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Un 1er Mai sur fond de tensions
Fête du travail
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 05 - 2016

Alors qu'on croyait que le prix Nobel de la paix allait consacrer une approche typiquement tunisienne fondée sur un dialogue national qui a réussi, contre vents et marées, à sauver le pays d'une dérive annoncée, les tensions ont soudain laissé place à une paix sociale qu'on croyait proche
Le 1er Mai est, différemment, fêté partout dans le monde. Processions, défilés syndicaux, manifestations houleuses, joutes oratoires, le tout pour célébrer une date symbole qui marque, en fait, l'attachement des travailleurs à leurs droits acquis et leur aspiration à des lendemains meilleurs. Il faut remonter à 1886 pour connaître les origines de cette journée quand plus de 400.000 ouvriers américains descendirent dans les rues de Chicago pour revendiquer la journée des «trois huit : huit heures de travail, huit heures de loisirs et huit heures de repos ». La manifestation a été durement réprimée, causant des morts dont sept policiers et des blessés et entraînant l'arrestation et la condamnation à la peine capitale de huit militants. Depuis, cette date est commémorée comme la fête du Travail et décrétée fériée chômée dans pratiquement tous les pays du monde.
Trois ans plus tard, le congrès de la 2e Internationale socialiste réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution française, décide de faire du 1er mai « une journée internationale des travailleurs ».
« Dès 1890, les manifestants arborent un triangle rouge symbolisant leur triple revendication : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs. Cette marque est progressivement remplacée par une fleur d'églantine, en 1891, lorsqu'une manifestation à Fourmies, dans le nord de la France, dégénère, les forces de l'ordre tirant sur la foule. Ce jour-là, une jeune femme portant une églantine est tuée. Cette fleur devient le symbole du 1er mai ».
Un dialogue rarement rompu
En Tunisie, la fête du Travail est, depuis les premières années de l'indépendance, devenue à quelques rares exceptions près, la fête de la concorde sociale. Elle est célébrée, chaque année, en présence de tous les partenaires sociaux. C'est l'occasion d'honorer les travailleurs et les entreprises qui se sont distingués au cours de leur carrière par leur abnégation au profit de la communauté. C'est aussi l'occasion d'annoncer des mesures visant l'amélioration du pouvoir d'achat. C'est enfin l'occasion de rendre hommage à toutes les parties prenantes pour le rôle qu'elles ne cessent de jouer dans le renforcement et la consolidation de la paix sociale. Ce qui a permis à l'action syndicale de s'épanouir et de s'exercer pleinement dans une atmosphère où le dialogue social n'a été que rarement rompu et où le consensus a, souvent, été la règle. Le but étant de réaliser la complémentarité entre la dimension économique et la dimension sociale par la préservation des droits fondamentaux des citoyens et la revalorisation constante des salaires.
Cette année, elle est fêtée sur fond de malaise ambiant et de tensions sociales. Et alors qu'on croyait que le prix Nobel de la paix allait consacrer une approche typiquement tunisienne fondée sur un dialogue national qui a réussi, contre vents et marées, à sauver le pays d'une dérive annoncée, les tensions ont soudain laissé place à une paix sociale qu'on croyait proche. Et les vieux démons de la division ont refait surface. Après d'âpres négociations entre les deux centrales patronale et syndicale, on est arrivé à des accords jugés satisfaisants de part et d'autre, mais qui tardent à être concrétisés.
Sur un autre plan, la crise qui couve depuis quelque temps a éclaté en plein jour. Entre un gouvernement en manque d'arguments, mais qui se démène pour apporter des réponses aux revendications sociales et une centrale syndicale qui tente de canaliser les aspirations des citoyens mais qui se trouve dépassée par ses troupes. Et alors que le gouvernement déplore les menaces répétitives aux grèves et que les médias critiquent, parfois, de manière acerbe, le comportement de certains trublions syndicalistes qui n'hésitent pas à verser leur bile sur des membres du gouvernement, la centrale syndicale crie au complot et dénonce ce qu'elle appelle « des tentatives orchestrées par certaines parties en vue de saboter l'action syndicale et de porter atteinte à sa crédibilité ». Critiquer un responsable syndical ou une déclaration ou un communiqué émanant d'une quelconque structure de l'Ugtt, fût-il son bureau exécutif, ne devrait pas être pris pour une tentative de diaboliser la centrale syndicale ou encore son rôle historique.
Si le droit à la grève est consacré dans la Constitution et devient de ce fait intangible, le droit au travail ne l'est pas moins. Et s'il est légitime de revendiquer un emploi ou une amélioration des conditions de travail, cela ne devrait pas paralyser la production et entraver l'accès à l'usine ou à l'administration. L'économie nationale est exsangue en grande partie à cause de ces arrêts forcés. L'exemple le plus frappant est celui de la Compagnie des phosphates, naguère fleuron de l'économie nationale, qui a accusé une baisse énorme de sa production en raison des arrêts imposés par les protestataires. Ou encore la société pétrolière Petrofac dont la production est complètement paralysée depuis trois mois.
La crise est aussi une crise de confiance entre les partenaires sociaux. L'entrée en scène du président de la République Béji Caïd Essebsi pour jouer le rôle d'arbitre national afin de rapprocher les vues pourrait amener les partenaires sociaux à une meilleure entente. Et il ne suffit pas de déclarer son attachement au dialogue social, mais il faut faire preuve de détermination à le concrétiser dans les faits et œuvrer activement pour rétablir la confiance et redémarrer sur de nouvelles bases.


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