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Salah M'barek (responsable du suivi des élites) : «Des références aux sportifs de haut niveau» Dossier : Sait-on former des sportifs de haut niveau ? ( Partie II : le sport individuel)
Ex-international de haut niveau et responsable du suivi de nos élites, Salah M'barek livre ses témoignages. «Le haut niveau, c'est un monde plein d'obstacles techniques, psychologiques, sociaux et surtout financiers. Il faut investir dans les jeunes athlètes avec des objectifs d'avenir réalistes. Certes, il faut savoir que nous sommes loin de la croissance et de l'essor de toutes les disciplines dans les pays huppés. En Tunisie, en dépit des efforts de la tutelle, du Cnot, il s'agit tout simplement de faire des tentatives pour améliorer le niveau technique de l'athlète, en l'absence d'un plan promotionnel et consistant. Le haut niveau doit avoir un budget adéquat à ses athlètes. A titre d'exemple, la déclaration du ministre marocain des Sports a été très significative, en soulignant comment la Tunisie investit quelques milliards de dinars pour préparer ses athlètes, alors qu'au Maroc, on dépense 40 milliards de dirhams, et on est loin des résultats escomptés. Il faut avoir les composantes du suivi (technique, sociale, psychologique, discipline, alimentaire) pour s'améliorer. Il faut que les éducateurs-entraîneurs soient au niveau pour suivre les jeunes. Il faut commencer par la base en encadrant notre élite pour s'épanouir sans stress et sans pression. Le haut niveau, c'est la responsabilité de tous, il nécessite une vision globale qui repose sur une égalité de budget, comme pour Oussama Mellouli, les sœurs Besbes, Inès Boubakri et autres Habiba Ghribi qui ont chacun son propre budget. Avec cette inégalité, on ne peut jamais avoir un athlète de haut niveau. A mon avis, il faut que tout le monde pense de la même manière pour surmonter les obstacles qui empêchent notre sport d'avoir des médailles. Il est temps qu'on opte pour un cycle de préparation propre aux athlètes susceptibles d'avoir des qualités pour le podium. Il faut aussi sensibiliser les jeunes doués en leur présentant des champions et des athlètes modèles susceptibles d'avoir un impact direct sur les jeunes champions en herbe. Il faut aussi avoir un véritable système de détection de talents dans toute la République. Il faut avouer que notre sport n'a jamais réussi à ériger un système de formation fiable ni un plan de développement ambitieux de la part des fédérations concernées».