Dans moins de deux mois, notre miraculée équipe nationale prendra part aux joutes continentales de la CAN se déroulant conjointement au Gabon et en Guinée. Il faut dire que lors de la constitution des poules qualificatives et au vu de la valeur, du vécu, du palmarès des 4 autres équipes somme toute de second ordre « sur le papier », d'aucun de claironner haut et fort notre participation à cette phase finale de la CAN comme déjà acquise, une lettre dans la poste sans coup férir. La réalité du terrain en fut toute autre et nous ne dûmes notre heureux sésame qu'au forceps, aux ultimes secondes de ces qualifications grâce à la victoire inespérée et sur le fil du Tchad devant le Malawi. C'est vous dire si notre présence à ce rassemblement panafricain n'était pas grandement compromise du fait de la vadrouille incompréhensible et impardonnable de nos représentants abordant quelque peu par-dessus la jambe des adversaires qu'ils prenaient dans leur subconscient de modestes et à la portée et qui se révélèrent par la suite très coriaces faisant vivre tout notre peuple sur les charbons ardents avec profusion de sueurs froides. Le tirage au sort nous sortit un ancien client le Maroc, le Niger et le Gabon pays organisateur. Quelles sont nos chances pour accéder aux huitièmes de finales et de figurer parmi les deux qualifiés de cette poule C ? Nous avons donné la parole à nos techniciens pour une analyse objective de la situation. Cédons-leur la parole :
Nabil Maâloul (EST): «Et pourquoi pas le grand chelem pour la Tunisie?»
Le fait de participer à la phase finale de la CAN est la preuve inéluctable de la valeur indiscutable des participants. Avec le réveil du football au continent, toutes les équipes sont à prendre très au sérieux. Nous venons lors des éliminatoires de le vérifier de la façon la plus angoissante où nous avons frôlé de très près la correctionnelle contre toute attente. Contre le Maroc, ce sera un derby de plus, le troisième après les deux précédents entrant dans la cadre des finales continentales (EST-WAC et CA-FUS). Je souhaite de tout cœur que ces trois derbies soient remportés par les nôtres. A souligner cependant que le Maroc demeure un dur morceau avec un groupe où seul le gardien Mighayri évolue au pays, les autres jouent à l'étranger en professionnels de renommée. Pour le Gabon, ce ne sera pas donné non plus car il n'est jamais facile de croiser le fer avec le pays organisateur pour plusieurs considérations connues de tous. Le Niger a fait une bonne campagne et monte en puissance. Mais avec une excellente préparation, la qualification est dans nos cordes et pourquoi pas le titre suprême à offrir au pays inaugurant de la sorte une nouvelle ère. Mon souhait pour conclure : L'embellie de notre football ne pouvant que perdurer, pourquoi pas le grand chelem assuré à la Tunisie : EST-CA et Equipe Nationale sur la cime du continent ?
Férid Ben Belgacem (Ent .national adjoint) : «Etre prêts le jour J»
Toutes les poules sont pratiquement de valeur sensiblement égale. Le Gabon dans ses murs est à prendre avec beaucoup de sérieux cherchant certainement devant son public la performance, le coup d'éclat. Ses résultats sont flatteurs et il dispose d'une belle brochette de joueurs évoluant à l'étranger. Le Niger qui constitue la surprise de ce tour est en progression et a sorti l'Egypte ce qui n'est pas une mince affaire. Pour le Maroc, il s'est certes qualifié à la dernière ronde mais il demeure une grande nation de football. Nos confrontations mutuelles ont toujours été très serrées : parités ou victoires étriquées. Nos chances sont réelles. Les autres ne nous regardent pas, l'essentiel pour nous, est d'être au summum de notre forme je jour J. Trois stages et six rencontres amicales sont au programme de notre préparation où nous devions rencontrer le Maroc et le Niger. Mais actuellement et au vu de ce tirage nous allons modifier nos plans avec probablement le Sénégal et d'autres pays à rencontrer en amical. Nous allons défendre nos chances crânement jusqu'au bout avec le secret espoir de remporter la mise en guise de cadeau à notre révolution. Chiheb Ellili (Ent. national des Juniors) : «Davantage d'intérêt à la vie du groupe»
Dans pareilles manifestations, la vie du groupe joue un rôle primordial passant inéluctablement avant toutes les autres considérations. Sami Trabelsi a compris la règle du jeu et a commencé depuis belle lurette à bâtir un groupe homogène complémentaire où le respect prime nonobstant l'appartenance et les couleurs. Avec une ambiance saine de la sorte, une entente parfaite sur le terrain sans oublier la logistique idoine qui sera à la disposition des nôtres, aucun problème pour nous en dépit de la valeur sûre et prouvée de nos adversaires.
Mahmoud Ouertani (DT du CAB) : «Place aux plus méritants»
Avec une préparation bien ficelée et une programmation murement réfléchie et bien concoctée, nous aurons notre destin entre nos mains. Le choix des stages, des sparring-partners, des joueurs sera déterminant dans notre épopée africaine. Le Maroc a les dents longues désormais depuis qu'il a été pris en mains par Guerets ; notre premier match contre lui sera décisif et conditionnera dans une large mesure la suite de notre parcours. Pour revenir au choix des joueurs, je lance un appel pressant à Sami Trabelsi de ne convoquer que les plus motivés pour défendre la casaque nationale. Défendre le drapeau du pays est un honneur insigne qui ne doit être accordé qu'à ceux qui y sont fermement attachés. Nous n'avons pas besoin des blasés qui se font supplier pour jouer en sélection quelles que soient leur valeur et l'équipe où ils évoluent.
Nabil Kouki (ST) : «A la portée»
Je trouve que c'est un bon tirage. Certes nous héritons du Maroc et du Gabon le pays organisateur mais nos chances sont réelles pour passer. Sur le papier ce sera nous et les Marocains aux huitièmes, mais gare aux deux autres larrons qui peuvent jouer les trouble-fêtes et renverser la donne. Avec le vent en poupe, notre football est en mesure de nous valoir d'autres satisfactions à l'instar de ces deux finales continentales déjà dans notre escarcelle à disputer par l'Espérance et le Club Africain.
Mokhtar Tlili (ex-Ent. national) : «Un groupe en béton»
C'est un groupe en béton armé. Sans démagogie et sans faire dans la dentelle, les trois autres sont supérieurs à nous du fait que notre qualification nous avait été « offerte » sur un plateau argenté par les Tchadiens. Techniquement, les trois autres candidats nous dépassent avec une phase qualificative menée rondement et dans les règles de l'art à l'inverse de nous. Nous devons nous préparer très minutieusement et être très solides sur tous les plans mental, physique, technicotactique, etc. Si toutes ces conditions sont réunies avec succès d'ici le coup d'envoi de l'épreuve, nous pourrons alors aspirer à des résultats probants et flatteurs.
Rachid Belhout (USMo) : «Aborder la CAN en compétiteurs»
Le Maroc est en pleine effervescence et vogue pour l'heure toutes voiles dehors. Il faut absolument faire un résultat devant lui au match inaugural ou du moins ne pas perdre. Le Niger a éliminé de grosses cylindrées lors des éliminatoires mais sincèrement je ne le vois pas aller très loin. Le Gabon arrive doucement ; déjà qu'à la dernière CAN il avait réussi de belles choses l'on s'en souvient fort bien. Mais les Tunisiens ont largement les moyens d'aboutir à leurs fins pour peu qu'ils y aillent en compétiteurs avec l'idée fixe en tête d'aller très loin dans ces joutes et pas d'y participer pour s'amuser. La secousse qu'ils ont ressentie lors des éliminatoires devrait leur servir de leçon. Je vois le Maroc et la Tunisie au second tour.
Nabil Tasco (CSHL) : «Difficile mais pas impossible »
A priori, notre poule parait difficile avec le Maroc comme notre principal concurrent pour la première place. Un derby explosif où il est hasardeux d'avancer le moindre pronostic. Le Niger la grande inconnue demeure tout de même un cran au dessous et ne semble pas armée pour nous inquiéter outre mesure en dépit de ses performances aux qualifications. Reste le Gabon qui, et qu'on le veuille on non surtout en Afrique, part avec les suffrages du fait de jouer dans ses murs. Nous avons les moyens d'aller très loin dans cette campagne à la condition expresse de rester concentrés, solidaires et de ne nous focaliser que sur le rectangle vert mettant hors de considération et ignorant toutes les exactions, embûches et provocations qui ne manqueront pas de jalonner notre quotidien une fois sur place.
Maher Kanzari (CAB) : «Etre très forts dans nos têtes»
En dépit des grosses performances du Niger, franchement je ne le vois pas disputer les deux tickets de passage aux trois autres. Ces derniers partent à chances strictement égales 1/3 pour chacun. Le plus important dans l'affaire, est d'arriver à cette compétition avec tous les joueurs compétitifs et très frais physiquement pour pouvoir enchainer avec bonheur la succession des matches et la charge de fatigue. Mentalement nous devons être très forts dans nos têtes car il n'est pas aisé d'évoluer en Afrique avec tous les aléas que nous connaissons tous. Avec une bonne dose de confiance en leurs moyens, les nôtres pourraient nous valoir de grandes satisfactions.
Lotfi Rouissi (Ent adj. CA) : «Une affaire de cœur, de volonté»
Dans pareilles manifestations, c'est la volonté de surpassement, l'abnégation, la grinta qui conditionnent dans une grande partie le parcours du groupe. Avec le choix approprié de joueurs guerriers ne lésinant pas sur l'effort et se donnant sur le rectangle vert sans calculs, nous ne pouvons que récolter les meilleurs résultats. Les autres équipes ne nous sont pas supérieures mais encore faut-il que le choix du onze rentrant soit murement réfléchi. Je ne crains pas les autres mais surtout l'état d'esprit de nos garçons qui doit être à 100% focalisé sur le tournoi et pas sur les aspects collatéraux…