Dieu créa l'homme… puis la femme; cet être humain qui s'approprie les traits de caractère dont son alter ego masculin n'en dispose pas. Si l'homme considère les choses dans leur globalité et qu'il raisonne suivant une logique parfois trop rationnelle, la femme, elle, voit la vie autrement. Son psychisme et son essence lui permettent de déceler ce que l'homme trouve comme banal, insignifiant, et de s'arrêter sur les détails qu'elle considère comme importants. La complémentarité du duo homme/ femme est plus que naturelle, elle est vitale. Elle est logique dans la mesure où elle garantit l'équilibre humain. L'échange d'avis entre les deux parties de ce duo revêt, ainsi, une dimension capitale dans la manière de traiter de tout ce qui a trait au développement du genre humain. Si l'opinion féminine est vue dans certaines sociétés comme étant un «plus» qui tire plutôt vers le «supplémentaire», ou encore le «facultatif», l'avis de la femme dans notre pays acquiert une importance majeure. Il s'agit d'une composante incontournable, une face indécollable d'une même médaille appelée société. Depuis l'Indépendance, la femme tunisienne a appris à s'affirmer dans une société qui est bien la sienne. Main dans la main avec son partenaire‑—l'homme —, elle est parvenue, au fil des ans, à rendre son avis tangible, respectable, pris au sérieux. Incitée davantage par une politique avant-gardiste, sûre de ses compétences et de son mérite, la femme tunisienne a pris plus d'assurance, de confiance en soi et envers autrui pour s'affirmer davantage et s'imposer à l'échelle politique. A pas sûrs, elle a donc mis le pied à l'étrier et embrassé un domaine qui était jusqu'à ce jour réservé à la gent masculine‑: la vie politique. En 1994, 7,4% des députés sont des femmes. Ce chiffre était déjà une référence en matière d'implication de la femme dans la vie politique, et ce, en comparaison avec d'autres gouvernements. Aujourd'hui, ce pourcentage a pris du volume conformément à l'intérêt croissant que voue la femme à la vie politique mais aussi en harmonie avec les objectifs de l'Etat. Actuellement, les femmes représentent près de 30% de la Chambre des Députés,un chiffre que l'on tend à élever encore plus pour atteindre 35% à l'horizon 2014. Cet objectif n'aurait pas été fixé dans le Programme présidentiel pour le quinquennat 2009/ 2014 sans avoir eu la certitude de l'importance capitale de la contribution féminine sur ce plan. La promotion de la place de la femme dans les postes de décision ne cesse d'être concrétisée au fil des programmes présidentiels. Au Parlement, dans les partis ainsi que dans les conseils municipaux, la voix de la femme tunisienne résonne, traduisant au concret une participation effective dans un domaine régissant la patrie. La voix de la femme dans notre société n'est manifestement pas un «plus» que l'on peut écarter. Elle est partie prenante d'un consensus gagnant et d'une politique clairvoyante, fondée sur l'esprit de la participation incontournable, inéluctable de tous.