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Lettre ouverte à Monsieur le Président
Opinion
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 04 - 2016


Par Néjib GAÇA
«Parle que je te voie!» est un proverbe arabe fort réputé, car il considère que la parole est un acte performatif qui dit: « voilà ce que je suis». Béji Caïd Essebsi serait-il un lecteur assidu de Nietzsche qui conseillait ses lecteurs en ces termes : «Deviens ce que tu es»? Eprouve-t-il le besoin de redorer le blason de son image de marque qui l'a hissé au faîte du pouvoir? Craint-il un quelconque ternissement de cette image label qu'il a su si bien asseoir, avant les élections? A-t-il des décisions à prendre et à enfanter dans la douleur et à la sueur de son front?
Que le président de la République ait voulu parler aux médias tunisiens, en accordant une interview matinale à trois radios dont la nationale, représentées par trois figures médiatiques des plus pertinentes, sur la scène nationale (Sofiène, Boubaker et Hatem), est un acte de communication de haute voltige voulu par l'artiste.
Béji Caïd Essebsi avait un souci majeur : se manifester au peuple tunisien, à tout le peuple tunisien, en sollicitant son seul sens de l'ouïe.
Ne pas avoir choisi l'audiovisuel semble être le premier message qu'il a voulu faire passer : «J'interpelle votre entendement (sic) à travers votre sens de l'écoute».
Dans le patrimoine arabo-musulman, l'écoute suppose la conscience (ismaoû waoû).
Qui a-t-il voulu cibler?
1- Sa propre personne en tant qu'élu de tout le peuple, de tous les Tunisiens dont il est le représentant et le porte–parole.
Il a parlé et il a affirmé, du coup, son statut de Président responsable de sortir la Tunisie de la situation catastrophique dans laquelle elle continue de patauger, comme il l'a promis.
2- Le chef du gouvernement, en lui reconduisant son soutien tout en affirmant l'obligation d'évaluer son œuvre, à la fin de l'année en cours, avec, en sourdine, un reproche sous-entendu.
3- Le Front populaire qu'il a fustigé.
Les reproches adressés au Front populaire relèvent d'une pratique traditionnelle du pouvoir qui a permis, à notre sens, la montée de la droite extrémiste et ce depuis Bourguiba. Certains verraient dans cette attitude un soutien indirect à ceux avec qui il partage le pouvoir.
Le discours du Président fait montre d'un attachement certain à certaines attitudes de principe adoptées par la Tunisie, depuis l'aube de l'indépendance: le Président fonctionne selon des valeurs partagées dont la responsabilité, l'objectivité, l'impartialité et la rigueur semblent constituer la colonne vertébrale.
Monsieur le Président a voulu affirmer qu'il était à la hauteur de ses promesses et qu'il était décidé à mener la barque de la Tunisie à bon port, contre vents et tsunami.
On s'attardera plus sur la position sage du Front populaire qui a su raison garder que sur l'affirmation de Chebbi si extrémiste.
L'histoire de la gauche tunisienne est tatouée par ce trait distinctif qu'elle a toujours porté comme une malédiction : sa stérilité. Elle a observé un statut pré-politique végétant en tant que déclinaison du tribalisme, sans pouvoir se doter d'une représentation idoine de ce concept fondamental de l'Etat, au même titre que l'islam politique.
La gauche est condamnée à sortir de l'ornière de sa stérilité, sans le bâton de l'administration, représentante confirmée de l'Etat, qui détenait le code et, par là même, le pouvoir.
Terrasser la gauche, c'est pourvoir son image au miroir convexe, la droite extrémiste, d'un bol d'oxygène vital.
Le pouvoir a traité ces frères ennemis, tour à tour, avec le même bâton, pour les mettre en marge de la vie politique.
Il est temps que le pouvoir apprenne de son expérience politique passée afin de rectifier le tir et de cesser d'utiliser les «formules magiques» de Bourguiba, puis de Ben Ali, dans leur aveuglément vis-à-vis de la gauche, incapable de s'inscrire dans une visée institutionnelle participative.
Il faut libérer le soldat gauche (sic) pour que le front populaire puisse assumer sa responsabilité politique de garde-fou, dans la conjoncture compliquée et complexe par laquelle passe la Tunisie post-révolutionnaire.
L'équilibre salvateur de la nation passera nécessairement par là.
Béji Caïd Essebsi semble dire qu'il est à même de pouvoir assumer sa responsabilité, toute sa responsabilité de chef de l'Etat.
Qu'il se hisse à la hauteur d'un visionnaire, à l'image de Bourguiba, pour donner rendez-vous avec l'Histoire, en essayant de ne pas mourir avant, par le truchement d'un discours digne d'un prophète biblique qui apporte la bonne nouvelle !
Il se doit de convertir son peuple à ses idées, en bon orateur qu'il est et selon les consignes d'Aristote qui pense qu'il est incontournable de savoir distinguer ce qui peut ou non, servir à persuader, dans un moment donné de l'histoire d'un pays.
C'est là le propre de ce qu'il appelle la rhétorique ou «la capacité de discerner dans chaque cas ce qui est potentiellement persuasif» et qui paraît être la responsabilité que le Président a voulu annoncer comme bonne nouvelle au peuple.
Bourguiba a su faire adhérer à son rêve de visionnaire, partagé par tout un peuple.
Béji Caïd Essebsi est dans l'obligation de creuser son art de conteur-né capable de donner à rêver, à recouvrer l'espoir de voir le mythe se réaliser, à devenir notre Homère national, dans une Tunisie renouvelée, moderne et ouverte sur la monde.
Merci Monsieur le Président de répondre au vœu pieux d'un peuple assoiffé de paix et de prospérité, de dignité et de liberté.


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