Le paradoxe du sport veut qu'actuellement, certains compétiteurs vétérans défient le temps mieux que quiconque ! La durée moyenne de la carrière de la plupart des athlètes de haut niveau n'est pas longue. Mais certains parmi eux repoussent les limites et adaptent leurs corps aux contraintes du temps. Ce fut le cas d'un certain Riadh Sânaa qui a érigé le côté disciplinaire du sport en «matrice comportementale basée sur la combinaison de plusieurs facteurs». Il nous en parle longuement : «Il faut savoir écouter l'organisme et cela est bien plus difficile qu'il n'y parait ! C'est d'ailleurs à mon sens un des points essentiels sur lequel on peut juger la performance et la longévité. Gérer et planifier ses efforts sont le socle sur lequel on bâtît un plan de carrière. Car beaucoup de ces sportifs sont persuadés que pour progresser, il suffit d'enchaîner les séances difficiles, de s'imposer des charges de travail importantes (d'ailleurs souvent non adaptées à leur niveau), d'essayer de surpasser son état de fatigue générale...Tout ça dans l'espoir de pouvoir rendre son corps plus résistant ! Or, pour progresser, la démarche doit être à l'opposé de ce type de raisonnement. Il y a des règles fondamentales à respecter. Tout d'abord, pour qu'une séance soit bénéfique, le sportif ne doit pas la finir épuisé, au bord de l'agonie ! Cependant et évidemment, une débauche d'efforts doit être traitée de manière naturelle et rationnelle, telle une bonne nuit de sommeil pour régénérer son corps. C'est dire l'importance de respecter les délais. La récupération fait partie intégrante de l'entraînement. Elle est un élément incontournable. Elle doit être prévue, pensée et planifiée dans toutes les phases et les étapes de la programmation. Outre la récupération, la longévité est aussi une question de diététique sportive. Il existe une relation tripartite et étroite entre une récupération efficace, la longévité au plus haut niveau et une alimentation adaptée et équilibrée pour reconstituer les stocks d'énergie perdus. Apprendre à se réhydrater après l'effort en vue d'éliminer les toxines et compenser les pertes en minéraux. Ne pas lésiner sur une eau fortement minéralisée, le tout est de restaurer les stocks énergétiques rapidement». Au nom du père ! «Voilà pour le côté physiologique. Quant au volet environnemental et conjoncturel, il tourne globalement autour de ce que j'appellerais le premier cercle, c'est-à-dire la famille. La cellule parentale, dès le plus jeune âge, est le facteur essentiel pour un épanouissement sportif qui s'inscrit dans la durée. C'est une question d'éducation car les tentations sont là quand on est mal encadré ou livré à soi-même. Autre facteur important, la stabilité. Pour ce cas précis, J'estime que le mariage est source de stabilité avec des effets d'entraînement importants sur le cursus sportif et la longévité. Cela éloigne les démons de minuit et autres vices...La famille est le fond de commerce de la longévité. Je vous citerais à titre d'éléments de confirmation des exemples frappant qui m'ont marqué dans le cas d'espèce que nous traitons. J'ai personnellement pratiqué le handball de haut niveau avec cinq générations de joueurs, dont les pères puis leurs rejetons. Béchir Belhadj puis son fils Marouane. Amor et Habib Khedhira père et fils. Hedi Mizouni et Imed Mizouni. C'est une satisfaction et un pur bonheur. 19 ans rien qu'en sélection senior. Voilà où j'en suis arrivé à force de travail. Ce fut un challenge de tous les jours, un défi permanent. Vous savez, Thierry Omeyer, gardien des Tricolores, est âgé de quarante ans. Sa longévité au plus haut sommet n'est pas due au hasard»...