer le centre, ni de croire en ses chances. Les Marsois ont oublié le match pour tomber dans l'excitation (les scènes de Bilel Ben Messaoud et Amri étaient claires). Le président de l'ASM a intérêt à revoir sa manière de communiquer et bien choisir ses mots. Il a fait ce qu'on reprochait aux autres présidents. Tomber dans le jeu des supporters et opter pour la «victimisation», et oublier les limites et l'indiscipline de ses joueurs.