L'équipe de France a montré deux visages face à l'Eire. Un bien terne avec tout ce qu'il ne faut pas faire, puis un autre plus convaincant avec tout ce qu'il faut faire. Avant le coup d'envoi, beaucoup ne pouvaient pas croire que Blaise Matuidi serait aligné sur le côté droit du milieu de terrain, tout ça pour mettre Paul Pogba, soi-disant, dans les meilleures conditions possibles. C'est pourtant le choix fait par Didier Deschamps, et ça a donné une première période amorphe avec un milieu déséquilibré, un Matuidi totalement perdu, un Pogba très décevant et provoquant un penalty, un N'Golo Kanté sentinelle à souhait, un Adil Rami accumulant les bourdes mettant les Tricolores dans de très mauvaises conditions, et une attaque en manque d'inspiration. Il est bien évident qu'en restant dans ce dispositif, les Bleus s'exposaient à une élimination. Mais Deschamps a su changer les choses et surtout forcer sa nature à la pause. Il a replacé Matuidi sur le côté gauche et fait sortir Kanté à la place de Kingsley Coman pour jouer dans un 4-2-4 offensif contre une équipe d'Irlande qui, ne l'oublions pas, avait quatre jours de récupération en moins que la France. Et elle l'a payée très cher. Repositionné dans l'axe de l'attaque, Antoine Griezmann a démontré qu'il est un tout autre joueur lorsqu'il évolue dans cette position. Sur un superbe centre de Bacary Sagna, il a égalisé de la tête, puis, trois minutes plus tard, sur une belle remise d'Olivier Giroud, il a donné l'avantage aux Bleus, qui se sont ensuite créé nombre d'occasions. Les quarante-cinq minutes de la seconde période ont été très agréables à regarder. Mais est-ce que l'équipe de France jouera avec un dispositif aussi ambitieux à l'avenir? Les pessimistes retiendront que tous les problèmes ne sont pas résolus et que la première période a été terriblement inquiétante. Les optimistes diront que la seconde période a laissé entrevoir une capacité de réaction et un pouvoir offensif intéressant. Cependant, le niveau du prochain adversaire des Tricolores sera tout autre. A l'équipe de France d'élever le sien. Enfin. Le coup de rein des Diables Rouges La Belgique a donc écrasé la Hongrie (4-0), décrochant son ticket pour les quarts de finale de l'Euro. Les «Diables Rouge», peu inspirés depuis le début de la compétition, ont fait parler leur supériorité technique pour dominer une équipe hongroise réduite au rang de sparring-partner. Efficace à la récupération et dangereux sur les remontées de balle, les joueurs de Marc Wilmots se sont toutefois compliqué la tâche en restant à la merci d'une égalisation hongroise jusqu'à la 78e minute et le but de Michy Batshuayi, entré en jeu quelques minutes auparavant. Une minute après, Eden Hazard triplait la mise (79e), bientôt imité dans les arrêts de jeu par Carrasco (90e+1). Les Hongrois, bien que généreux dans l'effort, n'ont pas su trouver la profondeur et se montrer dangereux devant le but de Thibaut Courtois. La force tranquille de la Mannschaft La sélection allemande est, quant à elle, venue à bout de la Slovaquie (3-0) au stade Pierre-Mauroy de Lille. Hormis le penalty manqué par Mesut Özil, seule fausse note de la rencontre, les champions du monde ont récité à merveille leur partition. Jérôme Boateng a lancé ses coéquipiers en ouvrant le score dès la 8e minute. Imité ensuite par Mario Gomez (43e) et Julian Draxler (63e). Solides défensivement (seule équipe à ne pas avoir encaissé de but) et efficaces, les hommes de Joachim Low semblent lancés vers le titre.