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Signature d'un mémorandum d'entente: Retour concluant du trio européen à Tunis
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 07 - 2023

Pour la troisième fois consécutive, la Cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni est à Tunis. Elle était accompagnée de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Ils sont revenus pour rencontrer le Président de la République Kaïs Saïed.
La présidente du Conseil italien s'était déjà rendue, faut-il le rappeler, à Tunis le 6 juin dernier, avant d'y revenir accompagnée de son homologue néerlandais et la présidente de la Commission européenne, le 11 du même mois.
Bien avant, Rome avait dépêché deux fois à Tunis son ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, en janvier et en mai.
Ces récurrents va- et- vient du trio européen résument à eux seuls les enjeux liés à la question migratoire dans le Bassin méditerranéen. Si bien que l'exécutif européen a annoncé, vendredi dernier, que l'objectif derrière cette visite consistait à finaliser un partenariat « portant notamment sur la migration ».
Lors de sa visite précédente en Tunisie, Ursula von der Leyen avait proposé un programme de coopération en cinq points, incluant également un soutien financier à la lutte contre l'immigration clandestine. Ledit programme prévoit, de surcroît, un renforcement des investissements en Tunisie, notamment un appui au secteur numérique, des investissements et dans l'exportation par la Tunisie des énergies renouvelables et l'extension du programme européen d'échanges d'étudiants Erasmus à la Tunisie.
Le renforcement du partenariat avec la Tunisie comprend, d'après la même source, une aide financière, à long terme, pouvant atteindre 900 millions d'euros et une aide supplémentaire de 150 millions d'euros pour aider la Tunisie à renforcer le contrôle de ses frontières avec l'Europe, la recherche et le sauvetage de migrants.
En vertu du même accord de partenariat, Bruxelles compte livrer à la Tunisie des bateaux, radars mobiles, caméras et véhicules pour un meilleur contrôle de ses frontières maritimes et terrestres. En contrepartie, l'Europe souhaite que la Tunisie récupère les migrants renvoyés vers ses côtes, même s'ils ne sont pas tunisiens.
Pression européenne très critiquée
Alors que les Européens poursuivent leur pression sur la Tunisie, en vue de lui imposer leur politique « ultra-sécuritaire » en matière d'immigration, plusieurs voix s'élèvent, notamment celles de plusieurs ONG, pour fustiger des manœuvres faites dans le cadre d'une coopération « inégale et marchandée ».
Elles viennent ainsi s'associer à celle du Chef de l'Etat tunisien qui a, à maintes reprises, martelé que « La Tunisie ne jouera pas le garde-frontière de l'Europe et ne se pliera pas aux diktats du Fonds monétaire international ». Lesquels diktats viennent conditionner le déblocage des crédits et autres aides, notamment l'allégement de la masse salariale de la fonction publique, la réforme des entreprises publiques, l'augmentation des transferts monétaires et l'élargissement de la portée des filets de protection sociale entre autres.
La pression européenne est donc montée d'un cran, compte tenu de la montée en flèche des passages irréguliers à la frontière extérieure de l'Union européenne. D'ailleurs, l'année dernière 330.000 passages irréguliers ont été détectés, soit une augmentation de 64 % comparaivement à l'année précédente et le chiffre le plus élevé depuis 2016, selon la presse européenne.
Le nombre de demandes d'asile déposées dans l'UE a également explosé depuis 2016, soit 962.000 demandes.
Cette montée en flèche des chiffres a incité les Etats membres de l'UE à parvenir, après sept ans de discussions, à un récent accord pour réformer la politique de l'UE en matière d'immigration et d'asile. Et leur nouveau round de négociation avec la Tunisie s'inscrirait dans cette optique.
« Nous travaillerons ensemble pour lutter contre les passeurs, pour protéger les frontières, pour nous assurer que ceux qui sont en Tunisie et qui voudraient partir et retourner dans leur pays d'origine puissent le faire volontairement avec un soutien à la réintégration, que nous investissions dans des voies légales et pour que la Tunisie accepte que ses ressortissants soient renvoyés et réintégrés dans la société », a récemment affirmé la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures Ylva Johansson, dans une déclaration à la chaîne d'information Euronews.
Sauf que plusieurs observateurs qui se sont exprimés dans des médias occidentaux dénoncent « une coopération inégale et marchandée » entre l'Union européenne et la Tunisie.
La Tunisie en position de force
Face aux manœuvres européennes visant à lui imposer une coopération « marchandée », la Tunisie semble être en position de force, de l'avis de l'universitaire et spécialiste du droit international Abdelmajid Abdelli, interrogé par La Presse.
Selon lui, la question migratoire est régie par deux approches, notamment l'approche légale et l'approche humanitaire. En vertu de la première approche inhérente au droit international, la Tunisie est en droit d'interdire son territoire à tout étranger qui tente de s'y introduire de manière illégale. Pour ce qui est de l'approche humanitaire, la question migratoire remet en question tout un arsenal de lois régissant les relations internationales.
« De nos jours, l'immigration clandestine est un grand fléau. Et il n'est point suffisant de faire pression sur un pays ou un autre ou encore de multiplier les congrès et les conférences pour le circonscrire ou réduire ses multiples effets. À mon avis, il faut plutôt s'attaquer à l'origine du mal, notamment la distribution inéquitable du travail et des richesses du monde entre les nations. Tant que les pays du nord considèrent ceux du sud comme sources de matières premières et les immigrés comme une marchandise, il n'y aura ni issue ni sortie de crise », détaille le juriste.
Selon lui, dans la foulée des évènements et dans un contexte international très fluctuant, la Tunisie a néanmoins devant elle une grande opportunité pour négocier comme il se doit avec l'Union européenne. Et elle n'a qu'à voir grand, tout comme l'a fait le Mexique, en négociant avec les Etats-Unis, sur l'immigration clandestine des Sud-Américains.
En relations internationales, ajoute l'universitaire, le concept d'intérêt national est le fondement de toute politique étrangère. Et cela va de soi pour le trio européen qui est encore une fois à Tunis en moins de deux mois. « Ils sont là pour servir chacun l'intérêt national supérieur de sa patrie. Nous n'avons qu'à servir le nôtre, sciemment et intelligemment », insiste notre interlocuteur.
Ce qu'oublient les Européens et ce qu'on doit retenir nous les Tunisiens
« Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays », stipule article 14.1 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Chaque jour que Dieu fait, il y a des humains qui quittent leurs pays pour espérer reconstruire de nouvelles vies dans d'autres contrées de la planète. Ces enfants, femmes et hommes poussés à partir, fuient souvent la violence, la guerre, la famine, l'extrême pauvreté. Durant leur périple, ils sont confrontés à mille et un dangers. Et bien souvent, toutes les difficultés se conjuguent.
Pourquoi donc demande-t-on à la Tunisie d'enfoncer le clou et d'accentuer leurs drames en leur fermant au nez toutes les portes ?
Ces Européens qui prêchent le strict respect des droits de l'homme réalisent-ils encore que la mobilité est un droit humain et international ? Sinon, auraient-ils lu le journaliste britannique Gideon Rachman, auteur du très remarqué « Eastern isation. War and Peace in the Asian Century » (Orientalisation, guerre et paix au siècle asiatique) qui a depuis longtemps prédit le crépuscule de l'hégémonie occidentale sur le monde ?
Va-t-on un jour rompre avec ce double discours européen où, d'un côté, l'on prêche le strict respect des souverainetés nationales et la non-intervention dans les affaires intérieures des Etats, et, de l'autre, on relaie tous les éléments propres aux pratiques interventionnistes dans les affaires des Etats qui sont moins nantis ?


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