Par Hella Lahbib Les assaillants, ce lundi 7 mars, avaient l'avantage du nombre, des armes, de la surprise, mais ils ont été défaits et très rapidement. La première bataille est remportée largement par la Tunisie. Nous avons sur eux l'avantage psychologique. Le soutien de la population. Et les performances des Forces armées, de la Sécurité et de la Garde nationale. Aux Tunisiens, il faut dire bravo et encore bravo ! La population, les jeunes, dans les régions du sud, soutiennent l'Etat et l'armée. Comme le montrent toutes les études effectuées dans les pays confrontées au terrorisme, c'est une condition sine qua non à la réussite de la guerre contre Daech. Lorsque les jihadistes avancent en Irak et Syrie, des tribus entières et des villages leur font allégeance et leur apportent l'aide nécessaire. En plus de la peur, cette population sunnite clairsemée et martyrisée par les milices chiites, trouve en Daech le protecteur ultime et le sauveur, et donc le soutient. Bien mieux, il semble que cette fois-ci tout a bien fonctionné; la réaction, le temps de la riposte, les forces déployées, les armes. S'il y a un plan d'urgence, il a bien fonctionné. Malgré le fait que le modus operandi des assaillants n'est plus celui de la guérilla ou des attentats intempestifs, mais bien celui d'une guerre. La stratégie du groupe de l'Etat islamique est claire. Ce qui s'est passé à Ben Guerdane ne fait que le confirmer. Dès qu'il est en difficulté, Daech fait des incursions pour gagner de nouveaux territoires. L'objectif n'étant pas uniquement de déstabiliser la Tunisie et de provoquer «attawahhouch», cet état d'ensauvagement et de chaos, l'objectif ultime est le gain territorial. En difficulté partout dans le monde, l'organisation n'arrive plus à attirer autant de nouvelles recrues qu'avant. Elle sait que des jours difficiles l'attendent en Libye si les attaques militaires prévues étaient organisées et ciblées. En outre, les témoignages incontestables et indépendants ont toujours montré que l'organisation terroriste a une grande capacité à semer le désordre et attaquer, mais qu'elle ne sait pas se défendre. Ses troupes sont bien moins courageuses qu'on ne voulait le faire croire. On a vu et lu des témoignages au sujet de la honteuse couardise des cadres, fuyant les drones, par exemple à Raqqa. Aux Tunisiens, il reste une seule réponse, l'union autour des institutions.