Kasperczak donne l'impression d'abandonner trop vite l'idée de chercher les meilleurs arguments et les meilleurs joueurs. On a le sentiment qu'il s'empêche de viser haut. Dans les coulisses, on l'annonçait partant. On parle même et de plus en plus de son successeur. Mais en public, il continue de travailler de la manière la plus ordinaire. Il était en Egypte lors du tirage au sort du troisième tour éliminatoire de la coupe du monde 2018, zone Afrique. Il était même sollicité pour être la main innocente. Mais le sélectionneur de l'équipe de Tunisie, Henry Kaperczak, fait de plus en plus l'objet de critiques. Par rapport à ses choix. Et par rapport à la prestation de son équipe. Les résultats, bien qu'ils soient dans leur majorité positifs, ne sont pas convaincants. Il faut dire que depuis qu'il a débarqué, l'équipe de Tunisie n'a pas eu affaire à des adversaires de haut calibre. La victoire sur le score sans appel face à Djibouti(8-1) donne une idée sur la valeur et le niveau des adversaires que la sélection tunisienne avait affrontés sous la conduite de Kasperczak. A la première occasion où elle avait donné la réplique à un adversaire digne de ce nom, elle avait laissé des plumes: défaite justement contre le Liberia et un match décisif entre les deux équipes pour la qualification à la CAN. Kasperczak est aujourd'hui la cible d'opinions hostiles. Les critiques fusent de partout, sans qu'il y ait la moindre réaction de la part de la fédération, et encore moins de la personne concernée. Victime de ses choix L'un des principaux artisans de l'épopée de la CAN 2016 serait-il devenu, des années plus tard, indésirable? Il faut dire que l'opinion publique n'a pas encore oublié les dérapages dans lesquels il était impliqué lors du Mondial de France 98, lorsque à défaut de concentration nécessaire pour ce genre d'épreuve, il était absorbé par la négociation de son contrat, ainsi que celui de Clayton, avec Bastia. Tout cela en réponse au refus des responsables de renouveler son contrat avant la coupe du monde. Le public tunisien ne lui a jamais pardonné cela. Il existe aujourd'hui une vraie cassure. On ne sait pas encore si Kasperczak jouit de la confiance totale du bureau fédéral, s'il peut continuer l'aventure, ou encore s'il est toujours l'homme de la situation. Ce n'est pas son attitude, et encore moins son implication dans le travail qui ont redoré son blason, notamment avec les choix et la présence de joueurs de plus en plus contestés. Mais c'est surtout le discours qui n'est pas bien accepté. Au fait, l'homme qu'il est aujourd'hui diffère beaucoup de celui du passé. Le mode d'implication n'est plus le même. Lors de son premier passage à la tête de la sélection, Kasperczak avait instauré une dynamique de travail aussi bien au sein de la direction technique, que tout autour du staff technique. Présence quotidienne, mobilisation générale de tout un groupe d'entraîneurs et de techniciens, responsabilités partagées entre les différentes catégories. Le linge sale ne se lave pas en famille Ce n'est plus le cas aujourd'hui. D'ailleurs, le sélectionneur est installé à Monastir et sa présence à la fédération n'est plus aussi régulière. On ne voit plus ni le sélectionneur ni l'homme de la même façon. Pour lui accorder une nouvelle chance, il devra faire son autocritique et prouver qu'il est toujours le même. On sait cependant que le nom de Faouzi Benzarti circule toujours et qu'il est prêt à rebondir à tout moment, quelle que soit la nature de ses engagements. On sait aussi que le président de la fédération pense à la restructuration du staff technique de l'équipe nationale. Il a déjà commencé par l'entraîneur des gardiens Adel Zouita, qu'il a remplacé par l'Egyptien Tarak Abdelalim, comme si le football tunisien n'avait pas le profil et la perspective requis. Autre constat: le linge sale ne se lave pas vraiment en famille au sein de la fédération Il faut dire que depuis quelque temps maintenant, la sélection a du mal à s'imposer, à exister et à cohabiter parmi les grandes équipes. Des joueurs qui se comportent avec légèreté, qui n'ont pas très faim, qui ne sont pas assez au goût du public. Ils ne sont pas non plus conscients des efforts à faire pour aller tout en haut. Ils ne savent pas toujours souffrir. Ils se laissent parfois aller trop vite. Ils sont dans leur monde, ils se croient arrivés, les plus beaux, les plus forts. Mais ils ne comprennent pas qu'il y a encore plein d'autres marches à gravir pour aller encore de l'avant. Malheureusement, Kasperdzak donne l'impression d'abandonner trop vite l'idée d'aller chercher les meilleurs joueurs. En fait, on a le sentiment qu'il s'empêche de viser haut. Comme par fatalisme...