Face à l'incinération sauvage des déchets domestiques au dépôt municipal de Gammarth, la ''Collectivité de Gammarth municipalité'' vient de lancer un appel pour la fermeture des dépotoirs anarchiques dans la région. Dans le monde entier, la mauvaise gestion des déchets, tous types confondus, nuit à la santé humaine et à l'environnement, ce qui s'ajoute au problème du climat... Mais malheureusement, ce sont souvent les plus pauvres de la société qui subissent l'impact d'une gestion inadéquate des déchets. Malgré ce constat alarmant, l'Etat n'a pas encore mis en place un système de tri et de valorisation des déchets. Et aujourd'hui, ce que nous jetons dans les poubelles va dans les décharges à ciel ouvert sans la moindre valorisation, et ensuite se retrouve dans la nature. L'urgence d'agir ensemble A Gammarth, la situation ne diffère guère de celle de tout le pays: l'incinération sauvage et illégale de déchets ménagers est la source de pollution dans la région, une pratique en augmentation continue durant les dernières années. Face à cette situation, la ''Collectivité de Gammarth municipalité'' vient de lancer un appel pour la fermeture des dépotoirs anarchiques dans la région. « Malgré nos efforts, l'incinération sauvage des déchets domestiques au dépôt municipal de Gammarth se poursuit et les fumées toxiques vont s'attaquer à nos poumons…Nous refusons le projet de remplacement du club d'équitation et de la zone verte par un nouveau dépôt d'ordures ménagères...C'est pour ces raisons que nous nous rassemblons, aujourd'hui vendredi, devant la municipalité pour fermer le dépôt municipal de Gammarth et appeler le gouvernement à revoir la méthode de valorisation des déchets... Cette campagne n'est que le début car nous voulons également pousser l'Etat à réviser et revoir la réglementation environnementale, assurer le développement des zones urbaines esthétiques, contribuer à l'amélioration dans le système d'éliminer les déchets..., en plus de l'opposition des citoyens et de la société civile à la création d'une décharge ou d'une unité de valorisation des déchets », souligne la Collectivité. Passer à l'action Le constat est donc sans appel : on a un problème et on connaît exactement ses causes (l'homme d'une manière directe et l'Etat d'une manière indirecte) et donc on devrait chercher des solutions... Pour toutes ces raisons, la collectivité propose de promouvoir une approche intégrée et durable de gestion des déchets en Tunisie, avec une meilleure gestion. Les maîtres-mots seront le ''tri sélectif'' et la ''valorisation des déchets''. Si on fait ça, nos déchets ultimes seront réduits de 90% environ et nous ferons travailler beaucoup de jeunes dans toutes les régions du pays. De plus, nos dépotoirs sont très mal conçus et exploités : aucune protection du sol et de la nappe phréatique, aucun respect de la santé des citoyens, ni de celle des animaux. Sans parler du crime, que font même les municipalités, qui est l'incinération des déchets, qui contiennent bien sûr du plastique, et donc produisent des fumées toxiques à l'heure où la loi interdit les incinérations des déchets. La question du citoyen En se référant au rapport publié en décembre 2017 par Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, sur les conséquences désastreuses, sur la santé comme sur la qualité de la vie, de l'incinération des déchets en plein air, les personnes vivant dans les régions polluées ont 20 % de plus de risques de mourir d'un cancer du poumon. Plus encore, l'incinération sauvage des déchets augmente de 200 % les risques de maladies pulmonaires, près de 11 % des cancers du côlon sont dus à la consommation d'une eau polluée et 40 % des décès des suites d'un cancer ou de maladies cardiovasculaires sont dus aux émissions de dioxyde de carbone. Cette triste réalité concerne aussi le citoyen : au fur et à mesure que les poubelles sont ramassées, d'autres sont à nouveau déposées et les points noirs s'incrustent et donc, un cercle vicieux s'installe dans les quatre coins du pays où on constate encore une incommensurable inconscience au niveau écologico-climatique à l'heure où la crise sanitaire liée au covid-19 a montré comment les bonnes pratiques d'hygiène sont d'une importance capitale et comportent des transformations durables des comportements de consommation du citoyen.