C'est l'image qu'ont donnée les deux candidats. On attendait monts et merveilles du «débat» qui avait opposé les deux candidats au poste de président de la Fédération tunisienne de football. Eh bien, la ... souris a bien accouché d'une montagne d'incertitudes face au néant qui semble s'être emparé de la scène de ce pauvre royaume. Il y a de quoi se poser des questions à propos de personnes voulant diriger ou qui dirigent, et qui continueront peut-être à le faire par la force des urnes (nous les respecterons !), un sport profondément enseveli sous des décombres déjà bien froids et dont les principaux acteurs s'adonnent à de la politique-fiction qu'autre chose. Car, lorsqu'on ambitionne à diriger une fédération ayant sous son autorité des clubs «professionnels» qui gèrent leurs affaires avec des chèques en bois et des «si» et des gestionnaires qui tiennent bien au chaud dans leurs poches une «démission », un avis de «grève», une menace de... se retirer, ou toute autre futilité du genre, sans y faire allusion, on ne peut prétendre au minimum de crédibilité. Pour la seule et unique raison que les choses qui fâchent, il faudrait les éviter sous peine d'avoir des... voix en moins ! Lorsqu'un club «pond» un budget prévisionnel basé sur les subventions à venir (si aléatoires par les temps qui courent!) et qu'il s'engage dans des dépenses folles pour acheter de la ferraille (en devises SVP !), ou des surplus aux noms sulfureux mais dont le rendement se fera beaucoup ressentir dans les coulisses que sur le terrain, on ne peut en aucun cas parler de liberté et de gestion. C'est pourtant ce à quoi s'adonnent la majorité des présidents de clubs qui, dans une impunité révoltante, enfoncent leurs associations dans des dettes suicidaires sous les yeux d'une fédération et d'une tutelle qui ne font rien pour réagir au nom de la bonne gestion. Cela s'appelle en quelques mots ignorer totalement les conditions de viabilité d'une association dont la création suppose le respect de la déontologie sportive basée sur des engagements incontournables et la bonne gouvernance. Pour en être convaincu, il n'y a qu'à consulter les rapports financiers et le relevé des décisions prises par la commission chargée de juger les litiges opposant les joueurs «professionnels» et les entraîneurs limogés à leurs employeurs. Lorsqu'on veut être un club «professionnel» avec un terrain (homologué et pour lequel on ne pourra jamais remettre l'homologation en question sous peine de grèves, routes coupées, pneumatiques brulés, ou menaces de « dégage» lancées à l'encontre d'un gouverneur ou d'un ministre !), un champ de jeu qui devrait être consacré aux parcours en VTT ( et encore, ce serait trop dangereux !) et des gradins dont la capacité est moindre qu'une salle de cinéma (couverte et non de plein air!) et dont la moitié du public entre gratis pour tout casser si l'équipe joue mal ou perd, on ne peut prétendre à des miracles. Lorsque la confusion est totale et que les clubs amateurs possèdent tous les droits de remettre en question la gestion des clubs dits «professionnels», c'est la navigation à vue à coup de rames, par temps brumeux avec des éclairs qui menacent de tout enflammer à tout instant. Et lorsqu'on veut parler de formation en se permettant de choisir ou de juger un directeur technique (le pauvre !) alors que l'on a peut-être porté un short en séance d'éducation physique ou rien que pour faire plaisir aux photographes ou aux cameramens, on ne peut qu'avoir honte dès qu'on avance dans un milieu sans pitié où l'écart s'accentue tous les jours entre ceux qui savent et ceux qui font mine de savoir. Lorsqu'on tient le crachoir durant près d'une heure sans dire un seul mot, de quel «professionnalisme» veut-on avec sa stricte réglementation, ses conditions d'accès, les garde-fous pour éviter les dépassements et favoriser la bonne gestion, de quel football veut-on parler (on nous a intoxiqués avec celui des plages, des salles, des féminines, etc.), et d'éviter de soulever ce qui se prépare au sein du ministère de tutelle pour mettre en place une nouvelle organisation inspirée des SOS à la française et qui risque d'être une cannibalisation de ce qui a été fait par ceux qui sont déjà passés par là . Quel rôle joue ou jouera la fédération et quels seraient ses grands axes pour en finir avec cette navigation à vue qui finira par détruire les clubs, sinon les mettre sous tutelle des bailleurs de fonds dont on ignore les véritables desseins ? Que fera-t-on pour résoudre ce problème vital, épineux, appelé à engager ce sport pour les décades à venir ? Où en est-on ? Y aura-t-il des sacrifices à faire pour imposer la bonne gouvernance et le respect de la réglementation en vigueur ? Un sujet qui fâche et que l'on se devait d'éviter à la veille d'une assemblée générale ! Rien ou presque à propos de l'organisation dont on voudrait disposer à la fédération, au sein de la Ligue « professionnelle », les droits et devoirs, les attributions intangibles des uns et des autres, dans les ligues régionales, au sein des clubs amateurs ou de ceux qui souhaiteraient opter pour le « professionnalisme »( le vrai !), de quel corps d'arbitrage veut-on disposer dans un domaine où nous relevons toutes les semaines d'incroyables dépassements. Pour se rendre agréables, on a inutilement polémiqué autour des résultats des équipes nationales. La belle affaire ! Donnez-nous des dirigeants, de vrais, et ces Equipes Nationales, nos clubs viables et convenablement protégés, seront à l'image de leurs dirigeants. Quant à ces sujets ou plans d'action bateau, présentés sous l'étiquette de «programme», nous en avons vu d'autres. Ils nous garantissent un génial surplace !