A l'Etoile, ce n'est nullement la joie. L'échec essuyé devant le leader espérantiste suscite bien d'interrogations et la grogne des supporters va crescendo. La liste des personnes mises en cause s'allonge. On n'épargne ni joueurs, ni l'entourage proche de l'équipe et encore moins les dirigeants. Que se passe-t-il au juste pour que l'ambiance au sein du club se détériore ainsi ? A l'origine certes, les résultats de l'équipe première de football ne satisfait personne et on entend répéter qu'à pareille période de l'année dernière, l'Etoile rentre du Japon avec les performances que l'on sait. Et, qu'est-il advenu à l'équipe pour qu'elle perde repères et rayonnement? Une chose est sûre, l'Etoile n'est plus celle de l'année dernière. Et là on accuse surtout les dirigeants d'avoir destabilisé l'équipe en changeant d'entraîneurs comme ils changent de cravates, trois en si peu de temps! Conséquence inévitable, les joueurs se perdent parmi les conceptions d'un entraîneur et d'un autre venu lui succéder . Mais au départ, il y a eu cette migration massive des cadres de l'équipe vers d'autres cieux laissant un vide difficile à meubler. Pour justement combler un vide béant, l'Etoile n'a pas trouvé mieux que de recruter une quantité "négligeable" de joueurs incapables d'apporter la moindre contribution utile. Inutile de les citer, nous préférons taire les noms car on ne peut reprocher quoique ce soit à un joueur sollicité puis recruté et que ne peut donner que ce qu'il a et c'est au niveau de l'appréciation de celui que l'a fait venir que cela se discute.
Des choix et des erreurs Tous unanimes, profanes compris, les Etoilés de tous genres, jeunes et moins jeunes, nantis et ceux que le sont moins s'accordent à dire que la gestion de l'équipe est tout simplement approximative pour ne pas dire maladroite. On ne cesse de ressasser qu'il n'y a eu aucun recrutement réussi depuis le départ des Ghézal, Chermiti, Traoui, Chikhaoui, B. Frej, Narry et autre Ogunbiyi ceux qui leur ont succédé n'ont ni l'étoffe ni la chance pour pouvoir endosser la casaque étoilée. A ce sujet on s'en prend au président du club, Moez Driss d'être à l'origine de ces choix. Même Abdelmajid Chetali ne l'a pas ménagé au cours d'une émission radiophonique émise vendredi dernier sur les ondes d'une radio locale reprochant au président du club de ne faire qu'à sa tête en s'abstenant de prendre conseils auprès de ceux dont l'expérience est consommée. En ce sens Chétali, aurait dissuadé Driss de se séparer de Decastel à la veille de la finale de la Coupe de la CAF. Et là on aborde le volet de l'entraîneur avec beaucoup de véhémence. Une grande majorité trouve qu'aussi bien les choix des entraîneurs que la manière de collaborer avec eux sont à la fois maladroits et anachroniques. La parenthèse Hervé Gauthier a irrité tout le monde et la non implication de Zaaboub dans les affaires techniques de l'équipe a mis plusieurs en boule. Parmi ces derniers - ils sont très nombreux - les anciens de l'Etoile, joueurs et dirigeants.
Driss, un homme seul? Dans cet environnement fait de turbulences, de contestations et de... dépit, la tâche du président du club étoilé ne semble pas aisée. Une situation peu confortable que personne ne lui envie tant il est vrai que le "mouvement" prend de l'ampleur un jour après l'autre et que chacun y met de sien pour tout remettre en question certains sont aussi un peu nihilistes en pensant qu'en s'abstenant de faire le fat c'est déjà une vertu maintenant qui faut-il croire? Les nihilistes ou qui le sont moins? Cependant, une vérité semble se dégager : le malaise est profond et indispose toutes les parties prenantes à la vie du club, supporters en premier lieu qui ne demandent qu'à revoir leur équipe sortir la tête de l'eau et retrouver son rayonnement "pour y parvenir, les dirigeants doivent cerner l'étendue des problèmes pour pouvoir rectifier ce qui peut l'être", nous lançait l'autre jour un supporter averti. Un autre fan de l'Etoile trouve "qu'il ne faut pas verser dans un catastrophisme de mauvais aloi et que la situation du club et de son équipe de football n'est pas aussi dramatique que l'on pense" il ajoutera ceci: "L'Etoile a besoin de renforts certes, mais le plus important est de laisser Gernot Rohr travailler en paix sans que l'on s'immisce dans les affaires techniques . Il doit être le seul maître à bord".
Quels remèdes? Puisqu'on répète souvent que le football est la vitrine du club, il faudra agir à ce niveau . L'équipe étoilée n'est plus performante, c'est un fait. Lui redonner les moyens est cependant une nécessité. L'avènement de Gernot Rohr semble convaincre les plus sceptiques voire les opposants au limogeage de Decastel. La situation est telle pour permettre à l'équipe de redémarrer . La gestion du temps et des hommes est évoquée avec insistance "pour qu'elle soit la meilleure possible. Ceci impose d'autres choix beaucoup plus cohérents que ceux dont a usé jusque-là, réclame un dirigeant qui requiert l'anonymat", avant d'ajouter: "On ne gère pas une équipe de grand club de cette manière. La stratégie et la planification sont absentes et il faudra dans l'avenir impliquer dans la gestion ceux qui ont à la fois le don, l'expérience et le savoir. Il y va de l'avenir du club". Les choses sont ce qu'elles sont, bien des choses devront changer selon ce que nous entendons dire et redire dans les milieux de l'Etoile toutes franges confondues. Il faudra maintenant s'assurer que la volonté existe pour exaucer les vœux des supporters pour qu'à la fin la performance ne soit pas épisodique.
De la valeur des joueurs Au risque de nous répéter, nous avons évoqué dans l'une de nos livraisons précédentes que certains étoilés risquent de ne point rentrer dans les plans de Gernot Rohr ceci pour différentes raisons. Evidemment, ceci ne peut plaire à tous surtout ceux dont la maîtrise du sujet n'est pas évidente. Mais, tous les avis concordent pour relever que l'effectif étoilé doit en un premier temps, être "assaini" par un "élagage" devenu indispensable pour ne garder finalement que les meilleurs et les joueurs dont la marge de progression est appréciable. Parallèlement , le besoin de renforts se fait sentir et l'on s'interroge ainsi sur l'utilité des joueurs étrangers utilisés à chaque match sans que l'apport soit certain. Pourtant, ils sont les mieux payés voire surpayés tel Emeka Opara dont on dit qu'il coûte très cher au club. En contrepartie le Nigérian se paie le luxe de... ne marquer que deux petits buts depuis son retour à l'Etoile. Et là aussi, il y a matière à réfléchir!