Un film tunisien La laine sur le dos de Lotfi Achour en course pour la Palme d'or du court métrage et Chouf de Karim Dridi en séance spéciale. Neuf films arabes participeront aux différentes sections de la 62e édition du Festival international du film de Cannes qui se déroulera du 11 au 22 mai. Les films sont sélectionnés dans les sections : compétition officielle des courts métrages, un Certain Regard, la Quinzaine des Réalisateurs et la Semaine de la Critique. Les films sélectionnés sont les premières œuvres de leurs réalisateurs et participent pour la première fois dans une compétition à Cannes. Cinq réalisateurs sont de jeunes Français d'origine arabe ou ayant séjourné en France et dont les films sont produits ou coproduits par la France. La singularité de ces films réside dans leur petit budget, à l'instar de ceux des films indépendants. Deux Tunisiens sur la Croisette Le cinéma arabe est absent, cette année, de la compétition officielle des longs métrages, mais il sera représenté à la compétition des courts métrages par un film tunisien La laine sur le dos de Lotfi Achour. Auparavant, ce metteur en scène de théâtre a réalisé deux courts métrages : Ordure (2006) et Père qui a obtenu le prix du meilleur court métrage au festival du film d'Abou Dhabi (2014). Chouf de Karim Dridi, avec Sofian Khammes, Foued Nabba, Oussama Abdul Aal, sera présenté en projection spéciale. Le film raconte l'histoire de Sofiane, étudiant qui revient pour les vacances dans sa cité des quartiers nord de Marseille. Son frère, dealer, se fait tuer. Sofiane intègre le réseau de drogue pour retrouver les assassins. Piégé par la logique implacable du business, il est entraîné dans une spirale de violence. Karim Dridi, réalisateur d'origine tunisienne, vit en France et a à son actif plusieurs films, dont Pigalie (1995), Bye Bye (1995), Hors jeu (1998), Cuba Feliz (2000), Fureur (2003), Khamsa (2008), Le dernier vol (2009). «Un grand bravo à notre talentueux réalisateur Lotfi Achour, à Natache De Pontcharra, notre scénariste magicienne, aux superbes acteurs Moncef Sayem, Jawhar Basti, Monhem Akkari et au petit Mohamed Baha Karrouchi, à Frédéric de Pontcharra, le metteur en images au talent immense, à Moez Cheikh pour le son, malgré le vent du désert qui ne cessait de souffler, et à toute la géniale équipe artistique et technique du film, ainsi qu'à la dream team de production des Artistes Producteurs Associés (APA), Anissa Daoud, Olfa Ben Achour et à notre coproducteur La Luna Productions», s'est réjouie l'organisation des Artistes producteurs associés (APA) dans un communiqué. Rappelons que, l'an dernier, la Palme d'or du court métrage du festival de Cannes est revenue au film libanais Vagues 98 d'Ely Dhagher. Toutes sections confondues Deux films arabes figurent dans la section Un Certain Regard. Le premier, Echtibak (Clash) de Mohamed Diab avec Nelly Karim et Héni Adel. C'est le deuxième film du réalisateur après Les femmes du bus 678 qui abordait la question du harcèlement sexuel en Egypte et dont le succès a dépassé les frontières. Le deuxième film, Omour chakhssiya (Affaires personnelles), de Maha Haj avec Mayssa Abed el Hédi, Doureid Ladaoui, Ameur Halihel et Hanen Hlou, traite des relations conjugales composées entre trois générations de Palestiniens. Dans la section la Quinzaine des réalisateurs, on retrouve Tour de France de Rachid Djaidani avec Gérard Depardieu, Sadek, Louise Grinberg. Far'Hook est un jeune rappeur de 20 ans. Suite à un règlement de comptes, il est obligé de quitter Paris pour quelque temps. Son producteur, Bilal, lui propose alors de prendre sa place et d'accompagner son père Serge faire le tour des ports de France sur les traces du peintre Joseph Vernet. Malgré le choc des générations et des cultures, une amitié improbable va se nouer entre ce rappeur plein de promesses et ce maçon du nord de la France au cours d'un périple qui les mènera à Marseille pour un concert final, celui de la réconciliation. Uda Benyamina, remarquée à plusieurs reprises pour ses courts-métrages, présentera Divines, son premier long, avec les acteurs Oulaya Amamra, Majdouline Idrissi, Déborah Lukumuena et Kevin Mischel. L'histoire du film se passe dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien. Dans le cadre de la Semaine de la Critique, le réalisateur libanais Vatche Boulghourjian participera avec son film Tramontane avec Barakat Jabbour, Julia Kassar, Michel Adabashi, TaoufiK Barakat Rabih. Produit par le Liban, la France, le Qatar et les Emirats Arabes Unis, c'est le récit d'un jeune chanteur aveugle qui parcourt le Liban après avoir découvert qu'il n'est pas le fils biologique de ses parents. Sa quête d'identité, son désir d'accompagner sa chorale à l'étranger et la recherche de son oncle disparu et seul détenteur de la vérité se confondent en une même fébrilité. A travers cette quête, Rabih dresse le portrait d'une nation tout entière incapable de relater sa propre Histoire.