Que va ajouter l'adhésion de la Tunisie à la convention de Budapest en matière de cyber-sécurité ? D'abord, cette adhésion était- elle nécessaire ? Oui, évidemment ! Pourquoi ? Parce que les chiffres des cyberattaques en Tunisie sont en train de grimper. Selon l'agence nationale de cybersécurité (Ansc), ces cyberattaques ont augmenté de plus de 146% en 2022, passant de 63,000 en 2021 à plus de 155.000. Des attaques qui rasent tout sur leur passage : sociétés privées, administrations, banques, assurances, etc. Même si les dégâts en Tunisie restent minimes par rapport à d'autres pays, des mesures doivent être prises pour se protéger contre ce fléau dont le coût mondial s'élève à 13,82 mille milliards de dollars. Et toujours selon l'Ansc, la Tunisie et ses institutions seraient encore plus exposées aux cyberattaques, et c'est l'une des raisons pour lesquelles il faut monter sur ses grands chevaux pour faire face à une activité criminelle sournoise qui nécessite des outils de lutte hypersophistiqués. Ainsi, en ce mercredi 31 janvier, la Commission de la législation générale de l'Assemblée des représentants du peuple a-t-elle auditionné les représentants de trois ministères au sujet du projet de loi organique portant approbation de l'adhésion de la Tunisie à la Convention du Conseil de l'Europe sur la cybercriminalité. Les représentants du ministère des Affaires étrangères ont souligné que l'adhésion de la Tunisie à la Convention de Budapest 2001 s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale avec le Conseil de l'Europe dans la lutte contre la cybercriminalité. Pour les représentants du ministère des Affaires étrangères, il s'agit du premier mécanisme international dans le domaine de la lutte contre les crimes cybernétiques. Ils ont précisé que l'objectif de cette convention est d'unifier la politique pénale des Etats membres face aux crimes de ce genre et de faciliter la coordination entre les autorités chargées de lutter contre la cybercriminalité. Pour les représentants du ministère de l'Intérieur, l'adhésion à cette Convention vise à accompagner le progrès technologique en matière de lutte contre la cybercriminalité Par ailleurs, ils ont assuré que toutes les garanties relatives à la souveraineté et à la sûreté nationales ont été prises en considération lors de l'examen du texte de la Convention Reste à savoir si les dispositions de cette convention sont compatibles avec le décret 54. C'est pour cela que le moment est venu de donner une définition claire au terme « cybercriminalité » dans notre stratégie nationale de lutte contre ce phénomène .