Tunisie : Vers la création d'une plateforme numérique arabo-turque pour dynamiser la recherche et l'innovation    exop.bct.gov.tn : la BCT lance la plateforme pour simplifier les autorisations de change    Vibrez avec l'ATB et Visa International à l'occasion de la Coupe d'Afrique des Nations    Samsung et OpenAI s'associent pour accélérer les progrès de l'infrastructure mondiale en matière d'AI    Exonération fiscale des véhicules R.S : les explications du colonel Chokri Jabri    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    Eliminatoires mondial 2026 – groupe H – 9e journée – Tunisie – Sao Tomé – et – Principe (17h00 à RadÈs) : Avec la même envie...    Météo en Tunisie : pluies éparses et temporairement orageuses sur le Nord-Ouest et le Centre    Tunisie : Avancée majeure en chirurgie pédiatrique à Sidi Bouzid    Port punique de Mahdia : entre filets et histoire, un patrimoine en péril    Tunisie : Le projet de la Sebkha Ben Ghayadha passe à la vitesse supérieure    Des drones d'origine inconnue survolent l'Europe : L'OTAN déclare l'état d'urgence    Maria Corina Machado reçoit le Nobel de la paix 2025    Elyes Ghariani - Allemagne: Du pacifisme stratégique à la puissance militaire assumée    Bande de Gaza : L'Allemagne prévoit de fournir une aide humanitaire d'une valeur de 29 millions d'euros    Mohamed Ali dénonce l'attitude de Brahim Bouderbala envers les Tunisiens de la flottille Al Soumoud    Effondrement d'un pont à Ben Arous : cinq responsables placés en détention    Ambassades sans ambassadeurs, consulats sans consuls : la diplomatie tunisienne à l'arrêt    Le Nobel de la paix à l'opposante vénézuélienne Maria Corina Machado    Ooredoo Tunisie obtient la certification ISO 22301:2019    Sidi Hssine : plus de 40 dealers de drogue arrêtés autour des établissements scolaires    Mostafa Abdelkebir clarifie la polémique autour des passages tuniso-libyens    SpaceNet Tunisie : Une success story 100 % tunisienne qui redéfinit le e-commerce    Que vaut une croissance sans investissement ?    Limogeage du PDG de la Pharmacie centrale de Tunisie    Tunisie : Marwa Bouzayani parmi les dix meilleures mondiales du 3000 m steeple en 2025    Le vent s'impose, le ciel reste clément : une journée bien tunisienne    Un séisme de magnitude 7,5 frappe le sud des Philippines, alertes aux tsunamis    Tozeur commémore le 91e anniversaire de la disparition d'Abou el Kacem Chebbi    Gaza : la Tunisie appelle la communauté internationale à assurer la pérennité du cessez-le-feu     Al Sissi à Trump : vous méritez le prix Nobel de la paix !    Décès d'Abdeljabar Machouch, légende de l'Espérance de Tunis    Rotary Club Ariana La Rose et l'artiste Olfa Dabbabi proposent l'exposition "Etoiles de dignité"    Le Taekwondo tunisien prêt à entrer dans l'histoire à Wuxi    Baccalauréat 2026 : Ouverture des inscriptions pour les candidats    Pour la quatrième fois de son histoire, Mohamed Salah mène l'Egypte à la qualification pour la Coupe du Monde    Envirofest 2025 débarque à Ain Drahem : cinéma, éco-village et mobilisation citoyenne à Dar Fatma    Ya Hasra, «Le Battement des années», de Tahar Bekri    Tunisie : Arrestation de l'homme ayant violemment agressé son frère en situation de handicap    Météo du jeudi : nuages, pluies éparses et vents soutenus sur l'est    Kaïs Saïed : "Toutes les dettes de la Tunisie ont été remboursées à temps"    Radio Tataouine : la Tunisie règle ses dettes avant la fin du monde !    Hommage à Claudia Cardinale lundi prochain à l'IFT : Projection de « L'île du Pardon » de Ridha Béhi    Goethe-Institut Tunis invite le public à vivre un voyage sensoriel avec Paul Klee à travers 'KleeXperience'    Une radio web féministe "Radio Houriya" lancée par les étudiantes de l'école féministe Aswat Nissa    Officiel : Oussama Cherimi qualifié pour renforcer le Club Africain    Cette image de Ronaldo avec un keffieh et le drapeau palestinien est générée par IA    ARP : nouvelle session et appui au développement agricole    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Démissions, poursuites judiciaires et divergences : Que reste-t-il des fidèles d'Ennahdha ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 06 - 2023

Le parti Ennahdha est depuis plusieurs mois au cœur de la tourmente. Alors qu'il fait déjà face à d'innombrables fractions en son sein, le processus du 25 juillet est venu enfoncer le clou, le parti bleu est au bord du gouffre. Son président et ses principaux leaders sont interminablement poursuivis dans des affaires de justice, ses locaux fermés et ses structures secouées par ces évènements, il risque gros si on rappelle simplement que Rached Ghannouchi, à lui seul, est poursuivi dans plusieurs affaires judiciaires, certaines sont même liées au terrorisme.
Dans une image brouillée, le dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Mohamed Goumani, l'un des plus proches de Ghannouchi, a annoncé, d'une manière catégorique qu'il quittait le mouvement définitivement. Dans un post Facebook, multipliant les messages implicites, Goumani estime même que sa décision a trop tardé.
« C'est un tournant historique. Maintenant, et après avoir réuni tous les éléments permettant la prise de décision personnelle ayant, tout de même tardé, je dis réellement : j'admets et je quitte. Tout ce qui s'est passé, sans exception, fait désormais partie du passé et sera traité en tant que tel. Je salue les personnes avec qui j'ai partagé une partie de mon parcours intellectuel et politique et je suis ravi d'avoir fait leur connaissance », a-t-il posté.
C'est en effet un véritable tournant au sein du mouvement Ennahdha, un autre principal leader quitte le navire en pleine tempête. Cette démission intervient pour confirmer la tendance que prend le temple de Montplaisir et qui prédit selon les observateurs de la scène nationale une grande implosion du parti, d'autant plus que nous évoquons des démissions en série.
Que reste-t-il donc du parti Ennahdha ?
Autant dire également que Mohamed Goumani est également poursuivi dans le cadre d'affaires judiciaires, il avait été arrêté avec Rached Ghannouchi en avril dernier avant d'être relaxé. Mohamed Goumani est également interdit de voyage dans l'attente de l'affaire relative à « l'association de malfaiteurs » contre la sécurité intérieure de l'Etat » et la planification pour le remplacement de la structure de l'Etat.
À qui le tour ?
On se souvient tous de la crise qui a secoué le parti Ennahdha avec les démissions en masse de plusieurs membres et dirigeants au sein du parti avant les évènements du 25 juillet. Ces rebondissements avaient eu l'effet d'un séisme médiatique et avaient marqué le début de ce que certains observateurs de la scène politique appellent une descente aux enfers du mouvement islamiste.
En effet, au total, 113 membres d'Ennahdha, dont plusieurs dirigeants, avaient annoncé leur démission collective.
Les démissionnaires avaient expliqué leur geste par la nécessité d'assumer la responsabilité de leur échec à réformer leur parti. Ils avaient dénoncé le manque de démocratie au sein du mouvement et la centralisation des décisions au sein du cercle proche de Rached Ghannouchi.
Les signataires, dont Samir Dilou, Abdellatif Mekki, Feu Jamila Ksiksi et Mohamed Ben Salem, avaient estimé en ce temps là « qu'Ennahdha était responsable de la détérioration de la situation en Tunisie qui a conduit au processus du 25 juillet opéré par Kaïs Saïed ».
Samir Dilou, l'un des signataires, avait expliqué que plusieurs raisons et cumuls avaient conduit à cette décision. L'une des deux raisons principales étant « notre échec dans la réforme, et ceci n'est un secret pour personne, et la conscience qu'il n'existe plus aucune possibilité de réforme compte tenu du refus du président du parti Rached Ghannouchi et de ses proches de toute tentative». Sauf que presque deux ans après, rien n'a changé au sein du parti et Rached Ghannouchi a conservé cette approche unilatérale et verticale dans la direction d'Ennahdha.
Quel avenir ?
En tout cas, face à cette situation confuse, le parti connaît l'une des pires phases de son histoire. Il semble payer cher la décennie de mauvaise gestion, ce que le Président de la République appelle une décennie noire. Durant cette longue période, Ennahdha a multiplié les faux pas et les mauvaises décisions, chose qui explique également l'effritement de son réservoir électoral. Il faut également mentionner le fait que les alliances contre-nature menées par le parti ont considérablement nui à l'image de ce mouvement islamiste même aux yeux de ces électeurs.
Ennahdha est-il toujours en mesure d'organiser ses rangs pour regagner le devant de la scène politique ? Peut-il réussir à convaincre dorénavant son électorat de plus en plus effrité ? Parviendra-t-il à opérer les réformes nécessaires et tourner cette page sombre de son histoire ? De nombreuses questions se posent alors que les leaders du parti peinent à rassurer les bases du parti sur sa capacité de dépasser tous ces problèmes.
Au fait, la situation de Rached Ghannouchi impacte par ricochet celle de son parti. Qui dit Ennahdha dit Ghannouchi et qui dit Ghannouchi dit Ennahdha. Ce parti était au bord de l'implosion avant le 25 juillet, d'ailleurs c'est exactement cet évènement qui semble unir davantage les membres d'Ennahdha. Mais comment penser Ennahdha dans l'ère post-Ghannouchi ? Le parti, qui serait également lié à des poursuites judiciaires, saura-t-il sortir de l'œil du cyclone ? Cette structure politique basée sur une idéologie religieuse va-t-elle sacrifier son leader pour sauver sa peau ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.