Le microcosme clubiste attend un déclic et une réconciliation autour d'un projet fédérateur. Slim Riahi n'aurait donc plus l'intention de veiller aux destinées du CA, tout en promettant de continuer à le financer et à l'épauler. Sauf que pour mettre le club dans des conditions idéales de cession-passation, il est primordial d'assainir et d'aplanir la situation financière du club de Bab Jedid. De prime abord, même si les candidats à la «reprise» ne se bousculent pas au portillon du Parc A, certains, à l'instar de Yassine Chennoufi, ont exigé de consulter le rapport financier avant de présenter leur dossier de candidature. Faisons le point sur ce dossier de changement de main du CA. C'est une réflexion qui a mûri, petit à petit, dans l'esprit du président en exercice. L'accélérateur aura été cette tournure des événements prise sous sa mandature. Et au patron du CA de, finalement, baisser sa garde en encaissant quelques «coups» sous forme de pics de la part de ses détracteurs, précipitant la décision prise à contrecoeur de jeter l'éponge. Cependant, s'il a investi beaucoup d'argent dans le «projet CA», avec à la clé un titre de champion en 2015, il a aussi promis d'éponger les dettes et combler le passif. Aussi, il a en filigrane, en tant que mécène consenti à participer à l'effort de redressement du CA. Le grand écart permanent ! Pour garder le club à flot et passer chaque année sans encombre les tracas (plaintes pour impayés) et autres impondérables et frais fixes (assurer les frais financiers de fonctionnement), les comptes doivent être forcément équilibrés. Or, trop de gâchis et de folies des grandeurs ont nui au CA de ces dernières années. Vous voulez des exemples ? On peut les énumérer par dizaines. Fateh Gharbi, Maher Haddad, Lassaad Nouioui, Touzghar, la filière ghanéenne, Khaled Korbi, Farouk Ben Mustapha...Le constat est clair : soit ces joueurs se blessent, alors que l'encre de leur signature n'a pas encore séché, soit, les sous-traitants ont carrément «pigeonné» le club de Bab Jedid. Bref, il y a de quoi se résoudre à être prudent avant d'ouvrir les vannes et recruter à l'emporte-pièce. Car au final, les supporters ont bu le calice jusqu'à la lie alors que les décideurs ont reçu en retour une volée de bois vert ! Maintenant, la donne est simple. Le microcosme clubiste attend un déclic et une réconciliation autour d'un projet fédérateur. Certes, ces derniers sont frappés par le désamour et les querelles intestines. Mais ils doivent aussi admettre que le CA ne peut pas encore vivre en autogestion, sans pour autant être l'otage de certains mécènes. Le CA n'est pas un club ingérable. Les personnes qui l'ont dirigé n'ont jamais eu vocation à s'y implanter éternellement. Sauf qu'actuellement, plusieurs parmi les potentiels candidats rechignent à se lancer dans une éventuelle investiture. Concrètement, la commission indépendante d'organisation des élections du Club Africain n'a retenu jusqu'à ce jour aucune candidature. D'où le report des élections via un «deadline» de dépôt des candidature prorogé d'un mois. A quoi est due cette pénurie de candidats ? Est-ce un problème de «cahier des charges» pour un club gourmand et assoiffé de titres ? Est-ce l'agacement et l'impatience des fans qui intimident les possibles repreneurs ? Est-ce l'épisode rocambolesque de la chute brutale du champion 2015 de son piédestal ? Serait-ce un blocage d'ordre attractif ? Un fait est certain, actuellement, un bon nombre d'ex-présidents et de dirigeants expérimentés et rompus à la gestion du CA travaillent en coulisse pour susciter l'intérêt de mécènes aux reins solides. Le processus de transition, pas tout à fait compatible avec une véritable politique sportive, toucherait même à sa fin via une alternance sans dommages collatéraux et sans laisser personne sur le carreau. Selon nos informations, les anciens présidents du CA, aux côtés d'un bon nombre de jeunes dirigeants, ont décidé de prendre le taureau par les cornes et anticiper le changement. Il n'est plus question d'assainir seulement, mais plutôt de capacité à investir pour rebondir. Ce groupe formé de membres du comité de soutien est bel et bien dans une démarche active depuis quelques jours. Et ce, dans le plus grand silence, avec conviction, sans faire de vagues et sans rechercher un quelconque effet d'annonce. Les supporters, à leur tour, ont de bonnes raisons d'espérer.