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Cause animale | Le feuilleton de l'abattage des chiens se poursuit...
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 01 - 2022

Trois chiens ont été abattus par des individus près de l'école René-Descartes à Ennasr 2.
Que s'est-il passé à l'Ariana dans la nuit du 30 décembre 2021 ?
Les défenseurs des droits des animaux, à leur tête le collectif Tunisia Animals Voice, ont réagi avec colère suite à la diffusion sur les réseaux sociaux du témoignage montrant des images choquantes de chiens jetés dans une benne à ordures. Le groupe a, à cet égard, dénoncé fortement cette pratique cruelle et interpellé les autorités de la municipalité pour mettre un terme à cette pratique déplorable. En réponse à ces réactions, le président du district municipal de Riadh Ennasr, M.Jabrane Jlidi, a publié un communiqué sur le groupe Facebook «Cité Ennasr». Mais selon les données publiées dans ledit communiqué, ce dernier n'avait visiblement pas toutes les informations à ce sujet à l'heure où on devrait répondre à une série de questions très sérieuses: pourquoi s'en prendre sans raisons à ces chiens qui n'étaient en aucun cas agressifs et ne représentaient aucun danger pour la population ? Comment des individus armés peuvent-ils sillonner la ville et abattre des chiens inoffensifs, bagués, stérilisés, vaccinés et déparasités ? Sommes-nous dans une zone de «non droit» où des justiciers peuvent user d'armes létales et tirer sur des animaux qui sont sous la responsabilité de la Commune et cela sans être inquiétés ? Les autorités laisseront-elles cet acte impuni ?
Retour sur les faits
Mme Malika, membre actif du groupe Facebook Tunisia Animals Voice, indique à La Presse que c'était le 30 décembre 2021, à quelques mètres de l'école René-Descartes à Ennasr 2, que Leila D, une habitante du quartier, a découvert horrifiée les chiens dont elle s'occupe quotidiennement gisant dans des conteneurs à ordures. Ils sont morts, exécutés par des balles et jetés là comme de "vulgaires déchets" à la vue de tous, surtout des enfants se rendant à l'école toute proche.
«Non loin de là, les lieux portent encore les stigmates de la tuerie. Les traces de sang sur le sol et les éclaboussures sur un arbre témoignent de la violence de cet acte horrible. On a constaté que les trois chiens ont été abattus à bout portant par des tireurs certainement expérimentés, ne leur laissant aucune chance de survie. Les animaux ont eu une lente agonie en se vidant de leur sang... Ces chiens ont subi la folie meurtrière d'un, voire, de plusieurs tireurs, cette nuit-là. D'après les témoignages relevés, les actes se seraient déroulés entre trois et quatre heures du matin. Pourtant, deux autres chiens ont pu échapper à cet assaut sanglant.
L'un d'eux a été blessé et a reçu les soins nécessaires. Cependant, ils restent fragilisés et traumatisés par ce qu'ils ont vécu... Entre stupeur, douleur et incompréhension, Leila D. s'interroge sur les motifs qui ont poussé des humains à s'en prendre à des créatures sans défense. Elle connaît bien ces cinq chiens qui sont proches de l'humain», souligne-t-elle. Suite à cet incident qui a marqué les esprits, des membres de la société civile ont déposé une plainte. Les dépouilles des trois chiens ont été acheminées à l'Ecole nationale de médecine vétérinaire de Sidi Thabet pour autopsie et les enregistrements de vidéo surveillance de l'école mitoyenne ont été saisis, outre une enquête qui serait en cours. Par ailleurs, l'indignation est vive sur le groupe Facebook des habitants d'Ennasr-Ariana et les citoyens appellent à des prises de sanctions sérieuses contre ces pratiques.
Des signes avant-coureurs de cet événement
D'après notre interlocutrice, depuis quelques mois, sur ce même groupe, les défenseurs des animaux et les citoyens hostiles aux chiens de rues s'affrontent. Certains ayant même menacé de les éliminer par poison et d'autres par des moyens plus radicaux. «Il est vrai que tout le monde s'accorde sur le problème de surpopulation canine mais, c'est la façon de le traiter qui divise.
Quand certains appellent la municipalité à les éliminer de façon définitive, d'autres, en revanche, prônent le choix de méthodes humaines. Et là, il faut préciser qu'il existe des moyens éthiques et recommandés par les institutions internationales, qui ont fait leurs preuves en Tunisie et ailleurs et qui sont actuellement implantés par la municipalité de l'Ariana, à l'instar de la méthode TNR «Trap-Neuter-Release» ou «Attraper-Stériliser-Relâcher» qui est un moyen de contrôle éthique. Cette technique a prouvé son efficacité partout dans le monde. Elle est recommandée par les grandes organisations mondiales de santé humaine et animale, comme l'OMS et l'OIE et elle est la seule permettant de contrôler les populations animales errantes», explique Mme Malika.
Pas moins de 5.000 naissances ont pu être évitées
Malgré la levée de boucliers de citoyens opposés à la présence de chiens dans leurs quartiers, la municipalité de l'Ariana a engagé des moyens matériels et humains et déployé toute son énergie pour arrêter les abattages et faire de sa commune un territoire indemne de cas de rage. En effet, depuis l'ouverture en octobre 2019 du Centre de stérilisation, vaccination des chiens errants de l'Ariana, pas moins de 500 chiens ont été traités et pas moins de 5.000 naissances ont pu être évitées.
Il faut savoir qu'une femelle est féconde à partir de six mois et durant toute sa vie et que la gestation dure deux mois. Ce qui équivaut à deux portées d'au moins six chiots par an et parfois douze dans 1/3 des cas : soit plus de 80 au cours de sa vie.
Et, on sait qu'en six ans, des chiens non stérilisés peuvent engendrer pas moins de 60.000 naissances et qu'un chien de rue a une espérance de vie de cinq ans. Il est donc indéniable que les chiffres parlent en faveur du TNR. Mais malheureusement, ce centre a subi les effets de la crise sanitaire liée au covid-19, avec des pauses dans le processus, alors que les objectifs fixés sur une période de deux années étaient d'atteindre le chiffre de 1.000 chiens stérilisés.
S'impliquer davantage dans la cause animale
Docteur Soumaya Chouk, médecin vétérinaire qui porte ces projets —en l'occurrence les programmes TNR—, est sollicitée par les municipalités pour apporter son expertise et son expérience en la matière, puisqu'elle s'est impliquée depuis mai 2017, date de l'ouverture du premier centre à Tunis.
Aujourd'hui, Tunis, l'Ariana et Soliman ont des centres en pleine activité, surtout celui de Soliman qui est souvent cité en exemple et a fait la fierté des protecteurs des animaux en Tunisie de par son humanité. Fort de son équipe de bénévoles et soutenu par son maire Boubaker Houidi, le centre de Soliman sert de modèle par la volonté indéfectible des élus et son approche humaniste qui sont au cœur du projet qu'ils ont initié.
D'une manière générale, en Tunisie, la volonté domine, puisque La Marsa, La Manouba et Sousse sont sur le point de débuter le programme. Les structures existent et le personnel va se former aux techniques de capture. Radès, Ezzahra, Bizerte et Kalâat El Andalous s'y intéressent vivement. Celui de La Goulette est malheureusement à l'arrêt, alors que celui d'Hammam-Lif ne donne plus de nouvelles. Pour Djerba, il est à déplorer la poursuite des abattages, alors que l'île, du fait de sa configuration, pourrait devenir un centre pilote et arriver à venir à bout plus facilement qu'ailleurs de cette problématique. Les maires des municipalités djerbiennes ne se sont pas saisis jusqu'à présent de cette formidable opportunité.
Les freins à l'utilisation d'un programme TNR
Mme Malika précise que cette méthode alternative demande qu'une partie du budget des municipalités soit engagée, ce qui demande un effort supplémentaire certes, surtout en cette période de crise. Mais le coût n'est pas plus élevé que l'achat de cartouches qui est une dépense irraisonnée, puisqu'on sait maintenant qu'abattre les chiens n'a jamais rien résolu (études scientifiques à l'appui). Par ailleurs, la communication manque cruellement, car il semble qu'elle soit quasi inexistante. Or, pour une parfaite réussite de ce projet, il est essentiel d'éduquer et de sensibiliser pour convaincre l'opinion publique et les organismes étatiques.
«Un noyau dur reste sourd, alors que c'est un véritable enjeu de santé publique pour le bien-être non seulement de l'animal, mais aussi et surtout de l'humain... On ne le répétera jamais assez, ces chiens vaccinés et déparasités protègent le citoyen. Ces animaux bagués que vous croisez sont nos protecteurs. Les éliminer c'est prendre le risque de voir d'autres chiens non stérilisés et non vaccinés occuper ce territoire laissé vacant. Mais, la méthode TNR ne se suffit pas à elle-même, car il faut aller plus loin en se centrant également sur la gestion des déchets, puisque les quartiers où le citoyen néglige les lieux de collecte attirent les chiens à la recherche de nourriture. En outre, le phénomène de lutter contre les abandons de chiens et d'inciter à la stérilisation des animaux qui ont un propriétaire se généralise de plus en plus et nuit à la méthode... Pour conclure, il faut préciser que ces projets sont toujours soumis à la bonne volonté des décideurs et que, sans un arrêté présidentiel, la pratique archaïque des abattages continuera. C'est pourquoi Tunisia Animals Voice milite inlassablement pour l'extension du TNR sur toute la Tunisie. A travers une lettre adressée au Président Kaïs Saïed et cosignée par de nombreuses associations tunisiennes et ONG internationales et d'une pétition qui a obtenu à ce jour 41.950 signatures à l'international, il a été lancé un plaidoyer à l'adresse du Président de la République pour enfin faire entendre la voix des animaux de Tunisie. Cette lettre et la pétition ont été remises au bureau de la présidence de la République le 31 décembre 2021... Aujourd'hui, le Collectif et les protecteurs des animaux de Tunisie et de tous pays attendent une réponse et une prise de position forte du Président, attestant que notre pays suit réellement la voie de ce changement annoncé ; pour un pays où chaque citoyen se sent en sécurité et où tous les êtres qui le peuplent puissent y vivre sans subir de violences qu'elles soient morales ou physiques», conclut-elle.


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