Par M'hamed JAIBI L'initiative présidentielle a ainsi débouché, semble-t-il, sur un bon programme de synthèse couché sur le papier. Reste qu'il s'agit maintenant de convenir des étapes suivantes pouvant déboucher concrètement et rapidement sur un gouvernement effectif chargé de mettre à exécution ce programme de sauvetage du pays. L'initiative «a atteint ses objectifs» Le président Caïd Essebsi a estimé, suite à la clôture, lundi, des réunions de concertation sur le projet de formation de ce «gouvernement d'union nationale», que son initiative «a atteint ses objectifs, dans la limite des prérogatives» du président de la République. Il a fait noter que cette concertation élargie entre toutes les sensibilités politiques du pays, autour d'une table, est une première historique faisant preuve d'altruisme au service de l'intérêt supérieur du pays. Un «document qui fait l'unanimité» A propos de la plateforme de gouvernement et d'action convenue au sein de ces réunions ayant groupé les neuf partis politiques et les trois organisations socioprofessionnelles engagés, «nous disposons désormais, explique-t-il, d'un document qui fait l'unanimité, que nous avons élaboré ensemble et qui a fait l'objet de concertations avec tous les partis et organisations présents», sachant que le nouveau gouvernement devra bénéficier solidairement du soutien total de toutes les parties prenantes aux concertations, qu'elles y soient représentées ou pas. La question du chef de gouvernement Le chef de l'Etat a, cependant, indiqué que la question du nouveau chef de gouvernement est du ressort des partis politiques, puisque, de par la Constitution, le président de la République n'est pas habilité à proposer un chef de gouvernement. En fait, la désignation d'un nouveau chef de gouvernement n'est pas une simple formalité. En l'absence d'une démission volontaire de Habib Essid, l'initiative du chef de l'Etat ne pourra aboutir que dans trois éventualités : soit une motion de défiance à l'égard de l'actuel gouvernement à l'initiative d'un tiers des députés de l'ARP, et qui recueillerait la majorité absolue des voix, soit un vote de confiance au gouvernement actuel, à l'initiative du chef de l'Etat, et qui déboucherait sur une mise en minorité, soit un vote de renouvellement de la confiance de la part de l'Assemblée, à la demande du chef du gouvernement, et qui aboutirait à une mise en minorité. Des priorités nationales vitales Lors de la dernière réunion de Carthage, les partis et organisations ont passé en revue le document final qui fixe les priorités du programme du gouvernement d'union nationale dans les différents volets : lutte contre le terrorisme, relance de la croissance et de l'emploi, lutte contre la corruption, instauration des règles de bonne gouvernance, maîtrise des équilibres financiers, adoption d'une politique sociale performante, élaboration d'une politique cohérente et efficiente pour promouvoir les collectivités locales, consolidation de l'action gouvernementale et parachèvement des institutions constitutionnelles. Il s'agit de priorités nationales vitales désormais minutieusement articulées en un programme de synthèse prêt à l'emploi. Un programme qui «attend» désormais le gouvernement consensuel appelé à le mettre en application.