Pour notre interlocuteur, la discipline tactique, notamment en défense, est la clef de réussite pour atteindre la finale. L'excès de confiance est à éviter, car désormais, ce sont de gros morceaux qu'on affrontera, à commencer par l'Egypte. «Je pense que l'équipe de Tunisie a livré, contre la sélection omanaise, sa meilleure prestation depuis l'entame de cette Coupe arabe. C'est de loin son meilleur match disputé, de surcroît contre un adversaire fort respectable. La sélection omanaise nous a posé quelques problèmes, mais à la fin, nous avons remporté une victoire amplement méritée. C'est que même si notre possession du ballon était négative durant une bonne partie de la première mi-temps, nous en avons privé notre adversaire. Toutefois, nous aurions pu tuer le match vers la fin de la première mi-temps. Je fais référence à la grosse occasion qui s'est présentée à Seïfeddine Jaziri qui, au lieu de tirer alors qu'il était servi sur un plateau et idéalement placé seul face au gardien, a préféré servir Youssef Msakni, histoire de lui offrir l'occasion de marquer le but. Or, ce n'était pas le moment de faire un geste envers un coéquipier. Il fallait se montrer égoïste, c'est ce qu'on demande d'ailleurs à un attaquant, et profiter de l'opportunité pour tuer le match par un deuxième but. Sincèrement, je ne comprends pas le geste de Jaziri. Le timing prêtait pour marquer et non pas pour se montrer généreux envers son capitaine, d'autant que Youssef Msakni n'était pas idéalement placé sur le terrain et son angle de tir était très étroit. Ce n'était pas non plus le moment de prendre son adversaire à la légère. Par son geste, Jaziri a compliqué la tâche à notre team national. C'était même le tournant du match. Lui qui, jusqu'à présent a fait un tournoi plus qu'honorable, aurait dû penser deux fois avant de passer la balle à Msakni. Si nous avions rejoint les vestiaires avec deux buts d'avance, le match aurait pris une autre tournure et notre tâche aurait été beaucoup plus facile. Par ailleurs, nous avions eu quelques difficultés au début de la seconde période de jeu. Oman a pu revenir dans le match en égalisant. Heureusement que Youssef Msakni a rectifié le tir tout juste trois minutes après, ce qui a permis à l'équipe de Tunisie de reprendre les commandes. Par ailleurs, je pense que Msakni est indispensable à l'équipe nationale en dépit de la nonchalance qui caractérise son jeu par moments. Pour ce qui est de la suite de notre parcours en Coupe arabe de la Fifa 2021, je suis confiant. Nous sommes en mesure d'aller jusqu'en finale. Pour ce faire, il faut éviter de commettre certaines erreurs en défense, en sortant mieux la balle et, surtout, sans prendre des risques dus, entre autres, à l'excès de confiance de nos défenseurs. Un laisser-aller qui a ponctué notre jeu par moments. Chose à éviter car cela pourrait nous coûter plus cher face à des adversaires qui seront sans doute plus coriaces dans les deux tours restants, à commencer par l'Egypte, notre adversaire en demi-finale. Je pense qu'il faut préserver certains acquis, notamment le rythme de jeu développé contre Oman. Les changements opérés ont été bien étudiés, car ils étaient techniques. En faisant entrer Saâd Bguir et Firas Ben Arbi, le sélectionneur national a cherché à conserver le ballon tout en pesant sur la défense adverse. Bref, avec de la discipline tactique, notamment en défense, et en évitant toute forme d'excès de confiance, notre team national est en mesure de livrer son meilleur football et défier le plus redoutable des adversaires».