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Affaire de la maire de Tabarka : Il y a anguille sous roche
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 08 - 2022

Après la suppression du ministère des Affaires locales et le rattachement de ses structures au ministère de l'Intérieur, il semble que les maires avancent en terrain miné. L'immunité dont jouissaient quelques-uns n'est plus de mise, mais ceci ne devrait pas pour autant servir de prétexte pour mener une vendetta contre les maires.
L'affaire de la maire de Tabarka arrêtée pour soupçons de corruption, puis libérée, et tant d'autres procès impliquant dans le passé certains présidents de commune sont venus jeter une lumière crue sur les zones de vulnérabilité en matière de gouvernance locale sur fond d'une impossible cohabitation entre le pouvoir local et le pouvoir central et de divergences politiques et idéologiques.
Le mandat de dépôt émis le 9 août dernier par le Tribunal de première instance de Jendouba à l'encontre de la maire de Tabarka Amel Aloui pour suspicion de corruption a suscité beaucoup d'émoi et une forte mobilisation au sein de la société civile dont la Ligue des droits de l'homme et l'Association des femmes démocrate ainsi que des organisations internationales qui ont appelé à «une justice indépendante et un procès équitable». Une mobilisation qui, semble-t-il, a porté ses fruits puisque la chambre d'accusation près le tribunal de la Cour d'appel de Jendouba a décidé, ce jeudi, de libérer la maire en question. Après quelques jours de détention à la prison des femmes au Kef, elle retrouve, provisoirement, la liberté dans l'attente de la poursuite de son procès.
L'équipe de la défense envisage la possibilité du renvoi du dossier devant une autre juridiction en raison du «manque d'impartialité du juge d'instruction qui a émis un mandat de dépôt avant d'avoir entendu le plaignant dans l'affaire et les témoins», selon l'avocat de la défense.
Amel Aloui assure qu'elle est la cible d'un complot parce qu'elle a accordé des autorisations pour l'exploitation des plages à des citoyens modestes. L'accord a été conclu après concertation avec les parties prenantes, selon ses dires. Pour la Garde nationale maritime, plusieurs infractions ont été relevées et le nombre de parasols a dépassé la surface autorisée. Une fois la plainte déposée, la maire a été auditionnée et traduite devant le juge d'instruction qui a émis un mandat de dépôt à son encontre. Qui l'eut cru!
Il y a anguille sous roche. L'affaire est-elle aussi grave pour aboutir à l'arrestation de la maire en question? Certes, personne ne peut interférer dans les affaires de la justice mais de pareils cas sont devenus monnaie courante dans le pays à un degré tel que le domaine maritime en période estivale se transforme en foire d'empoigne. A juste titre, on se demande pourquoi alors cet «acharnement» contre une maire toute jeune.
S'agit-il d'un cas flagrant de dépassement de prérogatives et de suspicion de corruption ou plutôt d'une réelle volonté d'être au service des personnes démunies? Difficile de trancher, mais il va sans dire que le Code des collectivités locales adopté en 2018 a envenimé la relation entre le pouvoir local et le pouvoir central, ou plus clairement entre maires et gouverneurs, d'où certains procès qui « surgissent » de nulle part et au moment où l'on s'y attend le moins, selon certains représentants de la société civile.
A titre de rappel, Amel Aloui n'est autre que cette jeune étudiante qui a été honorée au Palais présidentiel en 2012 aux côtés de Khaoula Rachidi pour avoir défendu le drapeau national à la faculté de Manouba au moment où des fondamentalistes ont tenté de l'arracher. Elle suivait ses études à l'Institut de presse et des sciences de l'information. Une dame décidée et déterminée imbue des principes de liberté et de droits de l'Homme.
Dans l'un de ses postes publiés sur les réseaux sociaux, elle a tenu à expliquer que les accusations lancées à son encontre prouvent qu'elle est sur le droit chemin, celui de la lutte contre les lobbies de la contrebande.
Interminable bras de fer
Point n'est besoin de dire que la suppression du ministère des Affaires locales et le rattachement de ses structures au ministère de l'Intérieur par décret présidentiel au début de ce mois d'août a indubitablement coupé l'herbe sous le pied des présidents des communes. En revanche, elle a déstabilisé un équilibre fragile entre les deux pouvoirs et défavorisé les communes en matière de libre administration. L'affaire de la maire de Tabarka est l'illustration même d'un interminable bras de fer entre les deux pouvoirs.
Pour un maire, critiquer ouvertement et d'une façon sarcastique le comportement d'un gouverneur via les réseaux sociaux pourrait bien finir, dans certains cas, dans les coursives du Palais de Justice, ou pousser à la démission.
On se rappelle à ce titre le maire de La Marsa Dr Slim Mehrzi qui a jeté l'éponge après avoir dénoncé les multiples tentatives d'ingérence du pouvoir central dans les affaires de sa commune et surtout la décision de l'ancien gouverneur de Tunis, Chedly Bouallegue, d'annuler la fermeture d'un local commercial à l'entrée de La Marsa.
Il arrive toutefois que certains maires continuent à donner le mauvais exemple. Chacun voyant midi à sa porte et se croyant tout permis, ces derniers finissent par se perdre dans les dédales de la convoitise. A titre d'exemple, le parquet du tribunal de première instance du Kef vient d'émettre un mandat de dépôt à l'encontre du maire de Touiref pour suopçons de malversations. Il est accusé d'avoir attribué illégalement à sa mère un terrain revenant à la commune.
Après la suppression du ministère des Affaires locales et le rattachement de ses structures au ministère de l'Intérieur, il semble que les maires avancent en terrain miné. L'immunité dont jouissaient quelques-uns n'est plus de mise, mais ceci ne devrait pas pour autant servir de prétexte pour mener une vendetta contre les maires.


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