Brillante en coupe de la CAF, la «Stayda» a été moins régulière en championnat Autant le président du Stade Gabésien, Saber Jemaï, a hâte de tourner la page du championnat 2015/2016 qui a vu les «Vert et Blanc» attendre la dernière journée pour assurer leur survie en Ligue 1, autant il ne se presse pas d'oublier et veut garder en mémoire les beaux souvenirs d'une première participation en compétition africaine dans l'histoire du club et dont la réussite est allée bien au-delà de l'objectif de départ et des espérances les plus optimistes. C'est ce sentiment mitigé, partagé entre peine et joie, qui est actuellement au cœur des discussions et du débat d'évaluation de ce parcours en dents de scie dans le camp de la «Stayda» loin des regards du coach Lassaâd Dridi et de ses hommes qui sont partis, eux, pour une quinzaine de jours de repos bien mérité et surtout nécessaire après les gros efforts déployés et les frayeurs d'une fin de saison assez éprouvante sur le plan physique et au niveau mental. «Au terme de notre dernier match face à l'ESZ, nous avons tous crié, dirigeants, staff technique et joueurs, vivement les vacances! avoue le technicien gabésien. Nous n'en pouvions plus, nous étions à plat. Il n'y avait plus la moindre dose de fraîcheur physique dans les jambes, de dynamisme et de générosité dans les esprits. Surtout que nous étions dans une situation précaire et que nous étions sous forte pression et devant l'obligation du résultat à chaque rencontre. C'est très normal de vouloir en finir au plus vite». Si Lassaâd Dridi, qui a pris le train en marche, n'a rien à se reprocher tellement il a fait de son mieux pour redresser la barre et faire contre mauvaise fortune bon cœur, le président Saber Jemaï et son bureau directeur font, eux, leur autocritique et ne se dérobent pas à leurs responsabilités. «Nous avons fait une mauvaise entame de saison et notre phase aller a été pratiquement médiocre, reconnaît le vice-président Ahmed Mestiri. Non pas que nous avons sous-estimé ce championnat, mais nous avons pensé, à tort bien entendu, qu'il n'était pas nécessaire de mettre cette fois le paquet et de faire une vaste opération recrutement pour enrichir notre effectif. Nos moyens financiers pas très colossaux nous ont poussés à serrer la ceinture. Un peu trop sans doute. Ce n'est que lors du mercato d'hiver, devant la déception de nos résultats peu probants et la grogne de nos supporters, que nous avons essayé de nous racheter, mais c'était un peu tard, car il n'y avait pas grand-chose sur le marché des transferts. Nous avons recruté le Camerounais Fabrice Diana et l'attaquant Wajdi Mejri qui n'ont pas transformé l'effectif. Le premier n'a pas été régulier en raison de blessures fréquentes, bien qu'il possède de grandes qualités techniques et physiques, et le second s'est très vite éteint après avoir donné l'impression de pouvoir s'imposer comme deuxième attaquant de pointe avec Hichem Essifi. C'est pourquoi nous avons terminé la compétition avec un ensemble très réduit en nombre. C'est la valeur intrinsèque de certaines valeurs sûres et piliers du groupe, à l'instar de Slim Rebaï, Ali Hammami, Aliou Cissé, Ahmed Hosni, Youssef Fouzaï et Hichem Essifi, qui nous a été d'un grand secours dans les moments difficiles et qui nous a sortis de plus d'un pétrin». Le choix de Lassaâd Dridi tombe au moment où l'aventure, en coupe de la CAF s'annonçait beaucoup plus prometteuse que prévu et c'est un nouveau visage du SG que l'on découvre beaucoup plus rayonnant et reluisant. L'ASBakarydjan de Baroueli, le sensationnel Zanaco FC de Zambie et avant lui l'ABKalou du Mali se sont effrondrés devant ce SG new-look ont été éliminés dans les trois premiers tours. Ce n'est que lors des huitièmes de finale bis face au Tout-Puissant Mazembe que la «Stayda» enregistre sa première défaite dans cette compétition et sort la tête haute malgré un succès éclatant sur le géant du football congolais au match retour à Gabès. Ce nouveau visage qui a fait sortir les Gabésiens des sentiers battus et leur a donné des ailes et un second souffle n'a rien à voir avec celui du championnat. C'est à la coupe de la CAF que Lassaâd Dridi et ses protégés doivent leur transfiguration et leur reconversion avec une victoire sur le ST au Bardo et un nul à Kairouan qui ont été derrière l'amorce de leur opération sauvetage et pratiquement la clé de leur maintien.