Par M'hamed JAIBI En soumettant son gouvernement à un vote de renouvellement de la confiance de la part de l'Assemblée des représentants du peuple, Habib Essid a permis, hier, de débloquer la situation, suite au vaste succès rencontré par l'appel du président de la République en faveur d'un gouvernement d'union nationale. Quatre schémas possibles Mais le nouveau gouvernement ne pouvait voir le jour que suite au départ de l'actuel, lequel ne peut aboutir que suivant quatre schémas possibles. Sachant que Habib Essid refuse catégoriquement de présenter lui-même sa démission et que le chef de l'Etat écarte la possibilité de prendre l'initiative de soumettre le gouvernement à un vote de confiance, deux éventualités se présentaient : une motion de censure à l'initiative d'un tiers au moins des députés de l'ARP ou un vote de «renouvellement de la confiance» de l'Assemblée au gouvernement Essid. Sachant que l'état d'urgence interdit, de par la Constitution, toute motion de censure. Sans la moindre illusion Sans illusion, le chef du gouvernement a donc donné à l'ARP l'opportunité d'exercer la souveraineté populaire dont elle est investie et l'occasion d'un débat franc sur les bilans de son exercice, alors même qu'il savait que la majorité parlementaire ne lui serait pas acquise et que le non-renouvellement de la confiance équivaudrait à une démission, ouvrant la voie au président de la République dans la désignation du candidat le mieux placé pour former le futur gouvernement. Le vote d'hier ouvre ainsi directement la voie à l'application de l'article 89 de la Constitution. Une équipe cohérente de sauvetage La prochaine étape sera donc à l'initiative du président Caïd Essebsi. Il devra se concerter avec les forces politiques et les groupes parlementaires aux fins d'identifier la personnalité la plus apte à former un gouvernement capable d'acquérir la confiance de la majorité absolue de l'Assemblée, soit un minimum de 109 députés. La personnalité en question devra, en l'occurrence, bénéficier de l'appui de l'ensemble des signataires de l'accord de Carthage portant les priorités du programme de synthèse appelé à être concrétisé par le gouvernement d'union nationale, soit les neuf partis et trois organisations engagés. Sachant que cette personnalité devra former, dans un délai d'un mois, une équipe de sauvetage cohérente et solidaire. Les attentes populaires Car les attentes sont nombreuses, et d'abord les attentes populaires pour lesquelles s'est levée l'insurrection du 14 janvier 2011 : les régions, l'emploi, la croissance, la justice, l'équité, la prospérité et la qualité de vie. Le pays a besoin d'une sérieuse reprise en main, d'un rétablissement de l'autorité de l'Etat, d'une réhabilitation de l'intérêt général, d'une relance de l'économie, de la croissance et du développement. Et il reviendra au nouveau gouvernement et aux forces nationales l'appuyant d'unir les énergies en un programme concret efficace qui sache faire l'unanimité nationale de l'engagement patriotique. Un gouvernement qui devra diriger effectivement le pays et le mener à la victoire.