La Flottille "Soumoud" partira de Tunisie le 4 septembre pour briser le blocus de Gaza    Samir Cheffi : l'UGTT tend la main, mais refuse toute atteinte à sa dignité    Trump veut un plan de paix en Ukraine après un cessez-le-feu manqué, les Européens prudents    Le Tunisien Mehdi Haloui dans le classement Forbes des leaders les plus influents du tourisme au MENA    SNCPA : Après des années d'arrêt, le spécialiste du papier scolaire reprend vie à Kasserine !    Le juge révoqué Mourad Messaoudi arrêté pour corruption électorale !    L'AMT dénonce une violation de l'immunité judiciaire après l'arrestation du juge Messaoudi    Ligue 1 -Championnat National – 2e journée – CA : Quelques ajustements...    Ligue 1 -Championnat National – 2e journée – ST : Prendre son envol    Ligue 1 -Championnat National – 2e journée – CSS : L'obligation de rachat déjà !    Côtes tunisiennes en alerte : fortes pluies et instabilité orageuse attendues    Après cinq ans d'interruption, le Festival d'El-Kossour renaît grâce au mécénat de SOSTEM SFBT    Démolition de l'Hôtel du Lac, rumeurs ou réalité ? Que se passe-t-il vraiment ?    Alerte météo en Tunisie : Orages violents attendus à Nabeul, Sousse et Monastir    Où se situe l'aéroport de Tunis-Carthage dans le classement mondial de 2025 ?    REMERCIEMENTS ET FARK : Chadia KSOURI née SASSI    55 motos confisquées à Sousse pour non-respect des règles de circulation    Nabeul : Un dauphin retrouvé mort sur une plage de Soliman    31 pays arabes et islamiques : les déclarations de Netanyahu sur le "Grand Israël" constituent une menace pour la sécurité nationale arabe    TICAD 9 : la Tunisie prépare sa participation avec l'ambassadeur du Japon    "Visa" de Karim Gharbi au Festival international de Nabeul : un spectacle à guichets fermés qui séduit    Mustapha Mnif est décédé    En images - Trump déroule le tapis rouge à Poutine en Alaska    Cisjordanie : la France condamne la démolition d'une école financée par l'AFD    Tirs près d'une mosquée en Suède : au moins un blessé confirmé    El Manar : un citoyen agresse une équipe de la Sonede et fracasse une pompe à eau    Saisie de plus de 3.300 climatiseurs non conformes    Tunisie : nouvelles amendes jusqu'à 60 DT et retrait direct du permis !    D'ex-capitaine des Fennecs à boss de l'EST : qui est Yazid Mansouri ?    Choc en Italie : 100 000 identités de touristes en vente sur le dark web !    Service National 2025 : Dernier rappel pour les jeunes concernés — Ne ratez pas votre enrôlement !    Pharmacies de garde en Tunisie : le CNOPT lance une application et une plateforme pour les localiser    Météo en Tunisie : mer peu agitée et progressivement agitée dans le Golfe de Tunis    Monnaie en circulation - Nouveau record : la barre des 25,9 milliards de dinars franchie    Le juge Mourad Messaoudi arrêté à son domicile    Tunisie : une croissance de 3,2% au deuxième trimestre 2025    Hommage à Fadhel Jaziri au festival Carthage 2025 à la place du concert de Ky-Mani Marley    B7L9 Art Station abrite GrassrEUts : à la découverte de la nouvelle vague musicale made in Tunisia    "Kolna Nghanni" : quand le public devient la voix du spectacle au Festival de Nabeul    Message de l'Ambassadrice de l'Inde à Tunis Dr Devyani Khobragade à l'occasion de 79e jour de l'Indépendance de l'Inde 15 août 2025    Taekwondo Astana 2025 : sept médailles dont cinq en or pour les champions tunisiens    BNA Assurances désormais sur la cote de la Bourse de Tunis    Kaïs Saïed à Sejnane : la cause est nationale, il faut libérer la Tunisie !    Yasser Jradi : un an après sa disparition, Tunis et Gabès lui rendent hommage    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Dream City 2023 | «Bird», performance de Selma et Sofiane Ouissi : Sofiane Ouissi, l'artiste qui murmurait à l'oreille des pigeons
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 10 - 2023

Sofiane Ouissi dans «Bird» Crédit photo : Malek Abderrahmane

Avec «Bird», présenté au Dar Mohsen le long du festival Dream City 2023, Selma et Sofiane Ouissi, signent une performance habitée par les vols d'oiseaux. Un spectacle d'une grande liberté et d'une immense force poétique, qui l'espace d'une heure nous fait équitablement partager le monde avec le règne animal.
Ainsi est composée la scénographie de «Bird» : deux pigeons sur deux perchoirs, le plafond d'un ancien palais datant de la fin du XVIIIe siècle transformé en large volière, une planche presque aussi grande que le patio du Dar Mohsen, aux quatre segments égaux en guise de scène. Une scène comme un carré magique, avec juste quelques chiffres et signes griffonnés à la craie blanche. Est-ce la cryptographie d'un alphabet ésotérique et oublié ? Celui-là même que les hommes utilisaient pour converser avec le règne animal lorsqu'ils vivaient en harmonie avec la nature ? Bien avant que ne disparaissent, selon les macabres statistiques actuelles, un quart des populations d'oiseaux du monde occidental décimées par un abus de pesticides et surtout par l'insatiable appétit capitaliste ?
Le «Cantique des oiseaux»
Lorsque le danseur et coprésident de Dream City, Sofiane Ouissi, surgit, le spectateur va peu à peu décrypter l'énigme des composantes de cette scène insolite. L'artiste, comme dans une longue prière, va se rapprocher petit à petit de «Chams» et de «Tabriz», les deux pigeons aux noms évocateurs d'ambiances soufies, qui l'accompagnent dans sa performance. Il adopte leur gestuelle minimaliste, respecte leur silence, tente d'habiter leur monde. Ce monde, qui a livré certains de ses secrets depuis que des philosophes et éthologues ont donné la mesure de l'extraordinaire univers du «Cantique des oiseaux». Mais l'exercice n'est pas simple, il demande, comme dans la méditation, une maîtrise du souffle intérieur du danseur. Cet effort-là permet à Sofiane Ouissi de faire corps, pendant une longue séquence du spectacle, avec l'un des pigeons, qui comme aimanté par l'homme se pose sur sa tête. Et l'homme continue à danser, entre presque dans une transe rythmée par la darbouka, le bandir et la musique électronique de Jihad Khemiri... la tignasse piquée des plumes de l'animal. Fascinant !
Métaphore du temps de confinement
«En duo avec Selma, nous réfléchissons beaucoup au traitement de la scène. De plus en plus, nous nous éloignons d'une chorégraphie de la démonstration et de la représentativité en optant plutôt pour une construction du corps en phase avec l'instant présent. Nous croyons à la porosité entre la vie et la scène. La question qui se pose à nous est comment esthétiser d'une manière libre ces crises humaines, auxquelles nous sommes sensibles, comme l'écologie ou les migrations», explique Sofiane Ouissi.
«Bird» s'inscrit ainsi dans la philosophie de l'art «contextuel» prôné par Dream City, à savoir faire découvrir un large panel d'expressions artistiques en résonance avec les enjeux politiques, sociaux et économiques, qui traversent l'époque, ici et ailleurs.
Parce que, selon l'agencement artistique de «Bird», le corps de l'artiste ne peut se mouvoir que sur cette planche à la forme carrée, la performance se lit également comme une métaphore du temps de confinement, lorsque les humains se sont subitement trouvés en cage, sur le «perchoir» de leurs immeubles, et que les oiseaux ont recouvert leur liberté. Leurs chants ont alors de nouveau rempli le ciel et la nature d'un hymne à la joie rendu de nouveau possible grâce au ralentissement forcé de l'activité économique humaine.
La première inspiration de «Bird» vient de ce cinéma abandonné où se sont retranchés des milliers d'oiseaux à Charjah, aux Emirats arabes unis, où Hoor Al Qasimi, coprésidente de Dream City a mené un jour Selma et Sofiane Ouissi.
A Charjah, le frère et la sœur Ouissi, toujours aussi complices dans la vie comme dans la création, sont tombés sur un instrument musical étonnant, une jupe à base de griffes de bélier, «Al Menjel», qui claque lorsque le corps bouge. D'origine africaine, l'instrument que porte Sofiane Ouissi pendant la dernière partie de «Bird» fait de lui un percussionniste en même temps qu'un danseur. Le duo rend ainsi hommage à l'Afrique, riche de son patrimoine et en souffrance de par ses communautés en partance vers des cieux plus cléments. Quel animal plus adéquat pour symboliser un monde sans frontières, un crédo de Dream City, que les oiseaux migrateurs ? Encore une fois, le monde ornithologique montre le chemin. Pourrait-il un jour guider les humains ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.