Danone annonce un repli de 2,5% de son chiffre d'affaires au 1er trimestre 2024    Pénuries médicamenteuses alarmantes au Royaume-Uni post-Brexit    Scandale chez Nestlé : L'Ajout de sucre dans les pays pauvres    Kaïs Saïed, Giorgia Meloni, Mohamed Boughalleb… Les 5 infos de la journée    Siliana : Incendie maîtrisé à Djebel Bargou    Tunisie - Italie, l'heure de vérité    Guerre à Ghaza : L'Italie appelle l'entité sioniste à mettre un terme à son agression génocidaire    Adhésion de la Palestine aux Nations Unies : le Groupe arabe appelle les membres du Conseil de sécurité à approuver la demande    Finalisation, avant fin avril, de la cession de Helioflex, entre OneTech et Aluflexpack AG    Banque mondiale : Ousmane Dione succède à Ferid Belhaj    Un séisme de magnitude 6,4 frappe le sud du Japon    Excédent d'un milliard DT de la balance commerciale alimentaire    Safi Saïd: "J'ai décidé de me porter candidat à la présidentielle de 2024" (Vidéo)    Algérie : le premier restaurant KFC fermé deux jours après son ouverture    Film Animalia de Sofia Alaoui projeté dans les salles de cinéma en Tunisie (B.A. & Synopsis)    Prix de l'or au 16 avril 2024 : Informations essentielles sur les prix de l'or en Euro, Dollar et Livre Sterling    Entre le Maroc et Israël c'est du solide : BlueBird prêt à lancer la production de drones, en attendant les autres    Georgia Meloni à Tunis : Mobilisation devant l'ambassade d'Italie en Tunisie    Stuttgart : Ons Jabeur en huitièmes de finale    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Meloni en Tunisie : Travaillons ensemble pour combattre les esclavagistes    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Caisses sociales: La ruée vers les crédits personnels, 70 millions de dinars déjà débloqués    Nabeul : de jeunes malfaiteurs incendient une maison et tuent son propriétaire    Hausse des salaires et réformes majeures dans le secteur textile Tunisien    Comar D'or 2024 : Liste définitive des romans sélectionnés    Kamel Letaïef, l'oublié de l'affaire de complot contre l'Etat    Demain, ces zones seront privées d'eau potable    Plus de 700 artistes participeront au Carnaval International de Yasmine Hammamet    Le Royaume-Uni nomme un nouvel ambassadeur à Tunis    Mohamed Boughalleb comparaît devant la chambre correctionnelle aujourd'hui    Téhéran en offensive: Zoom sur les armes déployées dans le dernier assaut contre Israël    Amélioration de la résilience du pays face aux changements climatiques    Echos Monde    Livre – «Youssef Ben Youssef» de Lilia Ben Youssef : Ben Youssef en plan serré    Météo : Ciel peu nuageux sur tout le pays    Les boulangeries appellent l'Etat à verser les compensations    Giorgia Meloni en visite officielle aujourd'hui en Tunisie    Ligue 1 : L'Espérance sportive de Tunis défie le CSS    Le pire cauchemar de l'Ukraine : Priorité à Netanyahu pour démolir le programme nucléaire iranien qui terrifie Israël et les Saoudiens    Le CSS se fait de nouveau accrocher à Sfax : Des choix déplacés...    Les Merveilles de Disney à Tunis : une comédie musicale féérique à ne pas manquer !    Vient de paraître: À la recherche d'un humanisme perdu de Abdelaziz Kacem    Sortir    Foire internationale du livre de Tunis : 314 exposants de 25 pays    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    L'ESM gagne dans la douleur devant l'AS Soliman – Kaïs Yaâcoubi : «Il faut être réaliste pour gagner des points »    Ons Jabeur 9ème au classement mondial WTA, s'apprête à entamer le tournoi ATP de Stuttgart    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



E-commerce : La Tunisie peut mieux faire
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 08 - 2022

La Covid-19 a été une aubaine pour un secteur qui n'a pas, paradoxalement, connu la crise au moment où tous les secteurs pâtissent d'une récession étouffante. Cela n'empêche que le secteur peut mieux faire et qu'il n'a pas atteint son plein potentiel. Les obstacles à son véritable essor persistent et au cas où on ne réussit pas à les démanteler, le secteur risque d'atteindre son plafond de verre.
Nul ne peut nier que le commerce électronique — malgré la hausse des chiffres réalisés au cours des deux dernières années— est à la traîne, puisqu'il n'est pas en train d'évoluer au rythme avec lequel le marché mondial progresse. Même si la Tunisie était parmi les premiers pays de la région à se doter, au début des années 2000, d'une législation relative aux échanges et commerce électroniques, ces premiers pas n'ont pas été consolidés par une stratégie dédiée au développement du commerce électronique. Pourtant, au vu de son importante infrastructure technologique ( à titre d'exemple, le taux de pénétration d'Internet mobile a atteint 76,3% en 2020), le pays peut mieux faire. D'ailleurs, il est possible de rattraper le train du e-commerce en marche, tant que les dés ne sont pas encore jetés et qu'une réglementation internationale régissant le secteur n'a pas encore vu le jour.
Vers une réglementation internationale
Pour rappel, depuis janvier 2021, 86 membres de l'OMC, représentant 90% du commerce mondial, travaillent d'arrache-pied pour créer une réglementation qui organise les échanges commerciaux dans le cadre du commerce électronique. Lancées en 2019 en marge du forum de Davos à l'initiative de trois pays, en l'occurrence l'Australie, le Japon et la Singapour, les négociations avançaient lentement. Mais à partir de 2022, les contours d'un nouveau cadre réglementaire se précisent. A l'OMC, on promet d'ores et déjà, aux PME un meilleur accès, à faible coût, aux marchés internationaux. L'échiquier mondial du commerce électronique se dessine. Alors, quelle place la Tunisie pourrait-elle y occuper ? L'essor du commerce en ligne mondial, constituera-t-il une opportunité pour la Tunisie ou serait-il un changement majeur qu'elle sera condamnée à subir?
Une augmentation de 54% par rapport à 2020
Pour planter le décor, rappelons d'abord que d'après le rapport annuel 2020 de la Cnuced « Unctad B2C E-Commerce index », la Tunisie occupe la 77e place à l'échelle mondiale, perdant ainsi 7 places par rapport au classement de 2019. Aux échelles africaine et arabe, elle est classée respectivement 3e et 9e. Pour la deuxième année consécutive, le e-commerce poursuit une trajectoire fortement haussière confirmant un changement de comportement des consommateurs qui passent de l'achat en magasin vers l'achat en ligne. Selon les récentes statistiques communiquées par le ministère du Commerce, le nombre des sites marchands affiliés aux plateformes de paiement a atteint 1.436. En 2021, le volume des transactions du commerce électronique a augmenté de 54% par rapport à l'année 2020 et de près de 170% par rapport à 2019 pour s'établir à 9.937.474 transactions d'une valeur totale de 576.7 millions de dinars. Le Covid-19 a été une aubaine pour un secteur qui n'a pas, paradoxalement, connu la crise au moment où tous les secteurs pâtissent d'une récession étouffante. Cela n'empêche que le secteur peut mieux faire et qu'il n'a pas atteint son plein potentiel. Les obstacles à son véritable essor persistent et au cas où on ne réussit pas à les démanteler, le secteur risque d'atteindre son plafond de verre.En effet, le paiement en ligne reste toujours l'obstacle n°1 qui freine la croissance potentielle du secteur.
Un faible recours aux paiements électroniques
Le rapport d'évaluation de l'état de préparation au commerce électronique en Tunisie, qui a été réalisé par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) et publié en mars 2022, souligne, à cet égard, le faible recours aux paiements électroniques lors des achats en ligne. "La dématérialisation des paiements reste toutefois limitée, dans la mesure où le règlement à la livraison demeure l'option privilégiée dans le cadre des opérations de commerce électronique (84% selon l'enquête auprès des consommateurs, réalisée par la Cnuced en 2021)", note le rapport. Selon l'enquête réalisée par l'agence onusienne, cette réticence à l'égard du paiement en ligne s'explique par le manque de confiance des consommateurs dans la sécurisation des paiements en ligne; une réglementation de paiements électroniques et mobiles inadaptée aux opérations de commerce en ligne, une faible interopérabilité entre les différents moyens de paiement électronique et mobile et par un coût élevé des services de paiement en ligne pour les e-commerçants. Le rapport explique, cependant, que le nouveau cadre réglementaire des établissements de paiement et de la monnaie mobile, mis en place par la BCT, devrait, à terme, permettre une meilleure interopérabilité des services financiers et une émergence d'un écosystème propice au développement des paiements digitaux. Aussi, l'absence d'une loi dédiée à la cybercriminalité, ainsi que la dispersion des textes relatifs au commerce en ligne, dissuadent souvent aussi bien les consommateurs que les professionnels, réduisant ainsi la connaissance de ce domaine et sa compréhension par le public.
Les transactions internationales ne représentent que 0,7%
S'agissant des opportunités, le commerce électronique transfrontalier peut jouer un rôle important dans l'exportation des produits fabriqués en Tunisie, cependant, il reste très peu développé. En effet, le e-commerce transfrontalier peut servir d'une rampe de lancement pour la commercialisation des produits artisanaux, du terroir ... et de leur exportation vers d'autres marchés extérieurs. Sans oublier que le commerce électronique transfrontalier se conjugue parfaitement avec les accords de libre échange (tels que la Zlecaf) puisqu'ils constituent un vecteur de croissance. Pourtant, les transactions internationales ne représentent que 0,7% du volume des transactions en 2020. Le rapport de la Cnuced explique, en ce sens, que le développement du commerce électronique transfrontalier pâtit de la rigidité de la réglementation des changes et notamment de l'accès difficile des consommateurs et commerçants aux comptes en devises et aux cartes bancaires internationales. "L'accès difficile aux comptes en devises et aux cartes bancaires internationales représente une entrave face au développement du commerce électronique transfrontalier", souligne le rapport. Ainsi, l'assouplissement de la réglementation des changes et la résolution des problèmes liés à la lourdeur des procédures douanières lors de l'exportation des marchandises via le e-commerce s'avèrent alors nécessaires pour libérer un potentiel, otage d'une législation rébarbative.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.