Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Sayed ayari (ex-sélectionneur national de handball) : «La base est le maillon faible» Dossier : Sait-on former des sportifs de haut niveau? (2e partie, hand-basket-volley)
Pour ce fin connaisseur, le travail commence par la base «Nous devons d'abord nous donner des habitudes de formation. Aujourd'hui, les mentalités ont malheureusement changé. Jadis, même les dirigeants mettaient la main à la pâte, ce qui n'est plus le cas de nos jours. Nous devons trouver de nouvelles idées pour améliorer le handball et devenir un pays exportateur de talents. Il y a une base obligatoire à ne pas négliger, celle de la formation des entraîneurs des jeunes. De nos jours, la direction technique nationale se contente de faire passer des examens et de donner les trois degrés nécessaires à l'exercice de la fonction d'entraîneur des jeunes. La défaillance est que ces entraîneurs ne parlent pas le même langage. Chacun a sa vision. De deux, le volume de travail dans les clubs n'est pas conséquent. De plus, les joueurs d'élite chez nous ne disputent pas assez de rencontres internationales amicales et officielles pour s'améliorer. Ce n'est qu'à travers ces matches que les internationaux peuvent s'améliorer et gravir l'échelon supérieur. Il n'y a pas également de communication entre les entraîneurs de clubs et la direction technique nationale. La formation doit aussi être continue. Nous devons suivre constamment l'évolution du handball mondial. Les choses ont changé. L'entraîneur ne doit plus donner la solution au joueur. C'est à ce dernier de compter sur ses capacités pour trouver la bonne solution. Nous avons assez robotisé les joueurs en les enfermant dans des systèmes tactiques complexes parfois. Sur le plan physique maintenant, le travail doit commencer par la catégorie minime. Dans le cas contraire, le retard s'accumulera et ne sera plus rattrapable dans les catégories suivantes. Il y a aussi la morphologie du joueur qui entre en jeu. La sélection des joueurs doit s'appuyer sur ce critère important. Les Egyptiens l'ont compris et nous devons les imiter. Nous devons impérativement nous défaire du spectre de l'obligation des résultats dans les catégories de jeunes. Cela est un frein à la formation. Il faut aussi revoir le système de la compétition. Il n'est pas normal que celle-ci débute tard et s'achève tôt. Les joueurs bénéficient au moins de trois mois de repos avant de reprendre la préparation d'avant-saison. Pourquoi ne pas ouvrir les salles durant la saison estivale et organiser des tournois amicaux pour dénicher de nouveaux talents ? Et puis il faut donner les moyens à ces jeunes pour progresser. Cela passe avant tout par la logistique. Tous les clubs n'ont pas les mêmes moyens. Enfin, il faut se pencher sérieusement sur le problème de la formation et du recyclage des entraîneurs. Rares sont ceux qui se mettent à jour dans notre championnat. Certains préfèrent même aller exercer au Golfe. Avant de conclure, je pose la question de savoir où sont passés les clubs ciblés ? Autant de problèmes à résoudre donc et nous pourrons ensuite parler de joueurs d'élite».