La surveillance permanente des forêts demeure l'atout des équipes pour prévenir les incendies et réduire les superficies ravagées. Quatre équipes mobiles, quatre centres saisonniers figurent parmi les renforts, outre l'acquisition de nouveaux matériels destinés à faire face à la saison des incendies, notamment dans le nord et centre-ouest du pays. Depuis la révolution, plus près de deux mille incendies se sont déclarés dans les forêts ravageant près de 15 mille hectares de superficie. Avec un coût avoisinant les 7.800 dinars par hectare, la facture de ces incendies s'élève à quelque 117 millions de dinars. Durant 2012, 2013 et 2014, on a enregistré une moyenne d'incendies trois fois plus élevée que la moyenne nationale habituelle en nombre et en superficie. C'est que la moyenne des années 1956-2011 est de 1.300 hectares incendiés pour 105 incendies. En 2011, on a eu 1.700 hectares touchés pour 207 incendies. Des chiffres qui ont atteint en 2012, 2.400 hectares pour 400 incendies, puis en 2013 quelque 2.400 hectares et 400 incendies. En 2013, l'on a dépassé les 4.200 hectares et en 2014 les 4.700 hectares pour 453 incendies. Et 2015 n'a pas été meilleure avec plus de 6.000 hectares dont 5.300 hectares ravagés par 23 incendies dits exceptionnels dans les zones fermées. Globalement, ce sont les régions du nord, nord-ouest et centre-ouest qui ont été les plus touchées : Nabeul, Bizerte, Jendouba, Hammam-Lif, Le Kef, Siliana et Ben Arous. Pour la région du grand-Tunis, en 2015, quelque 8 incendies ont ravagé près de dix hectares de forêts. Pour 2016, l'on a enregistré déjà un incendie en mi-juin, le 15 précisément, au niveau du Mont Nahli qui a ravagé quelque trois hectares des forêts de l'Ariana sans pour autant connaître les causes de cet incendie. Dans la majorité des cas, les causes des incendies restent inconnues et les responsables de la protection civile et de la direction générale des forêts confirment que l'acte criminel n'est responsable que d'un nombre très réduit d'incendies, alors que dans leur majorité, ils ont été causés par des incidents (cigarette jetée dans les broussailles, foyer mal éteint...) survenus pendant les mois de juillet et d'août. Nouvelles acquisitions Un plan national de protection contre les incendies 2015-2024 est actuellement en cours d'application. Il prévoit la réduction des superficies incendiées, le renforcement de prévention et d'intervention rapide, l'amélioration et la maintenance de l'infrastructure et le renforcement des ressources humaines. Selon la direction générale des forêts relevant du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, le ministère a procédé cette année à l'acquisition de nouveau matériel pour renforcer le dispositif de lutte contre les incendies. En effet, une centaine de camions dont 60 d'intervention rapide sont en cours d'acquisition, tout comme une trentaine d'engins extincteurs, dix engins de ravitaillement et deux nouveaux porte-engins. Une première tranche de ce nouveau matériel devra être à la disposition de la direction générale des forêts d'ici mi-août, dont deux porte-engins, trois camions transporteurs, quinze véhicules de relais ainsi que cinquante camions-pompes. La deuxième tranche serait livrée au début de l'année prochaine et comprend, entre autres, dix camions-citernes de capacité de 6 mille litres et 30 camions-citernes de 3 mille litres. D'autres solutions sont envisageables, telles que l'achat d'un ensemble de 15 véhicules de transport pour les agents ou encore l'acquisition de citernes flexibles de capacités variant de 50 à 1.700 m3, sachant que celles utilisées jusque-là sont d'une capacité de 120 m3 seulement.Actuellement, les équipes d'intervention de la direction des forêts disposent de trente camions d'intervention rapide, 19 engins extincteurs, quatre engins de ravitaillement, quatre tracteurs équipés de citernes, deux porte-engins, dix engins casseurs et onze engins de déblaiement. Renforcement du contrôle Outre les conditions climatiques dont le vent et les coups de sirocco, les difficultés d'accès à certaines zones forestières demeurent le principal handicap face aux équipes de la direction des forêts et celles de la Protection civile. D'où l'importance de la bonne disposition de coupe-feux et de points d'eaux dispersés sur plus de 367 points. Pour les coupe-feux, l'on compte plus de 5.628 km qui sont entretenus pour bien séparer les zones sensibles dont l'accès est difficile. Géographiquement, les régions forestières qui entrent dans le plan de lutte contre les incendies sont réparties en cinq zones importantes. La première comprend les gouvernorats de Tunis, Bizerte, Ariana, La Manouba, Béja et Tunis. La deuxième est composée de Ben Arous, Nabeul et Zaghouan. La troisième comprend Kairouan, Siliana et Kasserine. La quatrième est celle du Kef, alors que la cinquième est celle du gouvernorat de Jendouba. Actuellement, quelque 3.093 garde-forêts et 395 cadres et agents de forêts font partie du personnel en charge de la surveillance 24h/24, des zones forestières qui comptent 160 tours de contrôle et dix centres de protection des forêts dispatchés notamment sur les régions du Nord et du Centre-Ouest. Dans la nouvelle méthode de lutte contre les incendies, quatre équipes mobiles viennent d'être affectées et quatre centres saisonniers de contrôle ont été installés pour soutenir les centres de Sejnane, Medjez El bab, Ghardimaou et Neber. Populations locales... Pour assurer la mission de contrôle, primordiale pour lutter contre les incendies, une coordination étroite a été établie entre la direction des forêts, la direction de la Protection civile, les gouverneurs, qui président les comités régionaux de lutte contre les catastrophes. Plusieurs actions de prévention et de sensibilisation concernent les populations locales et comprennent, entre autres, le contrôle des niveaux des différents barrages d'eau, l'équipement des centres de collecte des céréales, les engins électriques et les moissonneuses-batteuses. La campagne de sensibilisation des populations forestières est elle aussi de mise pour éviter tout acte susceptible de provoquer des incendies. L'apport des groupements agricoles et autres organisations, structures et associations de développement et de promotion des activités agricoles dans cette opération a toujours été important, vu qu'elles sont en contact direct avec les populations cibles. L'importance que revêt cette opération de sensibilisation est due notamment aux lieux d'implantation de ces communes dans les forêts. Nouvelles acquisitions pour lutter contre les incendies Juillet : 2 porte-engins, 3 camions transporteurs, 15 camions-relais, 50 camions-pompes et un ensemble d'équipements pour la lutte contre les incendies et pour l'hébergement mobile des équipes sur terrain. Fin août : 60 camions d'intervention rapide Début 2017 : 10 camions-citernes de capacité de 6 mille litres et 30 camions-citernes de 3 mille litres