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Mohsen Habacha : «Les rapports sont devenus plus tendus»
Nostalgie, quand tu nous tiens !
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 07 - 2011

Une finale de coupe Espérance de Tunis-Etoile du Sahel est une apothéose pas comme les autres. De par la rivalité historique tout juste sportive entre les deux clubs qui date de plus d'un demi-siècle, ce classique du football tunisien a toujours suscité l'engouement de leur imposante galerie et a enflammé leur passion. Pour les nostalgiques, ce sommet est un éternel recommencement et éveille bien des réminiscences. Il fallait aller du côté de la ville de Sousse pour chercher un joueur d'antan qui puisse remonter le temps et ressasser le passé entre ces deux frères ennemis du football tunisien. Il y avait un large éventail de choix. Mais nous nous sommes dit qu'il n'y avait pas mieux que Mohsen Habacha, l'ex-tour de contrôle de la défense étoilée des années 60 et 70 pour ressusciter le souvenir des nombreuses explications entre ces deux prestigieuses et grosses écuries de notre compétition...
Par ouï-dire, nous avons appris que notre témoin prenait souvent quartier dans un café du côté du «Trocadéro» à quelques pas de la Corniche pour humer la douce brise marine de «Boujâafar», et surtout pour s'adonner à son plaisir préféré : fumer du «narguilé». Nous dûmes déchanter puisque ses camarades de table de la «CAN 2004» nous ont fait savoir que notre interlocuteur a succombé au charme des sirènes de la modernité et a déménagé du côté de «Khezama Est» pour s'attabler désormais à l'avenue des «orangers», l'un des lieux les plus prisés et les plus huppés de la banlieue de Sousse. A notre arrivée, il s'est exclamé avec son humour coutumier : «Vous, journalistes, rien ne vous échappe. J'ai beau fuir les bains de foule, vous êtes toujours à mes trousses». Le brave Mohsen n' a pas du tout changé malgré ses cheveux grisonnants et les petites traces de ridules que trahissait de temps à autre son rictus. Haut de ses 1,85 m avec ses larges épaules, son buste bombé, il semblait encore garder de la vitalité et se plaire dans un nouveau bain de jouvence : «J'ai tout de suite compris que vous vouliez me demander mon avis sur la finale de la coupe du 25 juillet entre l'Espérance et l'Etoile. Je ne prétends pas pouvoir avancer des choses originales. Même le commun des mortels vous dira que ce sera une partie très disputée entre deux formations de valeur sensiblement égale. J'estime que l'Etoile possède de meilleures individualités. L'Espérance n'en manque pas non plus mais, auréolée de son dernier titre en championnat, elle passe par une longue série rose. Je crois que l'équipe qui parviendra à prendre l'avantage finira par brandir le trophée», a-t-il souligné tout en souhaitant au fond de lui-même que l'Etoile monte sur la plus haute marche du podium.
Nous discutions à bâtons rompus et, à chaque fois, notre interviewé devait répondre à une salutation d'un ami, d'une vieille connaissance ou d'un supporter, lui qui passait pour un symbole de l'âge d'or de l'Etoile, pour son amour désintéressé des couleurs et pour sa rage de vaincre.
On ne pouvait pas être en présence d'un ancien joueur sans fouiner dans la mémoire et sans rabâcher sur l'époque écoulée.
«Je n'ai pas joué de finale de coupe face à l'EST»
En retraçant l'histoire de la coupe, «Hba» (comme aiment l'appeler les intimes, affirme qu'il n'avait jamais joué de finale face aux «Sang et Or» de Tunis: «Je me rappelle encore deux parties disputées aux premiers tours de cette épreuve.La première c'était en 1962-1963 (la saison de notre doublé historique sans la moindre défaite) aux 1/16e. Nous nous étions difficilement imposés 1-0 en première mi-temps et avec l'appui du vent, nous avions réussi à prendre l'avantage. Mais après la pause, nous avions souffert le martyre pour préserver notre mince acquis. Mohamed Mahfoudh, Lamine, Hédi Sahli et moi-même avions puisé dans toutes nos ressources pour défendre notre cage gardée à l'époque par feu Mahmoud Kanoun. Après avoir éliminé l'Espérance, la route était balisée pour accéder à la finale et remporter le trophée en battant le CA : 2 - 1. La seconde c'était plus tard en 1974, en demi-finale. Nous avions largement gagné sur le score de 4 à 2. J'avais marqué le second but d'une belle reprise de volée. En finale, nous avions battu le CA 1-0, but de Amor Melki sur penalty. En tant que joueur, j'ai gagné deux coupes (en 1963 et 1974) et j'ai perdu deux finales (en 1962 face au ST et en 1966 face au CA, c'était un jour noir pour l'Etoile avec 3 finales perdues en seniors, espoirs et juniors). En tant qu'entraîneur, j'ai soulevé le titre en 1981 face au S.T (3-1)», a - t - il précisé.
«J'ai côtoyé deux générations de joueurs»
Ce flash-back l'a conduit par la suite à énumérer une longue liste de joueurs de l'Espérance qu'il avait croisés sur les aires de football, aussi bien en coupe qu'en championnat : «Durant une carrière de deux décennies, j'ai eu la chance de rencontrer deux générations différentes de joueurs espérantistes. Celle des années 60 était exceptionnelle. Je cite entre autres les Abdelmajid Tlemçani, un buteur racé, Rached Meddeb, Salah Néji, Harrigua, Youssef Ouezza, Chédli Aouini , le gardien Chennoufi.Je m'excuse pour ceux que j'ai oubliés. Celle des années 70 avec Mokhtar Gabsi, feu Gueblaoui, Kochbati, Ahmed Hammami, les frères Laroussi, Abdeljabbar Machouche, Abdelmajid Ben Mrad, Temime Lahzami et Tarek Dhiab. Nos confrontations avaient toujours du piquant.
C'était tout à fait normal pour deux équipes rivales qui se disputaient fréquemment les titres. Personnellement, je vois qu'un match Espérance de Tunis-Etoile du Sahel perdrait de son charme, tomberait dans la fadeur sans cette petite dose épicée. C'est le sel et poivre qui agrémente le mets et qui fait sa saveur. Mais ça ne devrait pas dépasser le rectangle du jeu. Par le passé, nos matches étaient âprement disputés. Seulement, une fois la fin du match sifflée, on se serrait les mains et on redevenait amis comme si rien ne s'était passé. Jusqu'à présent, j'entretiens de très bonnes relations avec les joueurs de l'Espérance de ma génération. J'échange des coups de téléphone avec Ben Mrad, Témime, Moncef et Férid Laroussi pour évoquer le bon vieux temps. Par les temps qui courent, l'ambiance s'est relativement envenimée, les rapports sont plus tendus. L'obsession des résultats y est pour quelque chose. Cela nuit au charme et à l'éthique du sport. Pourvu que ça n'empire pas davantage. Nous en avons ras-le bol des scènes macabres de violence. Les dirigeants des clubs et certains médias assument une certaine responsabilité dans cette détérioration», a-t- il amèrement lancé.
Des anecdotes inoubliables
Plus on est en compagnie de Mohsen Habacha, plus on a envie de l'écouter parler. Son sens de l'humour et son humeur joviale vous font sortir de la lassitude du quotidien et vous ne sentez guère le temps s'écouler. Dans sa besace de plaisanteries, il a tout pour vous faire mourir de rire. A la question s'il avait encore à l'esprit quelques anecdotes rattachées aux matches face à l'Espérance de Tunis, il a répondu que les scènes les plus drôles vécues étaient en équipe nationale avec les Attouga, Douiri, Chakroun, Chemmam et compagnie : «Contre l'Espérance, je me rappelle encore le geste de feu Abdesslam qui voulait m'aider à me soulever après avoir raté un coup de ciseaux. Au lieu de me prendre par le bras, il avait fortement appuyé sur ma fosse temporale. Souffrant de grandes douleurs, je me suis relevé et j'ai couru derrière lui pour lui rendre le coup sous le regard stupéfié de l'arbitre , de mes partenaires et des adversaires. Une autre fois, j'étais suspendu et je suivais des yeux mon équipe essuyer une véritable correction au stade Mhammed-Mâarouf avec de surcroît un hat-trick de Zoubeir Boughnia.J'étais derrière le grillage. Ridha Akacha m'avait aperçu et s'était adressé ironiquement à moi : “Descends sur le terrain au moins pour sauver votre honneur et pour défendre votre cage”. Je l'avais durement ressentie comme une véritable offense. J'ai attendu le match de coupe des demi-finales de 1974 pour lui rendre la monnaie après un très beau geste technique de Fathi Gafsi qui l'avait mis dans le vent.C'est tout ce je peux me remémorer», a-t- il confié


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