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Exigence de laïcité
Contre la violence
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 05 - 2016

«Volontaires contre la violence», tel était le titre du programme international d'échange culturel tenu entre les 16 et 23 mai. Il était organisé par Free Sight Association, en partenariat avec la Direction générale de la jeunesse relevant du ministère de la Jeunesse et du Sport, Euromed, Unité Euromed jeunesse IV Tunisie, Forum Delle Donne Marocchine in Italia, Fjmcs et Arrels i Branques. Ces volontaires, jeunes et moins jeunes, sont venus du Maroc, d'Espagne, d'Italie et, bien sûr, de Tunisie. Ils ont animé cette semaine par un échange d'idées et d'expériences spécifiques, mais toutes ancrées dans la Méditerranée.
Le problème épineux par lequel il fallait commencer pour faciliter les débats et l'échange de ces expériences, dans le cadre des ateliers aménagés à cette fin et qui étaient animés entre autres par l'universitaire Houcine Rehili, c'était celui relatif à l'identification de la violence. Elle est pratiquée par qui ? Contre qui ? Les réponses étaient nombreuses et variées : par un individu contre un individu, par un individu contre un groupe et inversement, par un groupe contre un groupe, par l'autorité politique contre le peuple. Pour ce qui est de ce dernier type de violence, certains la considèrent comme légitime. Cette autorité, qui, à leurs yeux, incarne l'Etat, est autorisée à user de la violence en vue de faire régner la loi et d'établir l'ordre. Mais, des voix s'élèvent pour contester le fondement même de l'autorité politique et donc la nature de cette violence à laquelle elle recourt. Certains y voient un outil répressif entre les mains de la classe sociale prédominante dont le seul souci est de préserver ses intérêts particuliers. Néanmoins, ils sont tous unanimes à estimer que cette violence utilisée par l'Etat est tout à fait légitime, lorsqu'elle est dirigée contre des terroristes qui visent son anéantissement, comme c'est le cas actuellement pour la Tunisie et les pays de la région.
Origine diverse et prédestination
Certains font remarquer qu'ici, on est dans l'action/réaction, ce qui veut dire que cette violence prend deux aspects, l'un offensif, l'autre défensif. D'où son caractère inégal. Dans cette première phase d'identification de ce phénomène social, on conclut que cette violence, qui atteint son paroxysme dans la guerre, acquiert une dimension démentielle, quand elle est dirigée contre soi-même, et qu'elle mène au suicide qui est, aussi paradoxal que cela puisse paraître, un acte courageux. Après en avoir énuméré les différentes formes, on s'est focalisé sur les mobiles de cette violence. Quel en est le fondement ? Est-il culturel? Economique et social ? Politique ? Psychologique ? Les réponses et les approches ont divergé. Les uns soutiennent qu'elle est innée chez l'homme. Pour étayer leur thèse, ils remontent au péché originel. Celui-ci serait foncièrement méchant, ayant une propension naturelle à la violence. Leurs détracteurs leur demandent pourquoi le responsabiliser alors. Ils considèrent que si c'était le cas il ne devrait pas réponde de ses actes. La question de la prédestination et celle du libre arbitre sont au cœur du débat. D'autres, voulant se montrer moins tranchants sur la question et plus souples dans leur jugement, estiment que l'homme est prédisposé au mal comme au bien. Autrement dit, c'est le milieu dans lequel il évolue qui détermine son caractère et son comportement au sein de la société. Certains parmi les tenants de cette thèse évoquent le « bon sauvage » de Jean-Jacques Rousseau, qu'il défend avec ardeur, dans son essai « De l'inégalité parmi les hommes ». « L'homme est naturellement bon et c'est la société qui le corrompt », dit-il. En d'autres termes, il est enfanté par les conditions objectives qui l'entourent. Les défenseurs de la psychanalyse, notamment freudienne, avancent la thèse du conscient et de l'inconscient : la violence perpétrée par l'individu est la rencontre de ces deux sphères. Cette conscience trouve son origine dans le subconscient où sont emmagasinés des éléments qui sont susceptibles d'expliquer ce comportement violent. C'est-à-dire qu'il est le foyer des tendances latentes. Cette violence est en fait une inobservance délibérée des vertus et normes sociales contenues dans le sur-moi. Mais ces règles exigées et ce modèle à suivre ne sont-ils pas une forme de violence à l'encontre de l'individu auquel on en impose le respect sans avoir recueilli son avis ? En fait, ils ne sont autres que la codification des rapports de force du moment entre les différentes composantes sociales, en ce sens qu'elles véhiculent la morale de celles qui prédominent dans ce giron.
Violence au nom de la morale religieuse
Cette vérité se vérifie, d'après ceux qui la défendent, dans les sociétés dominées par la religion, dont la nôtre. D'où la nécessité de faire prévaloir la laïcité, étant donné que même la liberté de conscience consignée dans certaines constitutions est largement insuffisante et reste lettre morte dans un contexte social empreint de religiosité. C'est seulement dans ce cadre que les valeurs pourraient être communes et donc immuables, à l'instar de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Un fervent défenseur de la laïcité rappelle le grave événement de la ville de Monastir du mois de Ramadan précédent, où un haut officier de la police a violenté une jeune fille, rien que parce qu'elle buvait du café. Cette violence exercée au nom de la morale religieuse, constituant l'assise même des vertus sociales, est l'illustration parfaite de l'atteinte aux libertés fondamentales dont la liberté de conscience qui se trouve ainsi bafouée en dépit de son caractère constitutionnel. Son effet est doublé et aggravé par le fait qu'elle n'est pas commise par un citoyen contre une citoyenne, mais par un agent de l'ordre contre un être qu'il est censé protéger. Ce qui veut dire que cette violence devient organisée à grande échelle, avec la complicité de l'Etat, et prend un aspect discriminatoire à l'égard des minorités, qu'elles soient laïques, religieuses, ethniques, linguistiques ou autres. Cette tendance à condamner sévèrement et implacablement ceux qui n'appartiennent pas au même camp que soi est encouragée par la prédominance de la religion dans les sociétés arabo-musulmanes, soutiennent les laïcs. Ils citent un exemple et un contre-exemple pour illustrer leur point de vue. Le premier est puisé dans l'article premier de la constitution tunisienne qui stipule que l'islam est la religion de l'Etat, alors que le second est emprunté à la constitution de la Belgique de 1830 où l'article 1 garantit les droits des cléricaux et l'article 2 ceux des anticléricaux, bien que les premiers représentent 80% de la société belge de l'époque. Cette équité instaurée par les législateurs donne le droit aux parents de choisir pour leurs enfants soit un enseignement religieux, soit un enseignement laïc. Dans un cas, c'est l'Etat et la religion qui prévalent, dans l'autre c'est l'individu et ses droits. C'est là que réside toute la différence entre un Etat laïc et un Etat quasi-théocratique. Le premier est accueillant et offre un cadre épanouissant et favorable à une cohabitation pacifique, pendant que le second engendre un climat propice à la violence de toutes sortes. Il est donc clair qu'à partir du moment où on intègre la sphère religieuse, la violence apparaît, et comme la vie sociale, dans les pays arabo-musulmans, est quasiment régie par la religion, celle-ci est presque constante. D'ailleurs, dans les ateliers auxquels nous avons assisté, les débats avançaient avec fluidité et les échanges se faisaient sans heurts, mais ils s'étendaient démesurément dans le temps, les esprits s'échauffaient et les avis s'affrontaient, parfois avec fracas, chaque fois que la question de la religion était évoquée. Ses fervents défenseurs soutiennent que la violence commise en son nom s'explique par une mauvaise compréhension et une fausse interprétation de son esprit par certains. Leurs détracteurs leur rétorquent qu'à partir du moment où on s'installe dans une logique religieuse on ne peut plus en sortir, et que personne n'est plus capable de convaincre personne du bien-fondé de sa thèse. Car tout le monde puise ses arguments dans la même source, le coran, pour défendre et justifier la sienne. Y compris Daech...


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