Le gouvernement a proposé un programme de stabilisation économique et financière qui sous-tend l'accord éventuel avec le Fonds monétaire international (FMI). Si le gouvernement a proposé plusieurs réformes, le rythme de mise en œuvre reste un élément critique à prendre en compte. En effet, tout au long de l'année 2022 et au début de l'année 2023, le gouvernement a annoncé divers plans de réforme pour atténuer les effets de la guerre en Ukraine, atteindre la viabilité budgétaire et accélérer la reprise économique, souligne le dernier rapport de la Banque mondiale. Le gouvernement a proposé un programme de stabilisation économique et financière qui sous-tend l'accord éventuel avec le Fonds monétaire international (FMI). Ce programme vise à atteindre divers objectifs, notamment : améliorer l'équité fiscale, rationaliser les dépenses publiques, renforcer les filets de sécurité sociale, réformer les entreprises d'Etat, intensifier les réformes structurelles pour renforcer la concurrence et créer des conditions équitables pour les investisseurs, renforcer la gouvernance et la transparence dans le secteur public. Outre le programme de stabilisation, le gouvernement a également lancé en 2022 un plan de réforme national intégré comprenant une vision Tunisie 2035, un plan de développement économique et social 2023–25, des réformes structurelles et des mesures d'urgence économique. Dans ce contexte, nombre d'initiatives de réformes ont été lancées en 2022, telles que l'introduction d'un cadre juridique pour les bureaux de crédit privés, une nouvelle législation sur les taux d'intérêt excessifs, la suppression des autorisations d'investissement, l'opérationnalisation du cadre du « crowdfunding », la révision de la loi pour le statut d'auto-entrepreneur, une loi pour accélérer l'exécution des projets publics et privés et un nouveau cadre pour l'expropriation pour cause d'intérêt public. Et en janvier 2023, le gouvernement a annoncé une nouvelle stratégie « Tunisia-Vision 2035 », basée sur l'innovation, l'inclusion et la durabilité. Elle comprend six piliers visant à bâtir un nouveau modèle de développement économique. Ces piliers comprennent une économie compétitive et diversifiée qui favorise l'initiative privée, l'économie de la connaissance comme moteur de l'innovation et du développement technologique, la promotion du capital humain, un développement régional équitable et un aménagement du territoire inclusif, la justice sociale comme base de la cohésion sociale, et la promotion de l'économie verte et l'adaptation au changement climatique. C'est dans ce cadre que le gouvernement a adopté une stratégie nationale d'amélioration du climat des affaires (2023–2025) qui comprend 187 mesures à mettre en place au cours de la prochaine période. Pour sa part, le plan de développement prévoit un ensemble d'investissements publics d'un montant estimé à 38 milliards de DT sur 3 ans dont 27 milliards de DT sur le budget de l'Etat (6 milliards de DT en 2023, contre 8,5 milliards de DT en 2024 et 12,5 milliards de DT en 2025). La plus grande partie de cette somme (18,8 milliards) sera consacrée à l'achèvement des projets publics en cours. Quant aux 11,2 milliards restants, ils seront financés par les entreprises publiques. Ce plan permettrait donc d'augmenter les revenus de 18,5% et de réduire le chômage à 14% d'ici 2025.