Interrogés au départ de Tunis, la majorité des joueurs et responsables de nos deux clubs présents en compétitions africaines ont été tous d'accord sur un point au moins : ce match ne sera pas difficile ! Sur quoi a-t-on basé cette appréciation ? Bien entendu, il y a l'aspect positif qui devrait animer tout compétiteur. On n'a jamais vu des joueurs partir battus. Néanmoins, il est remarquable de relever que ce genre de déclarations où il y a une grande part de naïveté nuit et induit en erreur les plus chauds partisans des uns et des autres. Sur ces mêmes colonnes, nous avons prévenu nos représentants qu'il n' y a plus de par le monde des équipes petites ou faciles. On oublie que le football, ce n'est pas seulement un métier mais aussi et avant tout une passion que l'on nourrit avec ses tripes parce qu'on y croit. Les grands clubs professionnels en Coupe de France plient devant de petites équipes méconnues de série 4. Personne n'y trouve rien à redire, parce que le compétiteur, le vrai, joue d'abord, regarde le résultat après. Nous faisons le contraire, nous annonçons le résultat avant de l'avoir enregistré et c'est préjudiciable pour tous. Les résultats enregistrés par l'Espérance et le Club Africain sont quand même porteurs d'espoirs, mais nous pensons que l'on devrait s'y prendre autrement pour préparer l'aspect psychologique de nos matches. Etre négatif est aussi grave que de dire que l'on ne connaît pas l'adversaire. En effet, à ce niveau, nos clubs partent à l'aventure chaque année et le football tunisien en tant que structure n'engrange rien. Notre direction technique nationale devrait créer (comme c'est le cas dans bien des pays avancés) un département pour observer et ficher toutes les équipes du continent à l'effet d'aider nos clubs le cas échéant et de suivre l'évolution des sélections. Les grandes équipes européennes qui possèdent cette structure ont la possibilité de… recruter à bon escient. Elles se trompent rarement. Elles connaissent parfaitement les plans de carrière, les antécédents et les performances des joueurs visés. Sur un autre plan, nos clubs ont intérêt à comprendre que l'échec de la CAN est encore brûlant et que nous passons beaucoup plus de temps à ressasser et à noircir notre histoire footballistique par des affirmations qui commencent à lasser. Parce qu'elles n'apportent point de solutions pratiques. La parole, les larmes et les apitoiements, c'est facile. Le travail, la programmation et le sérieux dans la préparation, c'est autrement plus difficile. Comme ce fut le cas en Sierra Leone et au Niger.