Au début de l'Euro,on s'est déjà penché sur cette équipe d'Italie, qu'on adore détester, après sa brillante victoire contre la Belgique en poules. A l'issue de sa qualification pour les quarts de finale, on pourrait faire un copier-coller du contenu de cette analyse. Parce que, face à la formation espagnole pourtant supposée être meilleure, les Italiens ont réutilisé les mêmes ingrédients pour mettre un terme au règne du double champion d'Europe en titre (2-0). Et le résultat aurait pu être plus sévère sans David De Gea, qui a évité une cinglante correction. Même si le portier espagnol reste responsable de l'ouverture du score avec un arrêt très médiocre sur le coup franc d'Eder repoussé dans les pieds de Giorgio Chiellini. On est en droit d'attendre autre chose d'un portier de son niveau sur un ballon qui n'avait rien de compliqué à maîtriser. Mais c'est toute la cruauté du poste de gardien. Surtout que ses coéquipiers n'avaient pas grand-chose en stock pour contrarier les Italiens. C'est une équipe qui manque effroyablement de vitesse sur le plan offensif. Et on va toucher encore une fois à un problème récurrent de cet Euro avec une Roja composée de joueurs qui ont joué plus de 60 matchs lors de la saison et qui sont apparus complètement rincés. Et puis ils ont beaucoup donné et surtout gagné avec leur sélection depuis tant d'années qu'ils n'ont peut-être plus l'appétit de certains. C'est visible avec un joueur comme Andrès Iniesta, qui, sans avoir été catastrophique, n'a pas pesé. Tout comme Cesc Fabregas, qui a été transparent, et David Silva, considéré comme un joueur magique, mais tellement peu décisif. Vicente Del Bosque est donc arrivé au bout du bout avec ce groupe, qui a vécu son deuxième échec cuisant deux ans après son élimination dès le premier tour du Mondial 2014. La Roja doit ainsi se préparer à entamer un nouveau cycle avec des joueurs émergents qui mériteraient sûrement d'avoir leur chance. C'est tout à fait logique. On a connu ça en France ou encore en Allemagne par le passé. Maintenant, on se prépare à vivre, samedi, un quart de finale plus qu'intéressant entre l'Allemagne et l'Italie avec deux défenses de fer. Et ça promet beaucoup. Miracle islandais et faillite anglaise L'Islande a créé l'exploit le plus retentissant de ce début de compétition en sortant la Grande-Bretagne, pourtant largement favorite de cette rencontre. En s'imposant 2-1 après avoir concédé un but en tout début de match sur un penalty, ils s'offrent un quart de finale face à la France. En scrutant leur futur adversaire en quarts de finale, les Bleus n'ont peut-être pas sauté au plafond au coup de sifflet final. Mais ils ne devaient sûrement pas être mécontents d'avoir assisté à l'une des plus grosses surprises de cet Euro. Un scénario qui n'est pas sans rappeler celui connu par les Tricolores face aux Irlandais. Menés rapidement au score sur un penalty de Wayne Rooney (5e), les Islandais ont su inverser la tendance grâce à Ragnar Sigurdsson (6e) et Kolbeinn Sigthorsson (18e) avant de contenir les timides assauts d'Anglais hors sujet pour créer la sensation et poursuivre leur parcours historique. La très médiocre prestation anglaise, notamment illustrée par la faillite d'un Harry Kane, passé totalement à côté de son match, ne peut occulter le retentissant exploit de l'Islande. Les joueurs du Nord, que personne n'attendait, qui pouvaient faire figure au début de la compétition de victimes expiatoires, sont en quarts de finale à la faveur d'un incroyable parcours. Une preuve de plus que les protégés de Lars Lägerback, qui participent à leur premier Championnat d'Europe, ne sont pas venus pour faire de la figuration dans l'Hexagone. Hugo Lloris et ses coéquipiers sont prévenus, le quart de finale ne sera pas une sinécure, en atteste l'incapacité des Anglais à trouver des espaces dans la défense islandaise. Pour l'Angleterre, c'est décidément une semaine bien compliquée qui s'annonce, entre conséquences du Brexit et nouvelle désillusion footballistique.