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Contrepoint | Le chant à l'abandon
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 11 - 2022

Que signifie que nous célébrions la mémoire de nos grands artistes ? Jusqu'à 80- 90, certainement le rappel à la grandeur d'une œuvre, d'un talent, le plus recherché en ces temps, l'invitation à la jonction d'un Art passé et d'un Art nouveau. Plus précisément, l'exigence d'une continuité. Mais depuis ? Là à présent ? Hélas juste un besoin de nostalgie, sinon un pur et dur abandon.
Le désir d'innovation, l'écart des époques et des générations concernent tout, expliquent tout. Mais force est de toujours l'admettre, ils s'accordent bien difficilement en l'état. La raison en est qu'il s'agit d'Arts dépendants prioritairement, obligatoirement de leur nature sonore et auditive. Le chant, spécialement, est tributaire de son timbre, de ses tonalités, d'abord et avant tout de sa justesse. Autrement toutes musiques s'exposent au rejet.
Pendant près d'un siècle, depuis la sortie du disque, ici comme en Egypte, la chanson et le chant arabes ont évolué, innové, fondé des écoles, aligné des styles, des voix et des maîtres, mais en veillant constamment à préserver leurs bases naturelles, leur esthétique d'origine, leur identité, leur continuité. Sayyed Derouiche a succédé aux Machaiekh du Dawr, puis ce furent Abdalwahab et Sounbati, Zakaria et El Qasabji, et comme pour clore entre 60 et 80, le quatuor Ettaouil, Abdelhalim, Baligh et Mougui. Sans compter les décennies de voix d'exception de Oum Kalthoum à Ismahane à Farid, à Mary Jebrane, à Abdelmottaleb, à Souad Mohamed, à Najet, à Faiza, à Fairouz, Wadie et Fakhri. En Tunisie idem. Aux années 20 et à l'œuvre du Baron d'Erlanger puis, à la Rachidia de 1934 s'est ajoutée vite «l'école» plutôt moderniste de Jamoussi, Jouini et Riahi. Suivie, dès les années 50, par Ridha Kalai, sa troupe et son répertoire allégé. Puis de 60 à 80 et de 80 à 90 assurément le meilleur en musiques, en textes et en voix que le pays a jamais vu naître et rassembler. Du côté du Nil comme sous nos cieux et cela se vérifie du Maghreb au Machreq, jusqu'au Khalij, le chant, Art Arabe en premier, Art séculaire, Art créateur, Art du mérite, de l'exactitude et de la beauté, Art qui honore, et commémore ses grands talents, se retrouve, en moins de deux petites décennies, brusquement livré à son contraire, à la négligence, au chanter faux et au prétexte de divertir la population, plongé dans la futilité. Pire, reproduisons-nous nos grandes voix ? Les commémorons-nous ? Les célébrons-nous ? Pour le chant, pour le premier de nos Arts, c'est l'abandon.


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